Tourisme national : des défis structurels persistants    Forbes Middle East : Maroc Telecom dans le Top 100    Forum Economique Fès-Meknès : la région présentée comme vitrine du "miracle économique marocain" en action    Coopération : Rome investit en Afrique dans l'espoir de limiter l'immigration    Usage thérapeutique du cannabis : l'UM6P et l'ANRAC encadrent la démarche    NARSA : nouvelles plaques pour les voitures marocaines roulant à l'étranger    Edito. Justice pour Ghita    Moyen-Orient: Donald Trump annonce la fin de l"a guerre de 12 jours"    Affaire Rita : Une pétition pour réclamer justice    Bank al Maghrib entre prudence et relance    Rabat. Le Maroc et la France consolident leur coopération sécuritaire    Qatar. L'ambassadeur iranien convoqué    FICAK 2025. Le Sénégal et la Mauritanie à l'honneur    Saint-Louis. Le festival « Duo Solo » signe son retour    Mawazine 2025 : 50 Cent ravive l'âge d'or du hip-hop à Rabat    Des avions de chasse marocains et français mènent des manœuvres aériennes tactiques avancées    Jérusalem et la cause palestinienne : la Déclaration d'Istanbul salue les efforts du Comité Al-Qods présidé par le Roi Mohammed VI    Pour ses propos favorables aux droits historiques du Maroc, le parquet algérien requiert dix ans de prison contre l'écrivain Boualem Sansal    Le politologue guatémaltèque Oscar Platero : «Désigner le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère démontrerait l'engagement stratégique des Etats-Unis aux côtés de leurs alliés et adresserait un signal clair à leurs adversaires»    CAN féminine: Jorge Vilda dévoile la liste des joueuses de l'équipe nationale convoquées    Un café aux herbes médicinales intrigue les visiteurs de l'Exposition Chine – Asie du Sud à Kunming    Un moustique espion ? La Chine dévoile un drone ultra-miniature à des fins de renseignement    Le textile, pierre d'achoppement entre Rabat et Ankara malgré une volonté d'élargir les échanges    Voies express : le ministère de l'équipement supervise la construction de 300 km et prévoit 900 km supplémentaires    Le Maroc structure son offre nationale en hydrogène vert autour de sept projets industriels dans les provinces du Sud    Le Maroc crée huit nouveaux parcs naturels sur plus de 500 000 hectares    Oncorad Group ouvre de nouveaux départements au Centre d'Oncologie Majorelle    À Casablanca, l'arrondissement d'Aïn Sebaâ demeure enlisé dans une crise de gouvernance aggravée par des projets contestés    La Vanguardia : des mises en garde sur la transformation des camps de Tindouf en foyers de recrutement de chefs jihadistes au Sahel    Reconnaissance internationale renouvelée de l'excellence sécuritaire marocaine : Abdellatif Hammouchi décoré lors d'un moment diplomatique fort    Au Festival Mawazine... Quand Nancy Ajram méprise le maillot de la sélection marocaine !    Magistrature marocaine : 27 % de femmes, mais seulement 10 % de postes à responsabilité    Kasbahs, circuits, hébergement : Zagora au cœur d'un vaste plan de relance touristique    Fusillade mortelle à un mariage en France: les tireurs présumés interpellés    Iran : l'AIEA demande un accès immédiat aux sites nucléaires visés par les frappes US    Colonies de vacances : Bensaïd écarte toute privatisation et annonce une conférence nationale    Une délégation de la Maison de l'Artisan en mission de prospection en Australie pour le développement des exportations de l'artisanat marocain à l'international    Coupe du monde des clubs : Voici le programme de ce mardi    Hakimi brille au Mondial des Clubs et affiche ses ambitions : « Le PSG vise très haut »    Rabah Madjer : consultant ou distributeur de malédictions ?    Ziyech, Saïss, Boufal : Le nom ne suffit plus pour la CAN 2025    Mondial des clubs: l'Atlético Madrid éliminé malgré un succès contre Botafogo    Révélations 2025 – 36e édition MADE IN MOROCCO : L'EXCELLENCE DE LA CREATION MAROCAINE À L'HONNEUR    Les prévisions du mardi 24 juin    Ces Lions de l'Atlas convoités par de grands clubs italiens    Soirée de Nancy Ajram au Festival Mawazine 2025 : Quand l'art devient un spectacle sans respect pour le public ni pour les symboles nationaux    Festival Gnaoua: les moments forts de la 26e édition    À Mawazine, Nancy Ajram "snobe" les symboles nationaux marocains    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Constat d'une controverse
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 05 - 2003


Les doctorats français
Les Marocains titulaires d'un doctorat français peinent à s'adapter au système d'enseignement de leur pays d'origine. Devant la dégradation de leur situation réglementaire, les docteurs sont de plus en plus démobilisés.
La France est le deuxième pays accueillant les étudiants étrangers avec 138.000 étudiants, devancée seulement par les USA avec 438.000 étudiants. Pourtant, si les diplômes des grandes écoles d'ingénieurs, de commerce sont peu confrontés aux problèmes d'insertion à la vie active, les doctorats des universités françaises sont de plus en plus sujets à controverse au Maroc.
Au Maghreb, la France joue un rôle déterminant dans la formation des intellectuels et scientifiques, notamment du Maroc. D'après les statistiques de l'Observatoire français des thèses, 11% des doctorats marocains ont été obtenus en France. Le portrait type de l'étudiant marocain est celui d'un étudiant déjà diplômé qui vient en France pour poursuivre une spécialisation, notamment dans les études médicales, ou préparer une thèse dans des matières scientifiques. En effet, les ressortissants marocains sont souvent présents dans les formations doctorales des sciences exactes, et plus particulièrement dans le domaine des ingénieurs, des physiciens et des chimistes (16% contre seulement 6% en lettres, sciences sociales et humaines)
Mais ces dernières années, on constate un recul de la proportion des docteurs originaires de l'Afrique du Nord, principalement au détriment du Maroc. Ce pays a vu ses effectifs de docteurs fondre de moitié depuis 1994, année où 675 docteurs ont été diplômés. En perdant une centaine de docteurs chaque année, le Maroc se trouve au même niveau que l'Algérie dont les effectifs se situent au-dessus de 300 depuis 1993.
Entre la valise et le cercueil
Malgré la régression du nombre de Marocains titulaires d'un doctorat français, leur insertion professionnelle dans leur pays d'origine n'a pas été une réussite. Cet effort d'intégration pourrait être appréhendé à travers trois périodes : une période “faste”, une période médiane et une période “vaches maigres” La période faste se situe dans les premières années de l'indépendance où chaque diplômé était assuré de trouver un emploi à sa mesure ou presque. Surtout après le départ massif du personnel colonial d'encadrement administratif et technique.
Les doctorats “cocote minute” à la française
La période médiane a limité le recrutement accéléré des Marocains titulaires d'un doctorat étranger malgré l'expansion universitaire sans précédent dans les années 80. La période de “vaches maigres” enfin, est celle que vivent actuellement la plupart de nos docteurs d'ici et d'ailleurs par suite d'une saturation du secteur public. Ainsi, la précarité de la situation financière et réglementaire de ces nouveaux-venus, souvent cantonnés dans des postes de professeurs-assistants non-régularisés, a conduit à leur démobilisation scientifique et professionnelle. Pis encore, le sentiment d'inadéquation entre
les aspirations professionnelles initiales et la réalité du travail exercé a conduit les docteurs marocains formés en France à choisir entre la valise et le cercueil. Une grande partie
d'entre eux ont préféré regagner l'hexagone pour profiter des conditions favorables à l'émergence de leur carrière. Ce, malgré les efforts consentis du gouvernement marocain pour le développement de la recherche scientifique, à l'image de la création d'une délégation chargée de ce secteur, disposant d'un budget de financement qui atteint 0,7% du PIB.
Devant la dégradation du marché de l'emploi et la montée du chômage qui touche un bon nombre de diplômés universitaires, l'inscription aux écoles doctorales françaises est considérée comme une planche de salut. Autrement dit, le doctorat est envisagé principalement pour des raisons économiques.
Cependant, l'engouement pour ce haut diplôme universitaire français s'accompagne souvent d'un grave déficit de formation et d'expertise. Cette situation se traduit en France par des doctorats "cocote minute". D'où le déphasage patent entre le modèle doctoral français et le marché scientifique et professionnel marocain.
Certes, ce titre de recherche - surtout s'il est délivré par la Sorbonne, supposée être un "temple du savoir" - est considéré comme une distinction exceptionnelle, susceptible d'ouvrir les portes du pouvoir économique, politique et social. N'empêche que dans la réalité, la déception de nos docteurs d'ici et d'ailleurs est énorme. Surtout lorsqu'ils se trouvent brutalement devant l'engorgement des emplois publics. Il ne faut donc pas s'étonner de l'amertume des docteurs venus tardivement sur les quais devant un train encombré.
Pourtant, cette situation n'a pas découragé les étudiants marocains qui continuent à s'inscrire dans les écoles doctorales françaises, en espérant revenir un jour à leur pays d'origine. A moins qu'ils changent d'avis une fois arrivés sur place ? Il faut dire que les grèves observées par les enseignants des universités marocaines ne sont guère encourageantes. La dernière en date a été observée les 7 et 8 mai dernier, dans toutes les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire du royaume.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.