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Saint Augustin : «Là où l'Esprit n'est pas, c'est l'esclavage»
Publié dans La Gazette du Maroc le 27 - 06 - 2008

Pourquoi je fais une bêtise en sachant pertinemment que c'est une bêtise ? Suis-je schizophrène ? Je vois le bien, et je fais le mal, pourquoi ? Eléments de réponse avec un débauché reconverti à la philosophie et au christianisme : Saint Augustin.
C'est en des temps troubles qu'a vécu Saint Augustin. Né en 354 à Thagaste, aujourd'hui Souk Ahras en Algérie, ce romain d'Afrique aurait sans doute été le premier surpris si on lui avait dit qu'il deviendrait saint un jour. Son époque est celle de l'invasion de la Gaule par les Francs, c'est aussi l'époque des Vandales. En d'autres termes, Saint Augustin a vécu une époque de catastrophes et de transformations du monde. Ecolier puis étudiant à Carthage, il assimile tout le savoir latin de l'époque, principalement Cicéron. Années de jeunesse, de formation, mais aussi de libertinage assidu, notre philosophe est loin d'être un saint à cette époque… Puis il se tourne vers la secte des manichéens, qu'il fréquentera durant neuf longues années, mais sans jamais trouver réponse à ses tourments et à ses interrogations. La thèse des manichéens lui paraissait en effet excessivement simpliste  : elle pose un dualisme fondamental entre le bien et le mal, le royaume de la Lumière d'un côté et celui des Ténèbres de l'autre. Le manichéisme sévit encore jusqu'à nos jours, le président de la première puissance mondiale justifiera l'invasion de l'Irak en disant qu'il s'agit d'une bataille du Bien contre le Mal…
Notre romain d'Afrique quitte donc la secte pour monter à Rome, puis à Milan, la ville éternelle. Il découvre alors le milieu intellectuel de la ville, essentiellement nourri de lectures de textes de Platon et de néo-platonisme, revus à la lumière chrétienne. On se passe les livres, on médite les prêches de l'évêque de la ville, Saint Augustin a trouvé sa voie, plus, sa pensée philosophique conservera toujours cette fraîcheur d'une illumination qui a changé sa vie : Dieu, ou «le maître intérieur» comme il l'appelle fait dorénavant partie de la vie de notre penseur. Philosophie de la présence : tout part de la présence de Dieu dans l'âme, qui a reçu cette grâce.
«Le mal que je ne veux pas, je le fais…
Misérable que je suis !»
La raison et la foi, si souvent décriées comme incompatibles chez nombre de philosophes, sont en harmonie chez Saint Augustin : «Si donc, sans le secours d'aucun organe corporel, mais par elle-même, la raison perçoit quelque chose d'éternel, il faut qu'elle avoue tout ensemble et qu'elle est inférieure à cet Etre, et que cet Etre est son Dieu. Pour moi, je reconnaîtrai certainement comme Dieu celui dont on aura prouvé qu'il n'a pas de supérieur». Sans la grâce divine, l'intelligence ne saurait atteindre le vrai. Il en est de même pour le problème épineux du mal.
C'est là une question classique qui traverse toute l'histoire de la pensée : comment se fait-il que voyant le bien, je fais le mal ? Platon le disait déjà: «Ayant jugé qu'une chose est belle et bonne, néanmoins on ne l'aime pas ; inversement on aime et on recherche ce qu'on tient pour pervers et injuste». Saint Augustin donne sa réponse : «La volonté humaine n'a besoin pour le mal que de son libre-arbitre et ne saurait faire le bien sans le secours de la grâce divine». Tout se tient : tout comme l'intelligence ne peut trouver le vrai sans la grâce, la volonté ne saurait accomplir le bien sans cette même grâce divine.


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