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Epiderme chatouilleux
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 07 - 2005

La très lourde sanction qui vient de s'abattre sur l'hebdomadaire “Tel Quel” n'est nullement surprenante. Elle est lourde de sens, ou, comme on disait il y a quelques années, c'est “un signal fort”. Elle n'est pas surprenante car l'hebdomadaire ne vient pas seulement de voir le jour et n'est donc pas à son premier article. Ce “signal fort” est à déchiffrer, ce qui constitue une tâche des plus périlleuse. Tout d'abord, ce qui a attiré l'attention des observateurs, ce sont “les deux poids deux mesures” qui ont prévalu dans cette affaire. Cela est évident, mais on pense plutôt à ceux qui ont plongé les mains jusqu'au coude dans les biens publics et dont les procès cheminent à la vitesse d'un escargot arthritique. D'autre part, un malentendu soigneusement entretenu par l'Etat semble avoir échappé à tous les journalistes. C'est celui de ne pas avoir compris le sens de la tolérance dont se prévaut notre pays. La tolérance concerne aussi la liberté d'expression. En clair, un journaliste libre est toléré tant qu'il suit le chemin tracé sur du sable mouvant. Pour simplifier, on empruntera au maître de l'absurde cette question pêchée dans un de ses ouvrages : “De quelle longueur doivent être les jambes pour toucher le sol ?”
Les journalistes acceptent-ils que la liberté d'expression soit une faveur octroyée par la tolérance? De toute façon ce n'est pas la première leçon qui a été administrée aux rêveurs qui croient que la presse constituait chez nous un quatrième pouvoir. De reste, bien malin est celui qui serait capable de désigner le troisième. Cela rappelle qu'au début de “l'alternance” deux hebdomadaires avaient été interdits pour avoir publié une lettre dont la partie adverse avait nié l'existence. Plus tard, il s'était avéré que cette lettre existait bel et bien et avait trouvé son destinataire. Les deux hebdomadaires qui avaient subi d'énormes préjudices étaient en droit d'entamer des poursuites pour abus de pouvoir. Ils ne l'ont pas fait jusqu'à présent. Magnanimité ?
Une chose est certaine parce que constatée par tout le monde, c'est que toute personne touchée par l'ombre d'un pouvoir devient d'une susceptibilité quasi maladive. Le publiciste est invité à écrire avec une plume en soie. Celle-ci doit certainement se trouver parce que bon nombre sont persona grata. Et ils ne se gênent pas pour gratter ici et là. Court dialogue entre deux personnes en France : “Cher ami, Untel est un politicien véreux”. “Mais c'est un pléonasme, mon cher”. Un tel dialogue déclencherait chez nous une émeute organisée pas les représentants, les conseillers, les membres du Gouvernement sauf le ministre des Sports, toujours absent sans motif. Chacun prendra la réflexion pour soi. A tort.
La tolérance n'étant pas synonyme de liberté d'expression, les journalistes vont certainement remettre les choses à leur place. Le journaliste est respectueux de ce qui est respectable. Dans tous les cas un journaliste ne saurait être emprisonné, sauf dans les régimes dictatoriaux. Cependant, on peut se poser la question de savoir si nous vivons dans une démocratie et un Etat de droit. La question est raisonnable tant parfois tout semble d'une fragilité extrême. Ce qui fait qu'un petit pas en arrière accompli par les pouvoirs publics peut faire replonger le pays dans un passé nauséabond. On ne peut oublier que deux chansonniers, en l'occurrence Kechbal et Zéroual avaient purgé une peine de prison pour ce qui n'était qu'une blague à partir d'un fait réel.
Aujourd'hui, les humoristes sont condamnés sur scène à n'être que des amuseurs. L'un des plus talentueux d'entre eux est pratiquement condamné à l'inexistence. Sans procès. Ce n'est pas une plaisanterie, mais un journaliste avait été condamné à ne plus écrire au Maroc. On devrait savoir que c'est d'abord par la liberté d'expression que se définit la démocratie. Quand un représentant se présente, martial, à la rédaction d'un journal pour faire vivement reproche à un journaliste d'avoir incorrectement reproduit un entretien, on ne sait pas si ce représentant a exercé un droit démocratique. On nous dit que le Maroc est à la pointe de la modernité et que la technologie de pointe a déversé chez nous une multitude de moyens de communication. Il faut croire que tout le monde n'est pas au courant, malgré les fortunes dépensées en publicité.
Comme cela arrive parfois chez nous, il est possible que “les choses s'arrangent” pour “Tel Quel”, mais d'une manière ou d'une autre une cicatrice restera, comme pour rappeler aux journalistes qu'ils ne sont que de jeunes élèves à qui le maître aura dit : “Ça va pour cette fois, mais ne recommencez plus” comment ne pas repenser à ce mot de Sacha Guitry : “La première impression toujours est la bonne. Surtout si elle est mauvaise”.


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