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UN MARIAGE À TANGER : L'Histoire d'une toile
Publié dans La Gazette du Maroc le 24 - 11 - 2007

Chaque tableau a une histoire, une anecdote qui préside à sa naissance. Pour cette œuvre majeure du séjour d'Eugène Delacroix à Tanger, le destin a joué un rôle primordial. On apprend, dans une étude faite plus tard par Henri Matisse sur son aîné, que dans le catalogue de la vente posthume de Delacroix, il y avait une gravure, intitulée à tort comme Juive d'Alger avec une négresse, assise dans un intérieur. Mais voici la véritable histoire de ce tableau aujourd'hui célèbre?: L'Ambassade Française, durant sa mission à Tanger, s'était vue attacher comme interprète, un juif qui portait le nom d'Abraham Benchimol. C'est grâce à l'amitié de ce dernier que Delacroix est entré en relation avec toute la communauté israélite de la ville. Un fait rare à l'époque, ce qui lui a permis même d'assister à un mariage dans la pure tradition juive d'Afrique du Nord. «Inspirée très certainement de cette célébration, la gravure représente une mariée juive en compagnie de sa servante, cloîtrée après avoir été richement parée, selon l'usage, dans une chambre obscure où elle devait rester, pendant la durée de la noce».
Tel que nous le décrit le catalogue officiel de la vente des œuvres de Delacroix. On apprend aussi, par d'autres critiques d'art, que l'un des évènements les plus marquants du séjour de Delacroix en Afrique du Nord, en 1832, fût une noce juive à laquelle il fut convié «le 21 février et dont il nota dans un carnet conservé au Louvre les moments les plus pittoresques». À partir de ces notes et de quelques croquis, il composa en 1841 une toile qui figura au Salon sous le titre Noce juive dans le Maroc (Paris, musée du Louvre). L'année suivante, Delacroix raconta dans un article publié dans le Magasin pittoresque tous les détails de la cérémonie. «La position impassible de la Juive, celle de la servante assise contre le mur, certains objets du décor se retrouvent dans une aquarelle montrant un Maure rendant visite à une mariée juive entourée des membres de sa famille (collection particulière). Mais en cadrant l'eau-forte sur la seule figure de la mariée et de sa servante, Delacroix a conféré au sujet une portée noble et intemporelle, allant bien au-delà de l'anecdote et du pittoresque.»
Le miracle d'une oeuvre
«Souvenirs du voyage au Maroc de Delacroix»
Dans un article d'Armelle Godeluck, on lit quelques lignes d'une grande importance sur le rapport du peintre à Tanger et ses habitants, et surtout les femmes, arabes ou juives, telles qu'elles sont décrites par Eugène Delacroix dans son livre «Souvenirs du voyage au Maroc de Delacroix»?: «Quand il leur arrivait de rencontrer quelqu'un de nous dans une rue écartée et qu'elles étaient bien assurées de n'être point vues de quelque passant à barbe et à turban, elles écartaient très complaisamment quelques plis de ce linceul où s'ensevelissaient leurs charmes et se laissaient voir dans un appareil un peu plus humain. Prises en flagrant délit d'une licence aussi condamnable, elles n'eussent peut-être pas manqué de dire que des infidèles n'étaient pas des hommes». Ceci en préambule à un livre écrit par le peintre lui-même sur son voyage au Maroc en 1832. Rédigé bien des années après selon ses souvenirs, c'est un texte qui peut aussi être lu comme le témoignage d'un Européen sur le Maroc du Sultan Moulay Abderrahman. Une époque que peu de peintres ou d'artistes ont pu vivre et dont Eugène Delacroix rend une description subtile sur les modes de vie, la cohabitation entre musulmans et juifs, la culture ambiante, la politique et les moeurs de l'époque. Avant d'entamer le récit de sa vie marocaine, Eugène Delacroix décrit d'abord sa traversée de la France, puis son arrivée au Maroc où il est fasciné par les costumes, les scènes de rue, les paysages, les hommes, les femmes, les enfants, les cérémonies, les souks, les réunions, les affaires politiques…Mais ce texte de Delacroix a aussi une histoire miraculeuse derrière sa parution. C'est un livre qui n'a été retrouvé que par hasard, il y a de cela moins de dix ans. «Lors de la vente en 1997, organisée par les héritiers d'Achille Piron (le légataire universel de Delacroix), quelle ne fût pas la surprise des historiens de découvrir un manuscrit incomplet relatant son voyage au Maroc. Acquis par la Bibliothèque nationale, une publication de ce texte est aussitôt entreprise par les éditions Gallimard. Quelques jours avant la sortie en librairie de l'ouvrage, un collectionneur inconnu présente un important fragment de ce même manuscrit. Face à cette découverte inespérée, Gallimard décide de réimprimer immédiatement l'ouvrage complété du fragment manquant». Deux grandes coïncidences pour un livre qui a failli ne jamais voir le jour. Et surtout les lecteurs n'auront jamais rien connu de la vie du grand peintre dans ce Maroc qui l'a tant fasciné. L'ouvrage, selon les spécialistes de Delacroix, est rédigé sans doute au début des années 1840, près de dix ans après son voyage au Maroc (1832). Le texte de Delacroix est une suite de souvenirs recomposés, «un ensemble d'impressions, de descriptions extrêmement précises et d'anecdotes diverses relativisées par dix années de peintures où les thèmes marocains abondent».


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