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TOUR D'HORIZON DE L'ESCAROQUERIE : Vivacité d'esprit et techniques recherchées
Publié dans La Gazette du Maroc le 01 - 12 - 2007

Tous les actes d'escroquerie conduisent inévitablement au vol, puisqu'il s'agit de subtiliser à autrui un bien qui n'appartient pas à l'escroc. L'effort sera donc centré sur des affaires, assez extraordinaires, qualifiées par le législateur et par conséquent par le code pénal d'«escroquerie» afin de mettre en exergue la vivacité d'esprit et les techniques subtiles et recherchées par leurs auteurs.
Le faux juge
Moulay Driss Idrissi Aouinti circule dans les enceintes des tribunaux, en costume cravate. Il est juge, avec carte de visite et carte professionnelle à l'appui. Il intervient en tout et pour tous, avec cependant une contrepartie variant entre 1000 DH et 5000 DH, selon la nature du dossier et la gravité des poursuites. Beaucoup l'ont cru et ont déboursé. Il a fallu une plainte pour que Chrif soit démasqué. Il a été arrêté par la police judiciaire de Hay Mohammadi-Ain Sebâa.
Grâce au téléphone portable qu'il avait sur lui, la police a pu récupérer les derniers appels reçus et émis. Les bénéficiaires des numéros relevés se sont avérés des victimes. Ils étaient au nombre de 20. La perquisition effectuée dans sa voiture par les services de police de l'arrondissement Brahim Roudani, a permis la découverte de plusieurs faux documents dont une carte d'identité nationale avec profession de Procureur Général, un permis de conduire, une carte professionnelle délivrée par le ministère de la Justice en 2006, des documents attestant que le mis en cause est chargé de mission auprès du ministre de la Justice, juge de première classe. Le tout est signé du nom de feu Mohamed Bouzoubâa, alors ministre de la Justice. Sur les documents saisis, une mention particulière : «Toutes les autorités marocaines sont priées de laisser passer et circuler librement le titulaire de la présente carte, car il est membre appartenant directement au service du ministre de la justice ». Des cartes de visite ont également été trouvées dans la voiture. Ecrites en arabe, elles portent les inscriptions suivantes????: « Royaume du Maroc. Palais Royal. Service de Sa Majesté le Roi. Moulay Driss Idrissi A. Conseiller juridique de Sa Majesté le Roi ». Badges et laisser-passer portant la fonction de procureur général ou de conseiller. Mais le plus amusant dans l'arsenal des faux documents saisis par la police sont deux photos, sur l'une le mis en cause apparaît en tenue de magistrat et sur l'autre, par trucage photo shop, présent près de S.M. Le Roi. Une autre perquisition a été opérée dans son domicile à Hay Hakam à Casablanca où les enquêteurs ont mis la main sur un ordinateur, un scanner et des faux documents cachetés au nom du ministère de la Justice, des cartes de visite et des dossiers de victimes. L'accusé a avoué que pour confectionner les faux documents, il avait recours aux services de son fils.
Les «Samaoui-s»
Mustapha et Abderrahim, deux hommes approchant la cinquantaine, se promènent dans les rues de la ville, Casablanca, El Jadida, Azemmour, guettant des passants. Ils avaient une préférence pour les jeunes filles et les femmes. Mais ils ne draguaient pas. Mustapha et Abderrahim étaient assistés par un certain Hafid.
L'opération se déroule comme suit : Abderrahim ou Mustapha vise sa proie. Il accoste la femme qui se trouve dans une ruelle ou sur un boulevard et commence à lui parler de son vécu et de ses malaises, des obstacles qu'elle rencontre dans sa vie et des malheurs qu'elle endure. Une espèce de discours qui colle à toutes les situations et qui convient à toutes les dames. Au moment où la proie mord à l'hameçon, arrive Hafid qui se plie en quatre, embrasse la main du Fkih, Chrif et lui tend quelques billets en remerciements à ses bienfaits. L'homme disparaît. La proie, stupéfaite, en un laps de temps se donne entièrement à Mustapha ou Abderrahim. Car la méthode est la même.
Une fois embobinée, la bonne femme, dans une inconscience totale, sort tout ce qu'elle possède : argent, bijoux… Certaines sont même allées chez elles chercher leur petite fortune et la remettre à l'un des deux «guérisseurs» qui leur faisaient croire que ces mêmes biens étaient atteints par des esprits malsains. À la remise des biens, le Fkih demande à sa proie, pour qu'elle soit débarrassée des malédictions, de faire un certain nombre de pas en récitant un verset du Coran. Une fois la récitation finie et les pas comptés, la proie se réveille sur le vide. Le fkih a déjà pris la fuite, bijoux et argent aussi.
Mustapha et Abderrahim ont été arrêtés en flagrant délit d'escroquerie au moment où ils tentaient de procéder à commettre leur acte délictueux auprès d'une certaine Fatna sur le boulevard du 2 mars, à Casablanca, à hauteur de Jamâa Sounna. Lorsqu'ils ont été conduits au commissariat de police, les deux «Samaoui-s», ainsi surnommés, ont avoué leurs méfaits et énuméré les opérations qu'ils avaient effectuées un peu partout dans le Grand Casablanca. Au cours de leur interrogatoire, la police a pu repérer un dossier faisant l'objet d'une plainte déposée par une certaine Zahra, victime d'une opération similaire effectuée par ces mêmes «Samaoui-s» sur l'avenue des F.A.R. de Casablanca. Zahra y avait perdu deux bracelets et cinq bagues en or ainsi que la somme de 3.800 DH.
Les aveux de Abderrahim et de Mustapha conduiront les enquêteurs à des opérations similaires d'escroquerie perpétrées dans le Grand Casablanca, dans des souks hebdomadaires et dans les villes d'Azemmour et d'El Jadida. Et cette escroquerie marche toujours !
Les faux policiers
• Salle de trafic à l'écoute. Contact est pris avec l'unité 5. La voiture 17 est sur la route….pour opération vol. Maintenez contact…etc.
Les personnes interpellées, à chaque fois, restaient bouche-bée. La police est-là. Qui peut prétendre le contraire ?
Mais il a fallu que Yassine, un trafiquant de cigarettes de contrebande s'approvisionne chez un fournisseur pour la somme d'environ 30.000 DH. Il charge la marchandise et se dirige vers son domicile, à Hay Chifa dans la rue n° 5. Il devait être 19H 30, du 19 janvier dernier. Quelques minutes après, il entend sonner à la porte. Il ouvre et se trouve face à deux personnes souriantes, bien habillées et avenantes. Une Fiat Palio de couleur noire était garée devant la porte de la maison. Un homme était au volant. L'échange des « Salam Alaïkoum » a conduit le contrebandier à faire un pas dehors et voilà que les deux types se jettent sur lui. L'un d'eux sort des menottes et ils l'embarquent à bord de la Palio. A l'américaine, deux des trois individus font irruption dans la maison en vue d'effectuer une perquisition.
Yassine, enfermé dans la voiture, se voit conduire vers le commissariat de police. Quelques mètres plus loin, les occupants de la voiture lui enlèvent les menottes moyennant une somme d'argent et le relâchent.
• Va te balader maintenant. On te laisse libre, mais il faut que tu saches que tu es activement recherché par nos brigades. La prochaine fois, on te mettra 50 grammes de chira dans la poche et tu verras de combien tu écoperas. Lui dit l'un d'eux.
Yassine descend de la voiture et retourne chez lui, presque heureux d'avoir échappé à la prison pour trafic de cigarettes de contrebande. Une fois à la maison, il se réveillera de sa torpeur. Plus de cartouches de cigarettes, plus de portables ni de téléphone fixe. Yassine découvrira aussi que les 110.000 DH qu'il cachait soigneusement dans une boîte, avaient disparu. Les bijoux en or de sa femme aussi. Au bord de la folie, Yassine se dirige vers le commissariat de police pour raconter ce qui lui est arrivé. Il narre son histoire et donne quelques signalements. Il lui a fallu un certain temps pour qu'il comprenne qu'il a été victime d'une opération d'escroquerie et que les trois individus qui l'ont embobiné n'étaient pas des policiers.
L'enquête a commencé par la recherche d'un soupçon de piste. Car d'autres plaintes ont été déposées dans ce sens. C'est l'un des portables de Yassine qui trahira les malfaiteurs. Parce que ces derniers, lorsqu'ils ont volé les deux téléphones cellulaires de la maison, n'ont pas changé de puce. Ils les ont utilisés dans l'état. Aussi ont-ils été localisés et arrêtés. Passant aux aveux, les trois malfrats ont déclaré qu'ils ont mûrement réfléchi à une manière d'arnaquer les gens. La meilleure était pour eux de se faire passer pour des policiers. Pour réaliser ce projet, ils ont commencé par s'acheter des habits corrects, une paire de menottes à 600 DH et ils ont loué la Fiat Palio sur laquelle ils ont modifié les numéros de la plaque d'immatriculation. Pour faire croire à leurs proies qu'ils étaient de véritables policiers, ils avaient monté un scénario qu'ils ont enregistré sur une cassette audio. Ainsi, lorsqu'ils accostaient quelqu'un, l'un d'eux actionnait le bouton marche et la cassette ressemblait à un poste-radio de liaison avec la salle de trafic des commissariats de police. • Salle de trafic. Oui. Contact est pris avec l'unité 5. La voiture 17 est sur la route…. pour opération vol. Maintenez contact… etc.
La proie, à chaque fois, restait bouche-bée. Leur technique marchait à merveille entre couples, avec des trafiquants d'alcool « Guerraba » à la sortie des supermarchés…Ils s'attaquaient aussi aux buralistes qui vendent les cigarettes au détail. Les sommes demandées allaient jusqu'à 5000 DH.
Le sang du renard
Deux hommes se présentent chez un herboriste traditionnel dans un souk populaire de la ville d'Inezgane. Ils lui demandent de leur vendre un renard vivant. Leur chère mère est atteinte d'une maladie très grave et un guérisseur leur a conseillé de lui faire boire du sang de renard. Le marchand n'a jamais entendu parler de cette pratique tout au long de sa carrière. Il ne vend que des animaux morts. Les deux hommes insistent et lui font savoir qu'ils ne sont pas pressés.
Ils lui tendent un billet de 200 DH et un numéro de téléphone pour qu'il les appelle au cas où, et s'en vont en disant qu'ils sont prêts à payer le prix fort pour le petit animal. Deux jours passent et le hasard veut qu'un homme vêtu de haillons, apparemment sorti du fin fond du désert, se promène dans le souk entre les boutiques des herboristes, proposant la vente d'un renard et d'un lézard vivants. L'herboriste saute sur l'occasion, discute le prix et débourse la somme de 5.000 DH au chasseur. Il prend le renard et son téléphone et appelle le numéro laissé par les deux hommes. On imagine le pauvre recevoir les ronronnements de la boîte vocale comme des coups de matraque.
Tissu de qualité
Du marché de tissus de Ben J ‘Dia à Casablanca, une dame se dirige vers un marchand connu dans le milieu pour ses importations de tissu de bonne qualité. Elle a un échantillon entre les mains. De cette qualité-là, elle veut 150 mètres, dit-elle. Le marchand, en connaisseur, sait où se procurer le tissu. Ils fixent le prix de vente à 100 DH le mètre, pensant à une bonne marge de gain. La dame lui donne une avance de 1000 DH. Le marchand s'en va chez l'un de ses voisins et achète un rouleau entier du même échantillon et paie la totalité avec des chèques. Deux jours, une semaine, quinze jours passent.
Plus de femmes, plus de clientes. Il se rend compte qu'il s'est fait avoir par son concurrent qui s'est débarrassé d'une fin de série dont le prix n'atteint pas 30 DH le mètre. Il lui a fallu monter sur ses grands chevaux pour récupérer son argent.


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