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L'Etat rechigne-t-il à accepter l'aide internationale?
Publié dans La Gazette du Maroc le 24 - 01 - 2005

Près d'un an après que la terre ait tremblé à Al Hoceima, l'effort de reconstruction bat son plein, mais beaucoup reste à faire.
Si plusieurs sinistrés se sont plaints de l'insuffisance de l'assistance apportée par l'Etat, ce dernier a tout de même trouvé le moyen de refuser l'aide offerte par plusieurs organisations internationales.
C'est à coup de millions de dirhams que l'aide internationale est en train de financer le développement d'infrastructures dans la région d'Al Hoceima. Routes, écoles, centres de santé, les projets se multiplient dans la région qui, selon les autorités, deviendra un véritable chantier en 2005. Or, en ce qui concerne la reconstruction des habitations en milieu rural, le gouvernement a décidé de faire cavalier seul et de financer l'ensemble du programme d'aide à partir du compte 101 de Bank Al-Maghrib, dans lequel ont abouti 755 millions DH. Si les 420 millions DH directement versés aux sinistrés comme aide à la reconstruction paraissent imposants, pris individuellement, ce ne sont que 30 000 DH que chaque famille aura reçus. Cette somme suffit à peine à construire une maison de 47 mètres carrés selon le plan-type établi par le gouvernement. C'est bien peu quand on considère la taille des familles rifaines. “On les aide à construire le noyau dur de la maison”, affirme Mohamed Amal Guedira, directeur du projet de reconstruction d'Al Hoceima à l'Agence du Nord pour le développement. Guedira ajoute que la responsabilité de compléter la maison avec des pièces additionnelles incombe au propriétaire. Malgré les soulèvements populaires réclamant une aide plus importante de la part de l'Etat, le gouvernement a préféré que les intérêts étrangers soient dirigés exclusivement vers le secteur public.
Une aide oui, mais pas celle-là
Un certain nombre d'ONGs internationales auraient exprimé leur intérêt de participer à l'effort de reconstruction de la région d'Al Hoceima en finançant directement la construction d'habitations dans certaines communautés. Les organisations d'aide humanitaire avaient en effet offert leur soutien, mais se sont vu refuser par le gouvernement marocain le droit de mettre en œuvre de tels chantiers. On leur aurait plutôt suggéré de financer la construction d'édifices publics. “Ils ont mis l'accent sur le fait qu'il ne fallait pas une intervention directe des ONGs et des organisations internationales”, confie le responsable d'une ONG d'Al Hoceima. “Ça aurait pu être interprété comme une atteinte à la souveraineté nationale”.
On se tire dans les pieds?
“On voyait bien qu'ils ne voulaient pas qu'on fourre notre nez là-dedans”, explique à son tour le responsable d'une organisation internationale oeuvrant depuis plusieurs années au Maroc. “D'après ce que nous a expliqué l'Agence du Nord, ils ne voulaient pas qu'on fasse de reconstruction pour des privés”. Cette ONG avait déjà, et ce avec l'accord des autorités locales, envoyé des bénévoles sur le terrain et élaboré un programme de reconstruction d'habitations, mais s'est trouvée dans l'impossibilité d'entreprendre les travaux. “On nous a dit que, par exemple, si [l'ONG] avait pris un village, fait telle ou telle construction, et qu'une autre organisation avait fait plus grand ou plus beau à côté, ça aurait pu causer une jalousie entre les villages”. Les responsables de l'ONG ont donc dû revoir leur plan pour se plier aux exigences du gouvernement marocain en finançant la réfection d'établissements publics. “Avant de lancer la demande d'aide, le financement prévu était beaucoup plus élevé pour les privés, confie le responsable, mais ça a traîné, traîné”. Conclusion, en demandant à l'ONG de modifier son projet, on n'a pu profiter que d'une partie de l'aide prévue.
Plus qu'un cas isolé
À peu près la même histoire pour l'ONG néerlandaise Cordaid, qui avait décidé “d'adopter” le village d'Aït Zekri, près d'Aït Kamra, et d'y assurer la reconstruction des maisons. “La ville d'Amsterdam était disposée à participer au projet avec le budget que nous avions disponible”, explique Jos Vernooij, fonctionnaire à l'Office des relations internationales de la ville d'Amsterdam. Il ajoute que le gouvernement marocain a signifié qu'il n'encourageait pas une telle initiative, puisqu'il prévoyait de fournir une aide similaire à tous les sinistrés. “Nous comprenons la politique du gouvernement marocain concernant la reconstruction des maisons”, affirme Vernooij. “L'argent que nous donnons pour la construction d'une école, le gouvernement marocain n'aura pas à le débourser, et il pourra le dépenser pour la reconstruction des maisons”. L'intention est bonne, mais pour l'instant, l'Etat n'a pas l'intention d'augmenter les aides octroyées pour la reconstruction d'habitations.
L'équité à tout prix
“On n'a jamais refusé aucun don”, explique Mohamed Amal Guedira, directeur du projet de reconstruction d'Al Hoceima à l'Agence du Nord. “Je crois que ça peut se comprendre à plusieurs niveaux. Lorsque vous voulez aider un village, il faut que tout le monde soit logé à la même enseigne. Faire profiter un douar d'une aide alors que les autres n'en profitent pas… Le gouvernement a préféré s'en occuper directement pour s'assurer que tout le monde soit traité de façon égale”. Soit. Mais sur le terrain, plus qu'un effort de reconstruction, c'est plutôt une vaste campagne de mise à niveau des infrastructures qui est en train de s'opérer dans la région d'Al Hoceima. Plusieurs parmi les responsables de l'administration marocaine s'entendent pour dire que le séisme aura été bénéfique pour la région, puisque la catastrophe aura permis, d'ici quelques années, de contribuer à désenclaver la province. Nul doute que les premiers à profiter de ces nouvelles infrastructures seront les habitants de la région. Le hic, c'est que certains d'entre eux continueront de vivre dans des tentes, à côté de maisons à demi-construites.


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