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L'Etat n'a plus le droit de fixer les prix”
Publié dans La Gazette du Maroc le 16 - 06 - 2003


Tayeb Rhafes, ministre des Pêches maritimes
Polémique autour de la libéralisation des prix du poulpe. Les professionnels reprochent au ministère des Pêches maritimes de ne pas respecter l'article 12 du Plan d'aménagement relatif à la commercialisation et au suivi des marchés, mis en œuvre en 2001.
Pour le ministre des Pêches maritimes, Tayeb Rhafes, son département ne fait qu'appliquer la loi sur la concurrence mise en œuvre en 2002. Dans cet entretien, le ministre fait le tour de la problématique.
La Gazette du Maroc : beaucoup de choses ont été dites ces derniers jours sur les rapports entre le ministère des Pêches maritimes et les professionnels de la congélation versés surtout dans la pêche céphalopodière. Comment expliquez-vous aujourd'hui cette situation ?
Tayeb Rhafes : en fait ce problème s'explique par la conjugaison de trois facteurs.
Primo : les usines de congélation se sont multipliées dans des conditions excessivement rapides dans les deux villes de la province de sud, notamment à Dakhla et Laâyoune. En 1994, il y avait 14 usines de congélation, aujourd'hui nous en avons exactement 75 à Dakhla et 14 à Laâyoune. Ce nombre excessif d'usines de congélation dépasse très largement les capacités de la région et du royaume parce que les céphalopodes sont une matière première qui devient de plus en plus rare, dans la mesure où elle a fait l'objet d'une surexploitation. Alors qu'un nombre excessif d'usines de congélation ont été construites sans étude de faisabilité préalable. A cet égard, je dois rappeler que mon prédécesseur a envoyé des lettres pour attirer l'attention sur le développement excessif de ces usines de congélation qui devaient à terme poser des problèmes.
Secondo : c'est que compte tenu du fait qu'il y a un grand nombre d'usines d'une part et que les poulpes sont devenus de plus en plus rares, le prix a augmenté sensiblement et les opérateurs du secteur sont entrés dans une concurrence effrénée. De ce fait, le prix du poulpe qui se négociait sur la base de 20/25 DH habituellement, a atteint jusqu'à 80 DH le kilo. C'est un chiffre excessif, il est excessivement difficile de vendre au consommateur final à un prix supérieur à celui d'acquisition. Donc, nous sommes dans un marché international, dans un univers compétitif et je crois que les opérateurs du secteur n'ont pas pris en considération cette donne.
Tertio : beaucoup d'usines ont contracté des crédits qu'elles n'ont pas pu rembourser à cause de leur mauvais fonctionnement.
Justement, les Japonais s'approvisionnent auprès des petits pêcheurs à des prix qu'ils déterminent eux-mêmes, ils en font autant lors des débarquements de la pêche hauturière. Qu'est-ce que vous en dites ?
Les opérateurs du secteur sont venus me voir à plusieurs reprises pour me parler de ce problème. Je leur ai dit : la meilleure façon de faire face à cette situation, c'est de vous organiser dans un système qui vous appartient et qui soit déterminé dans des coopératives de vente ou dans des groupements d'intérêt économique (GIE), de manière à ce que vous puissiez constituer une force en face de l'acheteur. Mais ils n'arrivent pas à s'entendre entre eux, c'est la raison fondamentale.
Selon ces professionnels, la pomme de discorde est venue de la non-application de l'article 12 du Plan d'Aménagement avec la publication d'un communiqué de presse émanant de votre département et daté du 30 décembre 2002 alors qu'une réunion de la commission de suivi s'était tenue une semaine auparavant et qui avait statué sur les prix de référence ? Qu'en est-il exactement ?
La presse a écrit à cet égard des choses qui sont des contres-vérités élémentaires. De quoi s'agit-il au juste ? Les opérateurs du secteur reprochent au ministère d'avoir libéralisé les prix, mais enfin c'est stupide, c'est absurde pour deux raisons.
La première c'est que nous sommes dans un univers compétitif et donc il n'est pas question que le ministère fixe des prix, ils sont déterminés par les conditions du marché, c'est-à-dire par l'offre et la demande.
Deuxièmement, le Parlement marocain a voté une loi pour libéraliser les prix, il s'agit de la loi sur la concurrence. Le ministère de la Pêche maritime ne peut pas aller contre la loi, je ne le ferai jamais. Ainsi en 2001, la loi sur la concurrence n'avait pas encore été votée. Aujourd'hui, c'est chose faite, et j'applique la loi, sinon ce serait anti-constitutionnel. C'est pour vous dire qu'il ne faut pas affirmer n'importe quoi.
Ils sont venus me voir au mois de décembre des dizaines de fois et ils m'ont tenu le même langage. Je leur ai dit : unissez-vous et organisez-vous dans des coopératives, des groupements d'intérêt économique de manière à ce que vous puissiez constituer, en tant que vendeurs, une force face à l'acheteur. Ils sont repartis avec l'engagement de le faire, mais ils ne l'ont jamais fait.
Vous voulez dire que le Plan d'aménagement a été signé avant la promulgation de cette loi sur la concurrence ?
De toute façon, cet accord n'avait aucun sens, parce que depuis longtemps déjà, le Maroc est entré dans l'économie de marché, dans la compétition et dans la concurrence. À plus forte raison lorsque la loi a été votée, je ne comprends pas qu'on puisse demander au ministère des Pêches maritimes de violer la loi pour faire plaisir à qui que se soit. A partir du moment où la loi a été votée, ce plan devient caduc. Et ce n'est pas moi qui l'ai fait d'ailleurs, et je n'aurais jamais accepté cet accord parce que je considère qu'on est dans un univers compétitif et c'est la loi du marché qui détermine les prix dans tous les pays du monde.
Dautre part comme je l'ai dit tout à l'heure, comment peut-on acheter le poulpe à 80 DH et penser pouvoir le vendre à 100 ou 120 ou 130 Dh, c'est impensable, ce n'est pas possible. Simplement pour vous dire que par rapport à la situation que traversent les unités de congélation en matière de poulpe, le ministère n'assume aucune responsabilité, il n'a pas demandé aux opérateurs du secteur d'acheter à ce prix-là. Cela dit, le ministère pense très sérieusement venir en aide à ces entreprises, en leur proposant des solutions. Ce n'est pas avec un communiqué qu'on peut résoudre le problème, c'est par une réflexion avec les opérateurs du secteur qu'on peut y arriver. Ces solutions nous les avons préparées. Et nous allons nous réunir avec les professionnels bientôt. Nous souhaitons qu'il y aura une coopération de leur part pour essayer d'aider ces usines qui sont en difficulté parce qu'elles sont créatrices d'emplois. Les gens se sont engagés et ont investi malgré les erreurs qui ont été faites, mais la crise, elle est là. Il faut venir donc en aide à ces usines pour surmonter ces difficultés.
Quelles sont alors ces solutions ?
Il faut que ces entreprises de congélation arrivent à la conclusion suivante : il n'est pas pensable de continuer à traiter les poulpes de cette manière. C'est une matière première qui devient de plus en plus rare. Par conséquent, la solution consiste à leur proposer une solution de rechange, c'est-à-dire leur donner la possibilité de traiter d'autres catégories de poissons et le Maroc a des potentialités importantes dans ce domaine-là. Nous ne pouvons pas inventer des poulpes ni les importer pour que ces unités puissent continuer à faire la congélation.
Je suis un peu surpris parce que la presse écrit n'importe quoi, il faut que la presse soit informée, qu'elle livre l'information objective. L'Etat n'a plus le droit de fixer les prix, c'est le jeu de la concurrence et c'est la loi du marché.
Pourtant, les opérateurs évaluent leurs pertes à des millions de centimes ?
Ce n'est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière fois que des usines subissent des pertes. Lorsqu'on gère mal son entreprise, il faut assumer la responsabilité. Il ne faut pas gérer son entreprise de façon irrationnelle, puis venir dire à l'Etat remboursez-moi parce que je suis en difficulté. Pour ma part, je me mobilise avec l'équipe du ministère pour que nous puissions apporter des solutions de manière à ce que ces entreprises ne commettent plus les erreurs du passé, et qu'elles puissent aller de l'avant. Et c'est un souci qui est très important pour moi, si ces usines existent, elles sont en crise pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure, mais il n'est pas question de les abandonner, nous avons pratiquement finalisé les solutions que nous allons proposer dans les prochains jours.


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