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ABUS SEXUEL : Viol doublé de pédophilie
Publié dans La Gazette du Maroc le 03 - 11 - 2007

Une banale affaire d'abus sexuel sur une mineure - a fortiori envers une petite fille de 7 ans – qui n'échappe pas aux manipulations.
e dimanche, lendemain de la fête de l'Aïd Al fitr, la famille Z se rend dans la maison de proches parents située dans le même village, pour partager ces moments forts de la convivialité marocaine.
A un moment de la journée, la petite A et sa cousine, se trouvent seules en présence de monsieur Y. Lequel demande à la cousine, agée de 9 ans, d'aller dehors acheter quelque chose, juste pour pouvoir faire de la monnaie. La cousine sort avec le billet de 50 DHS remis par le gentil monsieur et promet de revenir vite. La petite est donc seule maintenant en présence du monsieur Y. Celui-ci propose à la petite A de «faire des choses» avec lui. L'enfant refuse. L'homme insiste. Il abuse d'elle avant qu'elle ne prenne peur, et ne veuille plus rester avec lui. Elle veut sortir. La cousine revient et rend la monnaie au monsieur. Les deux petites filles quittent l'endroit. La petite raconte à sa cousine ce que lui a fait l'homme, un quinquagénaire. La cousine le rapporte à la maman qui en parle à son mari.
Ils décident de porter plainte à la gendarmerie du village. On est dimanche, le planton de service refuse de prendre la plainte en l'absence de constat médical. Les parents se déplacent jusqu'à la ville voisine pour voir un médecin de permanence. La maman ne sait pas ce qu'il a écrit sur le certificat médical, mais elle dit que «le docteur a gardé la culotte» de sa fille et que c'est «avec ça» qu'il a fait le certificat. «Ça» : ce sont des «traces de sang et autre». Le certificat est présenté à la gendarmerie qui le prend mais en réclame un autre délivré par un médecin assermenté. Enervés, les parents obligent le gendarme à convoquer le suspect. Lequel monsieur serait un habitué de la chose avec les petites filles de son entourage. D'ailleurs, la petite victime décrit «un slip rouge». Le gendarme demande à monsieur Y de montrer son slip. Il est rouge. Monsieur Y est mis en garde à vue, présenté au tribunal… et relâché «ça a toujours été comme ça, il achète tout le monde et il ne se passe jamais rien» raconte-on. L'homme aurait le bras long, héritier d'un notable du coin, il aurait assez d'argent pour graisser la patte à qui de droit. Du côté de ce dernier, on crie à la manipulation.Samedi après-midi, donc trois semaines après les faits rapportés, à l'occasion de la cérémonie de remise de cartables aux enfants nécessiteux du village, l'histoire fait toujours la une de l'actualité locale. Il y avait beaucoup de monde. Nous demandons à voir la maman et sa petite fille, le plus tranquillement possible. Pendant l'entretien, le va-et-vient ne va pas cesser.
Zones d'ombre
Des gens vont entrer et sortir, s'approcher, écouter, regarder… pendant toute la durée de son récit, la petite fille est restée sur les genoux de sa maman, déboutonnant son manteau que sa maman reboutonne au fur et à mesure. Elle ne parle pas ! Son regard se promène aux alentours. Il faut dire que le remue-ménage autour d'elle s'y prête bien. La vraie victime, en tout cas, demeure la petite A qui se trouve embringuée dans une affaire qui la dépasse largement. S'il ne s'est rien passé, elle ne doit rien comprendre à tout ce remue-ménage. S'il s'est passé quelque chose, elle restera marquée à vie par un épisode insupportable. Dans les deux cas de figure, elle se trouve au milieu de gens, de déclarations, et de contradictions d'adultes. Elle, par contre, n'a aucun lieu, aucune personne pour l'écouter vraiment et entendre ce qu'elle a à dire. Et encore plus à vivre. Rien n'a pu être confirmé, ni auprès de la gendarmerie, ni auprès du tribunal. Ces interlocuteurs se réfugient derrière le fameux «affaire en cours»… sans confirmer ou infirmer la réalité de l'affaire. Donc : affaire ou pas affaire ? On ne saura pas. Seul fait avéré, la toute nouvelle Ministre de la Famille est bel et bien venue dans le douar et «a rencontré des familles».
Il reste des zones d'ombre dans cette affaire. Si monsieur Y est connu de tous et plus encore par ses proches pour ses douteux penchants, comment se fait-il que des parents aient laissé leur petite fille de 7 ans en sa présence, sans autre compagnie que sa cousine de deux ans son aînée ? Et puisqu'il semble que la couleur du slip de monsieur Y correspond à ce que dit la petite A, pourquoi n'y a-t-il pas eu d'autres investigations ?
Pourquoi en outre, le ministre de la Famille n'a pas proposé immédiatement une écoute psychologique compétente et diligenté une véritable enquête policière et… médicale surtout ? Deux jours après, l'enfant est conduite par les membres du Réseau Associatif de Mohammedia devant un psychiatre. Le spécialiste est formel, l'enfant a subi un choc terrible et nécessite une prise en charge psychologique et sociale immédiate. Le réseau associatif a décidé de se présenter partie civile dans cette affaire et les membres de la société civile dont l'avocate de l'AMDH de la même ville, comptent mettre la pression pour que la vérité éclate. Affaire à suivre.
3questions à Joséphine SYREN, Psychologue à Tanger
La Gazette du Maroc : Que vous inspire cette histoire ?
Joséphine Syren : L'abus sexuel est un acte qui viole l'intimité de l'enfant et crée de la confusion. Il est bien sûr important que l'enfant puisse dire ce qu'il a vécu, et surtout ressenti, et entendre que cet acte est interdit, anormal, et qu'il n'est pas responsable du désir pervers de l'adulte.
Mais l'exposition des faits à l'entourage, à la presse, etc. sans que l'enfant ne bénéficie au préalable d'un espace où son intimité peut exister, jusqu'à pouvoir surmonter le traumatisme, constitue une manière supplémentaire de violer son intimité. En livrant les choses d'une manière inévitablement différente de la façon dont lui les a ressenties, c'est lui manquer de respect en quelques sortes.
Dans l'espace de thérapie, l'objectif principal du psychothérapeute n'est en aucun cas de découvrir la vérité des faits, mais d'accueillir la vérité du patient, son ressenti, ses besoins, pour surmonter l'agression. Cet espace doit être proposé à l'enfant aussi vite que possible après l'agression.
Est ce que la punition de l'agresseur est nécessaire pour l'enfant ?
Le « lynchage » plus ou moins public de l'agresseur n'est pas ce dont l'enfant a besoin : en effet, malgré l'acte commis par cette personne, l'enfant risque fortement de se sentir coupable, non seulement de ce qui est arrivé, mais en plus, du mal qui est fait à son agresseur.
Ce sont les adultes qui entourent l'enfant qui ressentent le besoin de vengeance, pas l'enfant, qui a besoin d'être assuré que sa parole est entendue et crue, mais non amplifiée, et j'insiste là-dessus, sinon c'est une forme d'instrumentalisation de la souffrance de l'enfant, qui n'est pas dupe du jeu des adultes autour de lui. Dans ces histoires d'adultes justement, la lutte est basée sur les informations, la «vérité» devient une arme. Et du même coup, la parole de l'enfant aussi. C'est une lourde responsabilité dont l'enfant n'a pas besoin au lendemain d'un abus sexuel.
Quels conseils donneriez-vous en cas d'agression sexuelle rapportée par un enfant ?
Il faut écouter jusqu'au bout ce que l'enfant a à dire, ensuite lui expliquer qu'il n'a pas provoqué le désir malsain de l'adulte, et qu'il n'est pas responsable de ce qui s'est passé.
Le cas échéant, lancer une action en justice dans une discrétion maximale, mais sans tabous : vous pouvez expliquer à l'enfant que la justice va décider de la punition choisie pour l'agresseur, que maintenant ce sont des histoires d'adultes et que lui, peut continuer à grandir et à vivre.
D. Castiglia


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