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Fès l'impériale : Miroir culturel et creuset des valeurs sûres du Royaume
Publié dans La Gazette du Maroc le 04 - 04 - 2008

L'évènement marquant, étrenné cette semaine de la commémoration du 1200ème Anniversaire de la Fondation de la capitale spirituelle du Royaume, est exceptionnel à plusieurs titres. D'abord, les organisateurs emmenés par le duo Chakib Benmoussa, président du conseil de surveillance et Saâd Kettani, Haut Commissaire de l'Evènement et président du directoire de l'Association «1200 ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès», qui ont mobilisé une impressionnante logistique garantissant la réussite de la manifestation, ont tenu à rendre justice à l'histoire du Maroc en célébrant, comme il se doit, la ville impériale qui a rayonné, au cours des siècles, sur la connaissance et le patrimoine, tant au Maroc qu'au Maghreb, en Afrique et dans le monde. Cette réalité s'est traduite, en toute logique, par l'octroi du statut de capitale spirituelle, que personne n'a jamais songé à lui disputer ou, tout au moins, à lui contester. Car Fès ( La Pioche symbole d'effort et de travail), est le berceau des sciences théologiques et éducatives, en abritant la légendaire Université Quaraouyine magnifiquement restaurée, Mosquée et Bibliothèque comprises, grâce à l'engagement citoyen de la Fondation BMCE Bank pour l'éducation et la culture à laquelle nous rendons, au passage, un vibrant hommage. Fès l'impériale, c'est aussi la sublime Médina, plus que millénaire, qui a envoûté les touristes du monde entier, tissé des légendes transcendant les générations et, surtout, transformé en un patrimoine universel de l'humanité par l'UNESCO. En fondant, en 809 la cité de Fès-Al Bali, Moulay Idriss Azhar y a transféré la capitale du Royaume, qui s'est vite érigée en un bastion religieux conforté et un espace de rencontres des intellectuels, qui n'est pas sans nous rappeler l'épopée de l'antique Athènes rendue célèbre par ses « concours de rhétoriques » impulsés par Socrate, Platon et autres prestigieux philosophes. La ville sera « renouvelée », en étant baptisée Fès Djedid bâtie en 1276, sous le règne amazigh de la dynastie des Mérinides, dans le sillage de la dynastie berbère des Almohades, fondant Marrakech, et Fès Djedid. Ces évènements se sont traduits par « la synthèse heureuse entre la racine amazigh et l'apport arabo-musulman qui deviendra tout au long de l'histoire du Maroc le socle de la marocanité unie dans sa diversité », ont expliqué les instigateurs qui ont allumé les 1200 bougies de Fès.
Et c'est toujours à Fès que fut imposé le 30 mars 1912, le Traité de Protectorat français, ouvrant la voie à un regain de nationalisme, dont les leaders les plus exposés, ont surgi du cœur de la Cité impériale. Une Cité qui a été à l'origine de l'émergence des organisations politiques et patriotiques, sous la houlette du fondateur de l'Istiqlal, Allal El Fassi, dont l'Appel du Caire en 1953, a dénoncé la forfaiture coloniale, contraignant à exiler la Monarchie légitime, en donnant le coup d'envoi à la «révolte populaire» et aux actes de résistance des Marocains contre leurs occupants. Auparavant, le Manifeste de l'Indépendance avait scellé définitivement l'engagement militant de la ville qui a consenti de grands sacrifices à la cause de l'indépendance nationale. Les Résistants et la population Fassie, ont dû faire face à une série d'arrestations des nationalistes, dont un grand nombre de militants Istiqlaliens. La ville fut durement secouée par des vagues de soulèvements et de manifestations populaires, clamant le départ des occupants, consentant, ce faisant, de nombreuses victimes emprisonnées, torturées et arbitrairement condamnées à mort par le tribunal de guerre du protectorat. Comme il ne faut pas oublier que parmi les 67 protagonistes du Manifeste du 11 janvier 1944, la seule femme signataire, est une marocaine originaire de la ville, la regrettée dame courage et bravoure, décédée l'an dernier, feue Malika El Fassi.
Le Maroc, dans ses traditions pures humaines et sociales, y est jalousement préservé à travers la continuité des métiers et un artisanat dont la splendeur des produits ont fini par conquérir tous les grands marchés du globe. Mais Fès, c'est aussi, outre un creuset des Oulémas et des cadres et valeurs sûres de la Nation, une pépinière fertile des forces nationalistes et de la Résistance anti-coloniale. Comme la ville a su prendre toujours les devants de l'initiative, en produisant les grands noms de familles régnant sur l'économie et les finances, en maints endroits du pays. Fès, la bâtisseuse, n'a pas toujours eu le retour d'ascenseur qu'elle est en droit d'espérer, à peine engagée dans des programmes ambitieux de mise à niveau et de développement durable, à l'instar des autres régions du Royaume et sans favoritisme aucun. Mais c'est la rançon de la gloire qu'elle doit payer en sa vocation, enracinée dans la mémoire collective depuis des siècles, de rayonnement culturel et scientifique et de pourvoyeuse de ressources humaines aux profils pointus, qui ont alimenté les bancs des universités, des écoles, des entreprises, des banques, non sans enrichir les effectifs des Commis d'Etat et hauts fonctionnaires de l'Administration publique. L'idée des organisateurs de l'Association en charge des festivités, avec un budget conséquent de 350 millions de DH, et qui promettent de faire revivre à tous les Marocains sur l'ensemble du territoire national, les images et les moments les plus saillants de la ville, de faire la « fête » 9 mois durant, jusqu'à la fin de cette année, vaut son poids de pertinence, en intégrant dans les programmes d'activités, les autres villes impériales du Royaume. En clair, Marrakech, Rabat et autres, se mueront en une réplique de la capitale spirituelle, pour y abriter cette formidable manifestation.
Sans oublier que les échos de la commémoration de 12 siècles de fondation de Fès se prolongeront, l'an prochain, pour faire coïncider la fin des festivités, avec le 10ème anniversaire de l'Intronisation du Souverain Mohammed VI, un Roi qui a fait du développement et du rayonnement de la cité impériale, une de ses plus pressantes priorités. Et grâce aux efforts louables duquel Fès continuera à être, au-delà du temps et de l'espace, le miroir culturel et le creuset des valeurs sûres du Royaume. Joyeux anniversaire à tous les Fassis et à tous les Marocains.


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