15e Sommet de l'OCI. SM le Roi réitère avec insistance la demande d'un arrêt immédiat, durable et global de l'agression contre Gaza    WTCR Race of Morocco : Le pilote chinois Ma Qing Hua remporte la deuxième course    WTCR Race of Morocco : Yann Ehrlacher remporte la première course    Agadir : Les autorités ont-elles interdit la création du comité de soutien au «peuple kabyle» ?    La Libye réaffirme son rejet d'une union maghrébine sans le Maroc    Espagne : Brahim Diaz champion de la Liga avec le Real Madrid    Diaspo #337 : From Go-Kart to WTCR, Sami Taoufik chasing dreams in Morocco    "African Lion 2024" : Washington appelle l'armée libyenne à participer aux exercices    Gambie: Le Maroc participe au 15ème Sommet de l'OCI à Banjul    Le Roi Mohammed VI demande un arrêt immédiat de l'offensive à Gaza    Le docteur Tazi sort de prison    Tenerife : La DGST permet la saisie d'1,7 tonne de haschich    M. Hammouchi reçoit l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume d'Arabie Saoudite au Maro    M. Bourita s'entretient à Banjul avec le ministre djiboutien des Affaires étrangères    USA: Le rendement des bons du Trésor à 10 ans baisse brièvement en dessous de 4,5%    Le métaverse algérien    Les CDG du Maroc, de France, d'Italie et de Tunisie renforcent leur coopération face aux défis du bassin méditerranéen    Sénégal: La croissance économique pour 2024 est projetée à 7,1 % contre 8,3 % (FMI)    Espagne. Gros coup de filet anti-drogue à Tenerife grâce à la DGST marocaine    Températures prévues pour le dimanche 05 mai 2024    Ait Taleb écarte tout effet secondaire mortel du vaccin AstraZeneca    EXPORT MOROCCO NOW WOMEN en action pour les entreprises féminines    La troisième édition de Tamuda Bay Eco Triathlon, du 10 au 12 mai à M'diq    National ''Amateur'' / Sanctions : Ce lundi KAC - RB et Amal Tiznit - WST à huis clos    JO Paris 24 / Foot masculin - Phase de groupes: Les représentants africains connaissent leurs adversaires asiatiques    Liga / J34: Le Real champion dès aujourd'hui si ...!    Financement de startups: Tamwilcom lance «Innova Green»    Aéroport de Dakhla : hausse de 19 % du trafic aérien au T1-2024    Trois conventions pour le développement territorial des provinces de Tinghir et Ouarzazate signées    Journée mondiale du thon : Un pivot de l'industrie halieutique, en voie de disparition ! [INTEGRAL]    Casablanca: coup d'envoi du forum printanier de qualification et de créativité au profit des détenus mineurs    Meknès: mise en service de quatorze centres modernes de soins de santé    L'Humeur : Montreux, ses stars et Rory Gallagher    Tinghir et Ouarzazate: Trois accords signés pour favoriser le développement territorial    La 26e édition du festival Jazz au Chellah, du 10 au 12 mai    tour cycliste du Benin, nos Marocains en position de force    Houda El Bahri: L'équilibre prudence-risque    Revue de presse de ce samedi 4 mai 2024    Météo: les prévisions du samedi 4 mai    AMMC : Actif net des OPCI de plus de 87,42 MMDH à fin mars    Trafic d'antiquité : Deux individus arrêtés en Espagne pour importation de pièces marocaines    Les débats de la Vie Eco : Comment Casablanca se prépare pour 2030    Près de 29 millions de dhs pour le développement territorial des provinces de Tinghir et Ouarzazate    Journée internationale du Jazz 2024: Tanger brille de mille feux avec un concert historique mondial    Cinéma d'animation. Le FICAM ratisse plus large (Vidéo)    Nador : le beau-livre d'un Maroc gagnant    Virtuosité et Spectacle au 25e Festival Gnaoua d'Essaouira : Les Organisateurs Dévoilent la Programmation    Maroc: Démantèlement d'une cellule terroriste composée de cinq partisans de Daesh    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ces nouveaux espaces de débat
Publié dans La Gazette du Maroc le 14 - 03 - 2005


Epoque
Lieux de rencontres et de réflexion, les nouveaux espaces de débat qui ont foisonné au cours des années 90, animent, presque à eux seuls, la place publique. Qu'elles soient d'ici - Collectif démocratie et modernité et Alternatives - ou d'ailleurs, Friedrich Ebert et NDI, ces associations sont désormais incontournables pour faire le tour de la vie nationale.
L'un des traits saillants et révélateurs des mutations -aussi positives que négatives- que connait le Maroc, aura sans doute été la place qu'occupent actuellement les nouveaux espaces de débat. Collectif démocratie et modernité, Alternatives, Fondation Abderrahim Bouabid, Convergence ou autres associations, sont autant de structures qui animent le débat dans le pays. Devenus par le sérieux et la haute couture de leur travail de nouveaux dispositifs de la réflexion autonome, ils confèrent davantage de consistance à la production d'idées qu'au cours quotidien de la chose publique.
A y voir de plus près, les séminaires, colloques et autres forums ont d'ores et déjà apporté leur cortège de transformations, par ailleurs notables, dans la manière et le lien de la pensée collective. Penser, un acte qui était autrefois presque l'apanache d'une gauche prolixe, a changé d'espace. Au moment où le rôle des partis politiques se limite de plus en plus à "la gestion de l'héritage", des questions telles que Islam politique, modernité, monarchie sont les sujets auxquels s'attaquent les nouvelles Agora marocaines.
Fondés dès le début des années 90, ces forums ont su suivre l'élargissement perpétuel des marges de la liberté. Mais, ils ont également su s'adapter à la nouvelle donne et partant inciter à une montée en autonomie. La preuve : les tabous s'écroulent l'un après l'autre et la réflexion gagne en liberté ce que la pensée perd en frilosité. L'intelligentsia, ce mot très cher à nos érudits, fait entendre sa voix et ses raisons d'autant plus de force que l'élite partisane semble en proie à une crise d'identité. Ce n'est un secret pour personne : les partis politiques, ceux de la gauche surtout, ne lésinent guère sur les moyens à propos d'une "autocritique" qui dépasse, de loin, le mea-culpa de circonstance. Est-ce une panne d'idées ? Pour nombre d'observateurs "le réflexe de conservatisme l'emporte sur la réflexion". D'où, au pire, cette incapacité de produire une nouvelle "intellectualité". Au mieux, cette "résignation réactive" à ressasser les mêmes paradigmes et se contenter d'une place d'observateur. Loin d'être essoufflés, les nouveaux espaces vont parfois jusqu'à poser et répondre aux questions dont l'élite partisane est censée s'en soucier. A tel point qu'il n'est pas fortuit de se demander si l'image de l'intellectuel enthousiaste et pleinement engagé ne serait-elle pas ternie, sinon périmée ? L' "animateur" engagé serait-il en train de prendre la place de l'intellectuel organique ? Le Maroc indépendant avait ceci d'original que les partis, tant nationalistes que progressistes, enfantaient des "producteurs" d'idées, des sociologues, des penseurs et autres essayistes. "L'intellectuel collectif", pour reprendre une expression maîtresse du penseur italien Antonio Gramsci, semble démobilisé, et en perte de vitesse sur un grand nombre de questions vitales qu'affronte la société marocaine : l'amazighité, l'identité, l'intégrisme ne sont pas les moindres. Le débat, à l'instar de la nature, craint le vide. Alors, pour analyser l'actualité nationale et ensuite se projeter dans l'avenir, ces espaces sont devenus un passage obligé.
Ce n'est sans doute pas une "aberration", encore moins un hasard si leur présence, de plus en plus imposante, est le signe d'une volonté de redonner des fondements intellectuels à l'action collective. Moins qu'une force politique, le nouvel espace de réflexion au Maroc s'inscrit dans la logique transitionnelle que vit le pays.
Dans ses rapports avec lui-même que dans ses relations avec l'autre. A ce propos, d'autres organisations ou établissements prennent part aussi à cet effort de portée bien profonde que ne laissent entendre leurs côtés institutionnel et "spécialiste".
Deux d'entre ces espaces retiennent, depuis une décennie, l'attention. D'abord la fondation Friedrich Ebert. Fondée en 1925 par le premier président allemand démocratiquement élu Friedrich Ebert, elle vise la promotion de l'éducation politique et sociale dans un esprit de démocratie et de pluralisme, en défendant toujours "les idées et les valeurs fondamentales de la social-démocratie", comme le stipule sa charte interne. Sur le plan méthodologique, la fondation transcende les clivages pour une coopération tous azimuts. De la société civile au parti politique sa "gamme de services" va de la réflexion à l'étude en passant par l'octroi de bourses pour des études supérieures.
Un événement-clé. Janvier dernier, la fondation et l'USFP ont organisé des journées d'études auxquelles a été invité un penseur allemand, Thomas Meyer, pour justement débattre avec les militants socialistes de “la sociale-démocratie aujourd'hui dans le monde”. Un sujet, au demeurant de nature idéologique et intellectuelle. Le NDI, (l'Institut National Démocratique américain), lui, est une organisation non gouvernementale qui œuvre pour "le renforcement et le développement de la démocratie à travers le monde". Ainsi, faisant appel à un "réseau mondial d'experts volontaires", le NDI accorde un appui "pratique" aux leaders politiques et dirigeants de la société civile "qui travaillent à l'établissement de valeurs et d'institutions démocratiques" dans leur pays.
Ce qui explique, en grande partie, son dynamisme "ideel" au Maroc, au cours de cette période de transition démocratique. Qu'ils soient autochtones ou externes, les nouveaux espaces jouent de plus en plus un rôle catalyseur, parfois fondateur, dans la production des idées.
Force est de constater que c'est là également un paradoxe de la société marocaine en transition : plus de marge de liberté dans la parole tend à occulter la présence de l'élite qui a lourdement payé le prix.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.