Pour faire face aux répercussions de la guerre contre l'Irak Réunie la semaine dernière, la Cellule de veille, créée en janvier dernier, a confirmé les trois axes principaux dans le but d'atténuer les effets de la guerre contre l'Irak sur le tourisme national. Il s'agit de stimuler le tourisme intérieur, d'agir efficacement sur les marchés émetteurs et de soutenir l'industrie hôtelière Depuis le déclenchement de la guerre en Irak, beaucoup de spéculations ont été faites aussi bien par les professionnels que par la presse concernant le tourisme qui pourrait être touché par cette crise qui n'épargne aucune branche de l'industrie touristique mondiale. Coïncidence ou non, le hasard a voulu que le point de presse donné par les différentes composantes de la Cellule de veille se tienne en même temps et dans le même palace à Rabat que la rencontre d'une importante délégation du Medef, le patronat français (à l'invitation de la CGEM et de la CFCIM), et le gouvernement. Tant les interventions d'Adil Douiri, ministre du Tourisme, de Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et du Transport ou de la partie prenante dans l'application de la stratégie devant amortir le choc actuel, notamment la Fédération nationale de Tourisme de la CGEM, la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH), la Fédération nationale des agences de voyages (FNAV), l'ONMT, la RAM, l'ONDA, l'ONCF, la CTM, la Regional Air Lines, la CDG, l'optimisme est de mise quant à la manière dont les marchés émetteurs jugent jusque-là la destination Maroc. Tout le monde s'accorde à dire que le Maroc est en train de devenir une destination refuge, une partie des annulations qui ont concerné des destinations proches du champ des opérations comme l'Egypte et la Turquie, s'est redéployée sur le royaume, surtout pour Marrakech et Agadir. «Dans une activité touristique mondiale en baisse de 20 à 25 % depuis le début de la guerre, le Maroc enregistre des taux d'annulation quasi-normaux de 10 % sur son principal marché, la France, à comparer à des taux d'annulation de plus de 40 % pour les destinations méditerranéennes concurrentes», affirme-t-on à FRAM et Nouvelles Frontières. Cette situation, tous les membres de la Cellule de veille regroupés autour du ministre du Tourisme s'en réjouissent. Mais la Cellule de veille qui a affirmé avoir tiré les leçons des crises précédentes, en exploitant les spécificités du produit «Maroc» veut anticiper et préparer la crise et l'après-crise à travers une stratégie en trois phases, adressée aux clients (touristes) et aux opérateurs (hôteliers notamment). Concernant le marché national, la Cellule de veille a conçu et organisé une opération d'envergure qui propose de réduire de moitié les tarifs sur le package «hébergement et transport». Selon le ministre du Tourisme, c'est la première fois que ces deux éléments sont pris en considération en même temps. Ainsi, le département du Tourisme a signé deux conventions : l'une avec la FNIH et la FNAV et la deuxième avec les transporteurs. Une centaine d'établissements hôteliers et environ 80 agences de voyages à travers tout le royaume ont souscrit à cette stratégie. Une grande campagne de publicité accompagnera cette initiative. L'ONMT, qui se charge de sa conception et de son financement, la lancera dans les prochains jours. Deuxième volet du plan : les actions vis-à-vis des marchés émetteurs. La Cellule de veille propose un arrêt immédiat de toutes les campagnes de publicité institutionnelle et le report massif du budget sur des actions de relations publiques. Le message principal véhiculé jusque-là doit être modifié : d'un message de «magie et de dépaysement», il passera à un message de pays proche, «amical, accueillant, chaleureux…». Autrement dit, il doit ressortir la spécificité culturelle et géographique du produit «Maroc» en tenant compte des nuances selon les pays émetteurs et en concentrant les efforts sur les marchés à forte proximité culturelle (France, Moyen-Orient et certaines cibles de clients en Grande-Bretagne). Dernier axe du plan pour faire face aux effets de la guerre contre l'Irak : les actions de soutien aux industriels. Ainsi, trois mesures principales sont préconisées : un règlement rapide des créances publiques dues aux hôteliers, la facilitation, par les banques et la CCG, du rééchelonnement des dettes de certains hôteliers et enfin une plus grande souplesse sur les délais de recouvrement accordés par les agents des Impôts et de la CNSS.