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Industrie automobile : l'objectif d'un taux d'intégration de 65% à l'horizon 2020 semble réalisable
Publié dans La Vie éco le 30 - 11 - 2016

Le taux d'intégration est passé de 25% en 2010 à 35% aujourd'hui, avec un chiffre d'affaires désormais de 50 milliards de DH. Pour le président de l'AMICA, les conditions sont réunies pour atteindre l'objectif. Mais la présence d'investisseurs locaux dans le secteur est encore faible.
L'industrie automobile est désormais le premier secteur exportateur du pays. Elle réalise un chiffre d'affaires de 50 milliards de DH, avec plus de 17 milliards de création de richesse locale, selon les donnés de l'Association marocaine de l'industrie et du commerce automobile (AMICA), soit un taux d'intégration d'environ 35%. Il y a six ans, le secteur affichait un taux d'intégration de 25% avec des exportations de 12 milliards de DH, soit à peine 3,5 milliards de DH de création de richesse locale. Entre les deux dates, et en comparant ces chiffres, l'industrie automobile au Maroc a bien parcouru du chemin en dynamisant les filières industrielles locales et en créant de l'emploi.
Les opérateurs comptent maintenir cet élan. Ils voient grand en ciblant un taux d'intégration de 65% à l'horizon 2020. Autrement dit, dans 4 ans, seulement 35% des 3 000 pièces qui composent une voiture produite au Maroc seront importées. Tout le reste sera produit localement avec un effet d'entraînement certain sur les filières locales. L'objectif est très ambitieux, mais est-il réaliste ?
Pour Hakim Abdelmoumen, président de l'AMICA, ce taux n'est pas une vue de l'esprit. Il a été arrêté en prenant en considération la montée en puissance du secteur (production de 600 000 véhicules par an après l'entrée en activité de PSA), le rythme d'arrivée des constructeurs locomoteurs et des équipementiers, l'offre en ressources humaines, et la dynamique des écosystèmes enclenchée par le Plan d'accélération industrielle. Ce dernier est actuellement en plein déploiement suite à la structuration de cinq filières en écosystèmes et un sixième, «les systèmes extérieurs», est en cours de structuration. Ceci en plus de l'écosystème Renault qui vient d'être annoncé. «La majorité sont déjà en avance sur leurs objectifs arrêtés dans les contrats de performance», informe M. Abdelmoumen qui estime que tout cela devrait permettre à la profession d'atteindre le taux d'intégration escompté.
Il faut dire que pour localiser davantage de richesses, les industriels sont unanimes à penser qu'il faut développer des écosystèmes autour des filières matures. Cela permettra de densifier le tissu, notamment en attirant davantage d'équipementiers de rangs 2 et 3, étrangers mais également locaux, qui vont produire des pièces aujourd'hui importées. «C'est exactement ce qui est aujourd'hui en marche à Kénitra avec les premières nominations des équipementiers dans cette zone et qui vont fournir l'usine PSA», note-t-on à l'AMICA. Partant de cette conviction, le secteur a déjà recensé ses besoins en termes de métiers à localiser et de sous-traitants. Une étude a été menée dans ce sens. On apprend de ses grandes lignes que l'AMICA a entrepris les démarches avec les équipementiers spécialisés dans plusieurs métiers manquants pour les attirer. Il s'agit des liaisons au sol (pneus, jantes, amortisseurs, suspension), commande et transmission (colonne de direction, direction assistée), groupe motopropulseur (fonderie fonte, usinage, thermique moteur, circuits fluides), extérieur (vitrage, mécanismes LV, serrures, rétroviseur extérieur), et électronique (BSI, radio, écran, combiné, façade multiplexée...). Le Maroc est deja confirmé en tant que plateforme intégrée dans le câblage, dans l'injection plastique et dans l'outillage et emboutissage. Rien ne l'empêche d'étendre son spectre de spécialités. Aujourd'hui, l'industrie automobile compte 129 sites opérationnels dont 2 sites constructeurs, 54 opérateurs de rang 1 et 73 de rangs 2 et 3. L'AMICA a préparé des matrices propres à chacun des écosystèmes déjà constitués pour simuler le taux d'intégration à l'horizon 2020. On y voit que plusieurs filières verront le nombre d'équipementiers, notamment de PME locales, doubler à cet horizon (y compris grâce à des extensions).
L'idée est d'entraîner un maximum de PME locales dans l'environnement immédiat des équipementiers
Mais pour attirer un équipementier ou le pousser à étendre sa présence au Maroc, la tâche n'est pas facile. «Il faut évidemment alléger la structure de coûts des investisseurs, notamment les matières premières et composants, la transformation (masse salariale, amortissement, énergie, maintenance...) et les coûts logistiques (approvisionnements & expéditions)», explique Tajeddine Bennis, directeur général de SNOP, spécialisée dans l'emboutissage. Il insiste en substance sur le fait qu'un tissu fort d'équipementiers localisés attirera à coup sûr plus de constructeurs et entretiendra le cercle vertueux.
Pour aller vers le taux d'intégration escompté, un autre passage obligé est celui du développement du sourcing. Les industriels comptent beaucoup sur cette activité pour monter en cadence. L'AMICA a étudié des schémas avec plusieurs constructeurs. Le principe est de fournir d'autres usines de ces constructeurs installées de l'autre côté de la Méditerranée. Ceci va aider à aller vers une intégration en profondeur, partant, développer de nouveaux métiers dont la fabrication des moteurs et toutes les pièces moteur jusqu'à la fonderie.
«Le sourcing représente un marché régional qui se chiffre en milliards d'euros», évalue le président de l'AMICA. Avec PSA, le contrat de sourcing tourne autour de 1 milliard d'euros par an, celui de Renault dépasse les 2 milliards, Ford va doubler son approvisionnement avec l'ouverture de son bureau d'achat dans la zone franche de Tanger et les démarches avancent avec Volkswagen qui a tenu sa dernière convention fournisseurs à Tanger.
Ainsi, qui dit intégration, dit présence du capital local. Cette dernière doit être consolidée. Sur 150 entreprises du secteur automobile au Maroc, seulement 7 sont à capitaux marocains. Par exemple, en Turquie, 70% des groupes sont à capitaux nationaux ou en partenariat avec des Turcs. Chez nous, les capitaux nationaux génèrent moins de 1% du chiffre d'affaires du secteur. M. Abdelmoumen annonce que l'AMICA a repéré récemment une vingtaine de PME qui ont signé plusieurs joint-ventures avec des groupes internationaux et des industriels locaux. L'élan va se poursuivre. «L'intégration en profondeur passe par un effort à entraîner un maximum de PME locales dans l'environnement immédiat des équipementiers», indique-t-il. Par ailleurs, les industriels sondés citent d'autres conditions nécessaires pour atteindre le taux escompté. Elles concernent notamment le développement des ressources humaines, la révision de la fiscalité des exportateurs indirects, notamment ceux présents en zone franche, et la poursuite des efforts pour améliorer les conditions logistiques, notamment grâce à l'offre portuaire. Toutes ces conditions sont visiblement sur le point d'être réunies pour réussir le challenge.


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