La Gazette du Maroc : Dix boxeurs de qualifiés pour les prochains Jeux Olympiques, un bien joli record, quel commentaire en faites-vous ? Abdeljawad Belhaj : C'est à mon sens plus qu'un joli record. C'est la première fois qu'un pays arabe ou africain qualifie autant de boxeurs. Le seul pays qui est arrivé à faire mieux en en qualifiant onze pour Pékin, c'est la Russie. Nous sommes juste derrière, avec 5 ou 6 autres pays, de par le monde. C'est le résultat d'un travail de fond qui est à mettre à l'actif du Bureau fédéral. Il y a deux ans, nous avons veillé à la préparation d'une équipe nationale juniors sur les bases du championnat du monde et qui, aujourd'hui, constitue l'ossature de ce groupe qui participe aux Jeux Olympiques. Dix qualifiés pour les JO, c'est assez flatteur, qu'en est-il, cependant, de la réalité de la pratique de la boxe au Maroc ? Vous n'êtes pas sans savoir que la boxe a une histoire glorieuse au Maroc. Le premier champion marocain sur la scène mondiale, c'est bien Marcel Cerdan et c'était bien avant l'athlétisme et ses vedettes. Il y a eu, et il y aura, de grands boxeurs qui ont marqué et qui marqueront, sans doute, l'histoire du sport marocain, avec leur lot impressionnant de médailles et de titres. C'est vrai qu'il y a eu quelques défaillances dûes à des problèmes de gestion d'avant 2003. Depuis que j'ai pris les choses en main, nous nous sommes appliqués, en tant que bureau fédéral, à résoudre, en premier, les problèmes liés à la gestion des clubs, et notamment, pour ce qui se rapporte à leurs ressources financières. Nous avons alors pensé à l'organisation de galas de boxe internationaux, et notamment le Trophée Mohammed VI. A travers tout cela, nous avons mis le paquet pour mieux sponsoriser l'évènement, et pour que la subvention ministérielle soit à la hauteur des efforts entrepris. C'est ainsi que nous avons pu importer un matériel adéquat que nous avons mis à la disposition des clubs, pour une meilleure pratique de la discipline. Le championnat a par ailleurs été conçu autrement, à travers l'organisation d'éliminatoires. Le boxeur étant, de ce fait, assujetti à un pointage qui a donc la possibilité de disputer un grand nombre de combats ce qui, forcément, se reflète positivement sur sa progression et son rendement, surtout au niveau des jeunes. De plus, nous étudions la mise sur pied d'écoles régionales de boxe ainsi que la création dans les plus brefs délais d'un centre national spécifique, qui devrait être un modèle dans le genre. Vous en êtes à moins de 4000 licenciés, ne serait-ce pas trop peu pour une Fédération qui nourrit autant d'ambitions ? C'est vrai que l'on aspire à mieux, à beaucoup plus, notre but étant la vulgarisation optimale de la pratique de la boxe. Mais il faut bien rappeler que le nombre des licenciés n'a cessé d'augmenter depuis 2003. Les chiffres sont d'ailleurs là pour le rappeler. Il doit sûrement y avoir de plus en plus de raisons pour que ce nombre augmente considérablement, surtout qu'il y a d'autres normes de jeu, avec le port du casque, mais aussi le pointage électronique pour ce qui est de l'arbitrage, à l'instar de l'escrime par exemple.