Premier pays au monde à avoir reconnu la fantomatique RASD en 1976 La décision du président malgache Marc-Ravalomanana de geler la reconnaissance de la fantomatique RASD est un coup dur pour les adversaires du Maroc : le régime algérien bien sûr, mais aussi les pays d'Afrique australe (Angola, Mozambique, Namibie, Zimbabwe, Afrique du Sud) qui constituent désormais l'essentiel des Etats africains reconnaissant encore la république chimérique. Madagascar est quant à lui , le tout premier pays au monde à avoir reconnu la RASD. En 1976, à l'instigation de son nouvel allié, le pouvoir algérien, le dictateur malgache Didier Ratsiraka qui venait de s'installer à la tête de ce pays avait été sciemment utilisé pour servir de paravent aux visées expansionnistes algériennes au Maghreb. En effet, alors que le Maroc et l'Espagne venaient de procéder le 28 février 1976 à Laâyoune à la passation des pouvoirs entre le résident militaire espagnol et le conseiller Ahmed Bensouda que feu le Roi Hassan II venait de nommer au poste de gouverneur des provinces sahariennes récupérées en vertu de l'accord de Madrid du 14 novembre 1975, l'Algérie de Houari Boumèdienne réfléchissait déjà à une formule de proclamation unilatérale d'une République Sahraouie en éxil. A l'image de ce qui avait été déjà tenté en plein guerre d'Algérie, avec la proclamation du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne ( GPRA) de Ferhat Abbés et plus tard, par les quatre mouvements de libération africains : Le MPLA en Angola, le Frélimo au Mozambique, Le PAGC en Guinée Bissau et au Cap vert, qui luttaient pour leur indépendance du colonialisme portugais. Sainte alliance entre juntes militaires La junte militaire algérienne ne pouvait trouver meilleur interprète que ce jeune Colonel malgache qui venait juste de s'emparer du pouvoir à la faveur d'un putsch militaire qui avait réduit à néant, l'influence des pays occidentaux non seulement dans l'Océan indien mais surtout dans cette l'Afrique australe , déjà paralysée par les problèmes d'apartheid en Afrique du Sud et qui, avec le soutien des Russes et des Cubains, entrait de plein pied dans une longue guerre anti –coloniale contre les forces portugaises. Dans un contexte de guerre froide où l'Afrique était partagée entre régimes progressistes et modérés, on ne pouvait trouver meilleur allié que ce colonel dont les velléités anti marocaines s'étaient manifestées bien avant le coup d'Etat qui l'avait porté au pouvoir à Tananarive. Du temps où Ratsiraka était encore chargé du portefeuille des affaires étrangères au sein de la junte militaire. La reconnaissance de la RASD était pour ainsi dire la résultante d'une alliance stratégique avec l'Algérie couvrant en particulier les domaines de la coopération militaire et l'approvisionnement en pétrole. En effet, une semaine après l'entrée sur le territoire du Sahara des premiers bataillons des nos Forces Armées Royales, la nouvelle de la reconnaissance nous parvenait de la capitale malgache. Elle sera suivie bien évidemment par celle de l'Algérie avant de faire tâche d'huile et toucher pratiquement tous les adversaires du Maroc : Cuba, et ses acolytes en Amérique du Sud, Le Vietnam en Asie, les régimes anti marocains de Syrie, de Libye et du Yemen du Sud , sans compter les "révolutions" montantes sur le continent (Angola, Mozambique, Namibie, Zimbabwe,) au point que le Polisario pouvait compter dans les années 75 /85 sur pas moins de 72 pays dont plus des deux tiers en Afrique . Les deux tiers qui permirent à la république fantomatique d'être admise au sein de la défunte OUA provoquant ainsi le retrait pur et simple du Maroc. Les deux tiers à la portée du Maroc Avec le gel de la reconnaissance de la RASD par Madagascar, le Maroc aura non seulement récupéré l'un des pays africains les plus connus au Maroc en raison notamment des liens symboliques tissés à travers l'exil de Feu Mohammed V à Madagascar et son installation durant près deux années dans la cité d'Antsirabé , mais ce gel lui permet de rattrapper le terrain perdu et de renforcer considérablement ses soutiens en Afrique. Le Royaume peut compter aujourd'hui sur le soutien agissant de pas moins de 27 pays dont plus de la moitié avaient plus ou moins reconnu la RASD dans les années 80. La reconnaissance de l'Afrique du Sud annoncée en grandes pompes il y a quelques mois n'aura pratiquement servi à rien. Bien au contraire, c'est le Maroc qui paraît plus outillé que jamais pour atteindre la barre fatidique des 36 voix , soit les deux tiers nécessaires pour provoquer l'expulsion de la fantomatique RASD des instances africaines et favoriser le retour au sein de l'UA de l'un des pays pionniers de l'unité et de la solidarité africaine. Pour peu que les chefs de notre diplomatie sachent qui est pour et qui est contre le Maroc en Afrique et que nos ambassades et chancelleries, nos contacts et nos réseaux relationnels agissent dans ce sens.