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Sauver Maghreb Steel ou les métallurgistes, un gros dilemme
Publié dans La Vie éco le 15 - 07 - 2019

Sans protection, Maghreb Steel ne tiendra pas face à la concurrence internationale. Les métallurgistes contestent la couverture dont bénéficie cette entreprise. Ses difficultés sont liées à son outil industriel, ses surcoûts logistiques, sa facture énergétique et l'étroitesse du marché domestique.
Nouvelle bataille dans la guerre froide qui oppose Maghreb Steel aux métallurgistes depuis des années. Après avoir bénéficié de deux mesures de protection (sauvegarde et antidumping) en 2014 et 2015 visant les importations d'aciers plats, Maghreb Steel a déclenché, fin mai dernier, une procédure pour l'activation d'un troisième bouclier. Il s'agit d'une mesure de sauvegarde contre les importations de tôles laminées à chaud. Jusqu'à présent, seules les importations turques et européennes ont été surtaxées après l'activation d'une mesure antidumping, laquelle a été contestée auprès de l'OMC.
Pourquoi s'en priver si la législation nationale et internationale le permet ?, pourrait-on s'interroger, si l'on s'érige en avocat de l'entreprise fondée par la famille Sekkat. En clair, l'entreprise qui souffre de dysfonctionnements structurels depuis 2012 aimerait surfer sur la vague protectionniste provoquée par l'Administration Trump. Une tactique – de bonne guerre – qui a pour objectif de préserver la situation de monopole de fait dont elle bénéficie, puisqu'elle est, rappelons-le, l'unique producteur national de tôles laminées à chaud et de tôles laminées à froid. «Tous les pays, y compris les grands pays industrialisés, ont activé des boucliers de protection. Nous ne faisons que répliquer. De toute façon, c'est l'administration qui statue, s'il y a lieu d'imposer une mesure ou pas», confirme Hatim Senhaji, directeur général par intérim de Maghreb Steel.
Dans cette bataille, Maghreb Steel peut compter sur le soutien indéfectible de l'Association des sidérurgistes du Maroc (ASM). Unissant – en plus de Maghreb Steel – d'autres sidérurgistes produisant d'autres types d'aciers (fer à béton et fil machine), celle-ci plaide depuis des mois déjà pour le renforcement de la protection de la sidérurgie nationale. Arguments clés de leur plaidoyer: s'aligner sur le protectionnisme prôné à l'international, consolider l'industrie locale et sauver les emplois.
Fragilité
Chez la partie adverse, les métallurgistes – qui utilisent l'acier plat comme intrant – se plaignent depuis des années de l'impact de la protection de Maghreb Steel, à savoir le renchérissement du prix de leur matière première. Un renchérissement qui a pour effet de saper leur compétitivité devant des concurrents qui se fournissent en acier bon marché, et qui les fragilisent davantage. Pour mémoire, le marasme qui sévit dans les industries de transformation d'acier et qui a entraîné la faillite de plusieurs fleurons nationaux (Stroc Industrie, Buzzichelli, entre autres) est là pour rappeler la fragilité de cette filière. Quid de leur plaidoyer ?
Il faut dire que les contre-arguments véhiculés par la Fédération des industries métalliques, mécaniques et électromécaniques (FIMME), qui représente les intérêts aussi bien des sidérurgistes en amont que ceux des métallurgistes en aval, sont recevables.
Côté emploi, les industriels situés en aval rappellent que les postes occupés dans leurs PME représentent un volume d'emploi conséquent, en comparaison avec l'effectif de Maghreb Steel (moins de 2000 emplois). «En plus de la menace qui pèse sur des dizaines de milliers d'emplois et des milliards de DH d'investissements, c'est le consommateur final qui finira par payer un acier cher», argue Tarik Aitri, président de la FIMME.
Autre argument évoqué par les métallurgistes : les difficultés dont pâtit Maghreb Steel sont structurelles et sont liées à son outil industriel, ses surcoûts logistiques, sa facture énergétique et l'étroitesse du marché domestique. A ce titre, La Vie éco avait longuement relaté les dessous de la crise que vit l'entreprise dans un dossier paru en janvier dernier : Maghreb Steel peut-elle être sauvée ?
Pour certains observateurs, même avec une part de marché de 100% garantie sur le court et moyen terme, et la poursuite des efforts de redressement, le sauvetage de Maghreb Steel n'est pas assuré dans les paramètres actuels. En effet, malgré les mesures déjà en vigueur depuis quatre ans, cette entreprise, qui traîne une dette colossale de plusieurs milliards de DH, n'a pas encore réussi à sortir du rouge.
Recours au Conseil de la concurrence
Résumons donc la situation. «Nous avons rédigé un mémoire adressé au département du commerce, qui est un contre-argumentaire démontrant que les conditions ne sont pas réunies pour cette mesure demandé par Maghreb Steel» poursuit Aitri, qui précise que c'est la première fois que la FIMME se présente comme partie, contrairement aux procédures ayant abouti aux mesures déjà en vigueur. En clair, le nouveau bureau de la FIMME – élu en septembre 2018 – se montre plus offensif que son prédécesseur. «Nous allons frapper à toutes les portes pour faire valoir notre droit. Nous n'excluons pas le recours au Conseil de la concurrence, au tribunal administratif et même à l'OMC», tonne un autre membre du bureau de la FIMME.
D'un côté, Maghreb Steel table sur les mesures de protection pour se prémunir contre la menace que représente la concurrence internationale. De l'autre, cette protection menace sérieusement les métallurgistes et les industries de l'acier en aval. En clair, il s'agit d'un gros dilemme non résolu. Pour le dirigeant de Maghreb Steel ,Hatim Senhaji, la solution gagnant-gagnant pourrait être la protection des produits d'acier transformés. Autrement dit, faire du Maroc un marché fermé où producteurs et transformateurs trouveront leur compte. Est-ce cohérent avec la doxa libérale adoptée par le Royaume en matière de commerce international ?
Affaire à suivre.
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