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Terrorisme : Belkheir louche sur Belliraj
Publié dans La Gazette du Maroc le 28 - 03 - 2008

Abdelkader Belliraj intéresse à peu près tous les services de renseignement du monde. Mais il semble qu'il intéresse plus particulièrement le DRS de Taoufiq Médiène . Les services algériens ont mis sur le coup une escouade d'agents qui se sont déplacés à Bruxelles, comme les services du général Belkheir ont mis sur la même piste leurs meilleurs limiers, allant jusqu'à monnayer les PV de l'audition au prix fort
Décidément, Abdelkader Belliraj est un bien gros poisson. Tellement gros qu'il intéresse à peu près tous les services de renseignement de la région, les algériens en tête. Selon des sources belges bien informées, les services algériens ont mis sur le coup une escouade d'agents qui se sont déplacés à Bruxelles pour avoir du biscuit sur ce dossier. Comme les services du général Belkheir ont mis sur la même piste leurs meilleurs limiers, allant jusqu'à monnayer, à Rabat, les PV de l'audition au prix fort. Ce qui explique, certainement le fait que les avocats de la défense n'aient pas été autorisés à récupérer ces documents, se contentant de leur lecture sur place. Rappelons que la cour suprême a émis un arrêt, pour décider dorénavant, que la récupération des photocopies par les avocats des PV n'était pas autorisée avant la fin de l'instruction.
Pourquoi Belliraj intéresse-t-il autant les algériens ?
Selon son avocat Mohamed Ziane, celui-ci a reconnu avoir fait partie du FIS et qu'il avait même l'intention de s'installer en Algérie, si le FIS avait pris le pouvoir. D'après maître Mohamed Ziane, «Belliraj a déclaré au magistrat chargé de l'instruction, que les armes saisies au Maroc n'étaient pas destinées à des actes terroristes dans le royaume, mais plutôt à des extrémistes algériens. Il avait décidé de les enterrer à Nador, après une tentative de remise avortée dans les années 90».
De plus, Abdelkader Belliraj a reconnu avoir un grand réseau relationnel avec la mouvance extrémiste, réseau qui comprend Oussama Ben Laden.
Comme il aurait également entretenu des liens avec la branche belge du Groupe Islamique Combattant Marocain (GICM) et avec le groupuscule qui a envoyé des kamikazes belges en Irak, une autre cellule terroriste marocaine, démantelée il y a quelques années et dirigée par deux autres Belgo-Marocains, Mohamed Raha et Khaled Azik.
Son avocat qui a assisté à l'audition, assure en effet, que son client n'avait pas été un informateur des services secrets belges. Pourtant, l'homme est bien au centre d'une polémique sur sa collaboration avec les services belges.
Ironie du sort, l'homme est accusé de travailler pour le GIA, non pas le Groupe Islamique Armé, mais plutôt le Groupe Interforces Antiterroriste, une cellule censée centraliser les informations ultra-secrètes, concernant les activités des personnes soupçonnées de faire partie de groupes terroristes.
Pourquoi cette fébrilité des services algériens, à en savoir plus sur l'instruction de l'affaire Belliraj ? Selon les observateurs, cet activisme s'explique par le fait que l'homme qui semble bien informé, pourrait mettre à jour des vérités bien dérangeantes sur l'histoire du FIS et des activistes islamistes algériens, comme ses révélations pourraient être surprenantes à bien des égards, sur la réalité des relations entre les groupuscules armés et les services de renseignement algériens.
La dernière sortie de Abassi Madani sur la chaîne de télévision Al Jazeera, est très instructive à cet égard. Dans cette interview, l'ex-patron du FIS s'étale longuement sur les infiltrations et les manipulations, dont le Front islamique du salut avait fait l'objet. «Dès le début, je me doutais que le FIS avait été infiltré». Il cite ainsi Bachir F'qih, mais aussi tous ceux qui ont, par la suite bénéficié de postes importants dans le gouvernement, tels que Ahmed Merani et Saïd Guechi . Dans le lot, on trouve également du figures importantes du FIS, puis du GIA, comme Saïd Mekhloufi: «Cet homme avait écrit un livre (La désobéissance civile) qui a porté atteinte par la suite au FIS et, mieux, a été un bon motif pour nous discréditer. Ce livre a été écrit, sans que personne ne soit au courant, ni le majliss echouri ni le bureau national». Pourtant, c'est en pleine grève illimitée que le livre séditieux avait été distribué, alors que la direction même du FIS n'était pas encore en prison, et sans que Saïd Mekhloufi ne soit convoqué ou jugé par ses pairs.
L'homme a également rappelé une période noire, cernée de zones d'ombre, la période 1988-1992, puis celle qui a suivi la dissolution du FIS et l'émergence du GIA qui reste opaque, mystérieuse.
Une thèse confirmée d'ailleurs par l'ex-colonel Mohamed Samraoui dans un entretien à la même chaîne en 2001. Il révélait alors, avec beaucoup de détail, l'instrumentalisation de la violence islamiste par les chefs du DRS. L'homme, qui était l'un des lieutenants de Taoufiq Médiène, déclarait sans ambages : «J'ai assisté à la naissance du GIA. Il a été créé pendant l'été 1991, par le commandant Guettouchi Amar, mort au cours d'une opération anti-terroriste à Télemly. Il était secondé par le capitaine Djaâfar, chargé d'éditer les communiqués et de les transmettre aux journalistes». Puis, en octobre 2003, Samraoui va publier chez l'éditeur français Denoël, un livre de témoignage sur son parcours, Chronique des années de sang. Algérie : comment les services secrets ont manipulé les groupes islamistes. L'homme revient sur les effroyables méthodes utilisées par les services algériens, dont la manipulation, à un niveau insoupçonné jusqu'alors, des «groupes islamistes armés» (GIA), par les chefs de la Sécurité militaire. Son ouvrage relate dans les moindres détails, le dessous des événements-clés de ce qu'il appelle la «seconde guerre d'Algérie» : des préparatifs du coup d'Etat de janvier 1992 aux massacres de 1997, en passant par l'assassinat du Président Mohamed Boudiaf, sans oublier les attentats de Paris en 1995.
Nul doute, que l'affaire Belliraj ne représente qu'un épisode de plus de cette banale guerre des services.
La bible des services algériens
«Opérations de basse intensité - Subversion, insurrection et maintien de la paix». Cet ouvrage publié en 1971, qui avait disparu de la circulation, un mois après sa publication. Selon un journaliste britannique, l'ouvrage avait été raflé par les services de renseignement de plusieurs pays, avec une grosse partie qui s'est retrouvée en Algérie. Le livre de chevet de Taoufiq Médiène et de ses lieutenants, est une sorte de bréviaire du parfait espion. Le général britannique, Kitson, y expose toute sa doctrine de la «guerre spéciale», une sorte de bible de la «guerre psychologique stratégique». Selon ce général britannique, la guerre psychologique stratégique, poursuit des objectifs essentiellement politiques et à long terme. «Elle a pour objectif de décrédibiliser le parti politique dominant dans le pays ennemi, le gouvernement et/ou la population toute entière» Pour cela, tous les moyens sont bons. Dans le lot, on trouve notamment, des conseils précieux, tels que, comment :
• Former tous les cadres importants des ministères (Armée, Affaires étrangères…) aux techniques de «psy ops» (manipulations psychologiques de l'opinion).
• Monter de «pseudo-gangs» qui recueilleront un maximum d'informations. Mais qui, surtout, en menant des «coups» attribués à l'ennemi, permettront de le discréditer.
• Employer les «forces spéciales» (SAS) pour réaliser des attentats qui seront attribués à l'ennemi, afin d'augmenter la tension et justifier la répression.
• Créer des diversions, par exemple en provoquant une «guerre de religions».
• Fabriquer de faux documents («black propaganda») qui seront attribués à l'ennemi afin de le discréditer.
• Infiltrer des agents, ou recruter des traîtres (par chantage ou corruption), au sein des organisations de l'adversaire, toujours afin de le discréditer, voire de provoquer des scissions.
• Militariser l'info de la BBC et y censurer totalement le point de vue adverse.
• Filtrer l'information à destination de la presse internationale, et s'y assurer des complicités.
• Fournir des documents photographiques pour influencer l'opinion.
• Utiliser des journalistes, comme espions sur le terrain.
• Mettre en place et populariser de faux mouvements «spontanés», présentés comme neutres et indépendants, en réalité financés et téléguidés, afin de diviser et affaiblir le soutien au camp adverse.


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