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Le Jihad... du bout des lèvres
Publié dans La Gazette du Maroc le 07 - 04 - 2003


Les Fatwas des Chiites et des Sunnites
Avec la guerre contre l'Irak, le conflit du référentiel est revenu au devant de
la scène et a imposé de prendre position vis-à-vis des Etats-Unis et de Saddam Hussein. A la question «faut-il soutenir un régime considéré comme mécréant ?» Les Fatwas des Chiites tout comme celles des Sunnites répondent par l'affirmation, mais du bout des lèvres.
Pour appuyer une légitimité perdue, le président américain George Walker Bush essaie d'ajouter à sa guerre contre l'Irak et à son discours politique une dimension religieuse. Dans toutes ses allocutions, il se réfère à Dieu et s'adresse à la nation comme un prophète investi d'une mission messianique pour sauver le monde.
La Fatwa de Ben Laden et la guerre contre l'Occident
Le leader d'Al Qaïda, Oussama Ben Laden, a prononcé une Fatwa en 1998 dans laquelle il appelait à la légitimité du Jihad contre les Américains. Cet appel a ouvert la voie à toutes les opérations menées contre les troupes américaines pour les obliger à quitter la terre sainte. Mais, après le 11 septembre, l'impact de la Fatwa de Ben Laden allait s'étendre à tout l'Occident judéo-chrétien. Ainsi, au début du mois de février 2003, et bien avant le déclenchement de la guerre en Irak, Oussama Ben Laden a prononcé une autre Fatwa qui appelle au Jihad. Or, cette Fatwa est intervenue pour répondre à une question essentielle, à savoir : faut-il soutenir un régime considéré par de nombreux fondamentalistes comme mécréant ? Mais cette Fatwa a été claire, à ce sujet, puisqu'elle a distingué entre les contradictions «principales» et les contradictions «secondaires». Ainsi, le régime du parti Baâth irakien est, selon Ben Laden, un régime mécréant, mais les Américains ne le visent pas uniquement car leur stratégie est de combattre l'Islam en général. C'est pour cela que l'intérêt des Musulmans est de combattre en premier lieu les Occidentaux qui ont souillé la terre de l'Islam. Cette Fatwa a donc élargi l'espace de la confrontation avec les Américains qui était jusque-là limité à l'Afghanistan. Ceci, d'autant plus que certains groupes islamistes, notamment Ansar Al Islam du Kurdistan, ont épousé les thèses de Ben Laden, alors que les opposants parmi les membres du parti de l'Unité islamique ont constitué la Jamaâ Islamiya.
Les Fatwas chiites et le conflit
des référentiels
Les Chiites ont, de tout temps, été divisés entre deux référentiels: celui de Najaf en Irak et celui de Qom en Iran. Mais depuis la proclamation de la République islamique d'Iran en 1979, le référentiel de Qom a pris le dessus. Ainsi, l'Iran a pu abriter sur son sol un grand nombre d'opposants irakiens. A présent et après le déclenchement de la guerre en Irak, le conflit du référentiel est revenu au devant de la scène et a imposé de prendre une position tranchée vis-à-vis des Etats-Unis et vis-à-vis de l'Irak. Les Chiites irakiens, malgré leur opposition au régime de Saddam Hussein, refusent toute collaboration avec les Américains et c'est ce qui explique la Fatwa prononcée le 27 mars dernier par l'Ayatollah Soustani qui a appelé au Jihad contre les forces de la coalition. Pour sa part, Qom demeure encadrée par la position officielle iranienne qui prône la «neutralité positive» entre les parties belligérantes. Cependant, pour des raisons tactiques, certains symboles du Chiisme ont été contraints d'appeler au Jihad comme ce fut le cas de l'Ayatollah Mohamed Baker Al Hakim, leader du Haut conseil de la révolution islamique, principal mouvement d'opposition irakien, qui a adressé un message au peuple irakien l'exhortant de ne s'aligner sur aucune partie en conflit. La divergence majeure entre les deux référentiels réside dans le fait que celui de Qom essaie, à travers Mohammed Baker Al Hakim, de délimiter le conflit dans l'espace irakien de telle sorte qu'il sauvegarde les intérêts iraniens après la guerre, alors que Najaf tente, par le biais de Soustani, d'élargir l'espace du conflit pour l'étendre à toutes les régions où résident les Chiites et tout particulièrement à l'Est de l'Arabie Saoudite. Mais entre les deux positions, Mohammed Hussein Fadlallah du Hezbollah libanais, essaie de dépasser son indécision par rapport aux deux référentiels et de présenter la résistance irakienne comme une lutte pour la liberté et non pas uniquement une bataille pour sauver le régime irakien.
Les Fatwas sunnites ou la pause provisoire
Dans ce contexte, il y a trois catégories de Fatwas sunnites. D'une part, il y a les Fatwas non officielles de certains oulémas saoudiens tels Ali Al Khadir, Nasser Al Fahd et Ahmed Al Khalidi. D'autre part, il y a les Fatwas prononcées par certaines institutions officielles telles Al Azhar en Egypte ou par le Moufti de la république syrienne. Il y a enfin, les Fatwas prononcées par des partis islamistes à l'instar du Front de l'action islamique de Jordanie ou la Jamaâ Islamiya du Pakistan. En dehors des premières Fatwas de principe émanant des Saoudiens et qui sont le résultat des profondes contradictions des institutions religieuses saoudiennes, les deux dernières catégories essaient de calmer le jeu. Ainsi, les Fatwas des institutions officielles tentent de réconcilier le mouvement des masses avec les régimes en place. Ainsi, elles s'efforcent de démontrer qu'il n'y a pas de contradiction entre les positions officielles et populaires. D'ailleurs, aucun régime arabo-musulman n'a interdit les manifestations de soutien organisées par les organisations populaires à condition qu'elles se déroulent dans l'ordre et la discipline. Bien plus, les discours officiels ont, tous, mis en avant la solidarité à l'égard du peuple irakien. Mais, de leur côté, les Fatwas des partis ou organisations islamistes, tentent de se démarquer des régimes en place, d'autant plus qu'ils subissent de leur part un certain nombre d'exactions. Ainsi, ces Fatwas tentent à la fois de reconsidérer les rapports avec les régimes tout en sauvegardant les rapports avec l'administration américaine. Par conséquent, les Fatwas du Jihad ne sont prononcées que pour marquer une position à defaut d'une véritable préparation matérielle et morale qui sous-tendent le vrai Jihad.
Pour des raisons tactiques, certains symboles du chiisme ont été contraints d'appeler au Jihad contre les Américains


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