La Regional Air Lines (RAL) fête en juillet prochain son dixième anniversaire. C'est une décennie mouvementée qui vient de s'achever et une autre pleine de promesses qui commence. En 1997, le pari de lancer une compagnie aérienne régionale était on ne peut plus audacieux. Quand elle n'est pas adossé à une compagnie d'envergure internationale pour lui servir de relais, ce n'était plus un risque mais carrément une aventure à l'issue incertaine. Pourtant, de grands groupes se sont lancés dans l'aventure, à savoir le Groupe Holmarom de la famille Bensaleh et de la BMCE Bank d'Othmane Benjelloun. En 2003, l'aventure a failli tourner au cauchemar. La petite compagnie a cumulé six années de pertes durant laquelle elle a complètement bouffé son capital. Financièrement, l'entreprise est au bord de la faillite. Mais ses actionnaires ne le lâcheront pas. L'entreprise sera recapitalisée et en mai 2004, un nouveau management est nommé. Hicham Nechad arrive en tant que directeur général de la Compagnie. C'est un jeune ingénieur qui a été à la tête d'une autre filiale du groupe Holmarcom à savoir Orbonor, une entreprise de textile et de négoce de céréale avant de le quitter pour une autre société. Mais, en 2004 il est rappelé dans le groupe, pour prendre en main la restructuration de Régional Air Lines. Le nouveau patron de la compagnie est alors sans connaissance dans l'aérien. Mais depuis beaucoup de choses ont changé, à commencer par ce qui fut le principal point faible de l'entreprise. Il fallait absolument que des échanges poussés puissent se faire entre Regional Air Line et Royal Air Maroc, la compagnie nationale. Ce sera fait, puisque, au-delà du simple code-share, la RAM confiera à son désormais partenaire l'exploitation de deux de ses avions de 47 sièges. D'une «compagnie à coucous de 18 sièges, Regional Air Lines, est devenue un transporteur d'importance plus grande», explique Hicham Nechad. Ce n'est pas tant l'apport financier de ces nouveaux avions que leur taille qui l'intéresse. C'est un vrai partenariat gagnant-gagnant qui vient d'être établi. Les coûts de structure de la Regional sont beaucoup moins importantes que celle de la Ram. Cette petite compagnie a été la première de la place à externaliser sa fonction pilote, alors que la compagnie nationale continue d'avoir une grille de salaires très coûteuses. De même, la Regional qui est une compagnie régulière, mais avec une logique de low-cost, sait faire des économies dans beaucoup d'autres domaines intégrés à son activité principale de transporteur comme le handling, l'assistance au sol etc. C'est ce qui explique qu'aujourd'hui, trois ans après ce partenariat qui a donné un nouveau souffle à la Regional on pense à renforcer le partenariat. Selon Hicham Nechad, cela pourrait aller jusqu'à 6 ou 7 avions Ram qui donneront ainsi à sa compagnie une force plus importante pour assurer plus de lignes. Il faut aussi rappeler que la RAL a su s'associer avec des acteurs locaux pour aider à désenclaver certaines régions. Il est clair que l'exploitation d'une ligne comme Casa Guelmim/Laayoune ne saurait être rentable qu'avec des subventions. C'est aussi le Cas pour Nador et El Hoceima qui avait d'ailleurs fait l'objet de la première convention de subvention avec l'Agence de développement du Nord. À l'époque, Driss Benhima n'était-il pas à la tête de ladite agence ? Aujourd'hui, c'est encore lui à la tête de la RAM qui envisage de renforcer son partenariat avec la RAL. Peut-être bien que son destin se croise avec celui de la Regional.