La compagnie change de nom, d'avions, de structure. Une entité commune sera créée, dans les semaines à venir, avec l'émiratie Air Arabia. Du régulier régional, RAL finira par faire du low-cost. Sous la forme qu'elle a toujours adoptée, Regional Air Lines n'existera plus. Dans les semaines à venir, la compagnie aura ficelé les derniers termes de la création d'une entreprise commune avec Air Arabia, une compagnie low-cost émiratie qui a son poids dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Un accord devrait alors être signé au courant du mois d'août. Pour l'instant, rien ne filtre officiellement sur des détails de cette affaire. Cependant, quelques informations circulent sur le marché faisant état d'une création d'une entité commune, regroupant les deux compagnies. Cette joint-venture, lorsqu'elle sera bouclée, devra mener RAL, spécialisée dans les vols régionaux réguliers, sur une autre trajectoire. Tout d'abord, Regional Air Lines ne sera plus désignée comme tel. Son nom va changer. Ses avions seront également remplacés et sa structure organisationnelle et opérationnelle modifiée. La nouvelle compagnie deviendra alors une compagnie purement low-cost qui desservira des pays européens et arabes. D'ailleurs, au mois de novembre dernier, le PDG de la compagnie aérienne n'avait pas manqué de le confirmer. «L'accord avec Regional Air Lines nous fournit une opportunité d'entrer sur les marchés en plein essor», avait-il déclaré. Aujourd'hui, les choses se précisent. L'Europe du Sud en ligne de mire Les pays de l'Europe du Sud sont dans la ligne de mire de la nouvelle structure qui naîtra du partenariat. C'est le cas aussi de pays comme l'Egypte. Mais pour cela, la flotte de la compagnie devra assurer pareils vols. C'est prévu. Les avions de RAL seront remplacés, très certainement par des Airbus A320. Air Arabia avait d'ailleurs, à la fin de l'année dernière, commandé près de 34 de ces appareils-là à l'avionneur. Une partie devrait normalement être affectée à la co-entreprise créée, laquelle devrait d'ailleurs se doter d'une nouvelle personnalité juridique. Regional Air Lines, tel que nous l'avons connue, est donc en train de vivre ses derniers jours. La compagnie devra se préparer à affronter des concurrents voraces. Air Arabia en aurait les moyens. Des questions restent posées : quelles seront les cadences adoptées ? Les tarifs appliqués ?... Pour l'instant, le management des deux compagnies maintient le silence radio tant que le deal n'a pas encore été officiellement scellé. «Le secteur étant très concurrentiel, il serait d'ailleurs étonnant qu'on puisse avoir plus d'informations sur les détails du projet à ce stade des négociations», souligne un professionnel très au fait de ce qui se passe sur le marché de l'aérien. A travers cette nouvelle alliance, Regional Air Lines s'offre une cure de jouvence. Pendant de longues années, six ans depuis sa création, la compagnie est restée déficitaire. Les choix qu'elle avait adoptés ne se sont pas avérés être les bons. Petit à petit, l'équipe dirigeante a commencé à rectifier le tir en choisissant de supprimer des lignes, des escales… en acquérant de nouveaux appareils… Malgré tout ceci, RAL ne pouvait pas rester sur le modèle qu'elle avait établi, même si la compagnie avait renoué avec les bénéfices. Air Arabia lui apporte donc de l'oxygène. Les semaines à venir seront décisives pour une compagnie qui finalement ne restera plus à 100% marocaine. ◆