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Carlos Santana, la légende vivante de la guitare électrique
Publié dans La Vie éco le 03 - 05 - 2010

43 ans de scène, 90 millions d'albums vendus, une pluie de distinctions, dont celle d'artiste du siècle, Carlos Santana est proprement phénoménal.
Magicien de la guitare, dont il joue et divinement, homme de principes et de convictions, qui prêche l'amour et la paix, il se produira le 28 mai à Mawazine.
Lundi 24 octobre 1994, 21h 30. Dans l'enceinte de la salle couverte du complexe Mohamed V, 3 000 personnes trépignent. Carlos Santana donne son premier concert au Maroc. De cette légende vivante du rock latino qui avait alors près de 30 ans de carrière à son actif, peu de Marocains sont de réels connaisseurs du maître de la guitare. Dans la salle, plus de quadragénaires et de trentenaires que de jeunes ou d'adolescents, exception faite de purs passionnés, ceux qui reconnaissent un solo de Santana entre mille, même en n'ayant jamais écouté la chanson en question. Farid A., 22 ans, est de ceux-là. Dans trois jours, il doit se présenter à un entretien oral pour un master mais il n'a cure de l'examen. 21h45, Carlos Santana fait son entrée en scène, accompagné d'une troupe de gnawas et démarre sur un classique de Bob Marley : Exodus. C'est le délire. «Nous étions assis sur des chaises, 10 minutes après, je ne me souviens plus de ce qu'il en est advenu. Je me suis retourné à un certain moment et je n'ai vu que des gens debout. Un père, en extase, portait sa fille à bout de bras, les gens étaient transportés c'était fou, fou !». Comble du bonheur pour Farid, une bonne partie du répertoire dévoilé ce soir-là, par le maestro, provient du tout nouvel album, Sacred Fire, enregistré en public un an plus tôt, au Mexique, son pays natal.
Minuit. Farid sort repu avec une extinction de voix qui a failli lui faire rater son oral, n'était-ce la compréhension dont a fait preuve un des examinateurs, mordu lui aussi.
28 mai 2010. Farid s'apprête à nouveau à aller voir Santana en concert au Festival Mawazine. Il s'est écoulé plus de 15 ans depuis cette soirée. A 63 ans, Carlos Santana est aujourd'hui un des musiciens qui ont porté très haut l'expression rockeuse et grand guitariste de rock, le plus grand, soutiennent certains, foi de jazzmen, de bluesmen et de rockeurs réunis. Avec une longévité exceptionnelle, sa carrière de 43 ans a fait rêver 5 générations de mélomanes. 38 albums au palmarès, dont 5 live. 90 millions d'albums vendus dans le monde, et des titres planétaires comme Black Magic Woman ou Europa, largement repris depuis leur première diffusion. Il n'est donc pas étonnant que l'artiste croule sous les distinctions dont celle d'Artiste du siècle et une incroyable moisson de neuf prix simultannés lors de la célèbre cérémonie des Grammy Awards en 1999, à l'occasion de la parution de son album Supernatural.
En recevant son inestimable récompense, sans doute Carlos Alberto Santana Barragan eut-il une pensée émue pour le lointain village mexicain d'Autlan de Navarro où il est né, un 20 juillet 1947. Plutôt un hameau qu'un village, peuplé d'une centaine d'âmes, qui distrayaient leur ennui aux spectacles livrés par les mariachi du cru. De la petite troupe, se détachait la haute silhouette de José, père de Carlos. Il en était l'inspirateur et le premier violon. Sans avoir jamais appris le solfège, José savait caresser son instrument dans le sens des cordes sensibles, pour en tirer ces «sanglots longs» dont s'extasiait le poète Verlaine. Fier de son art du violon, il décida de le léguer à son fils et se mit à lui en inoculer le virus dès le berceau. Nourri au lait des arpèges, Carlos était promis à un avenir de violoniste.
Mais en ces contrées abandonnées de Dieu, le violon ne nourrissait pas son homme. C'est ce qui poussa José Santana à prendre le large, en 1955. A Tijuana, la smala Santana fit étape. Située à portée de fusil des Etats-Unis, la ville était infestée de migrants qui, avant de se jeter dans l'aventure, dépensaient leurs ultimes pesos dans les estaminets malfamés où se produisaient des mariachi.
Une aubaine pour José Santana. Accompagné de son fils de 8 ans, Carlos, il écumait les lieux de joie, où il se fit rapidement un nom et son rejeton une petite gloire. Après avoir réuni un menu pécule, José jugea qu'il était temps pour lui de tenter d'accomplir son rêve américain. Carlos, en revanche, resta à Tijuana, contre la volonté de son géniteur.
Du hameau d'Autlan à la ville frontière Tijuana, puis à la mégalopole San Francisco
Quelle mouche a piqué le gentil prodige ? Il n'y aurait d'autre explication que la nécessité intérieure de répondre à l'appel irrésistible du destin. Cependant, Calors était à mille lieues d'imaginer que sa désobéissance allait infléchir le cours déjà tracé de sa vie. On lui avait fait cadeau d'une guitare Gibson L5, il s'était d'emblée engoué de l'instrument sans trop le montrer afin de ne pas vexer son père violoniste, de même qu'il s'était entiché du blues de B.B. King et de John Lee Hooker, dans le secret. Loin des yeux paternels, il remisa au grenier le violon de papa et donna libre cours à son désir de guitare et de rythm and blues, transformé depuis 1955 en rock and roll, dans lequel s'illustraient Jerry Lee Lewis, Little Richard, Chuck Berry, qui a inventé à lui seul la grammaire du genre, et Elvis Presley, usurpateur du titre du «roi du rock and roll».
Et voilà Carlos Santana bassiste parmi la bande Strangers de Tijuana, ensuite soliste au célèbre Convoy Club et dans d'autres cabarets moins cossus. A 16 ans, considérant que sa fugue avait assez duré, il rejoignit ses parents à San Francisco. Cette ville bigarrée, dont les rues ont été rendues célèbres par une fameuse série télévisée, était une des terres d'élection des rockeurs. Ceux-ci se mouvaient dans un univers impitoyable où il fallait jouer des coudes pour se frayer un chemin, surtout quand on est un chicano. Carlos Santana était d'entrée de jeu attendu au tournant. En mettant à la sauce du rock rythm'nblues et musique latino, il s'attira les foudres des puristes. Pourtant, le rock des sixties n'était plus un genre mais une vaste matrice, un ventre mou capable de digérer toutes les traditions musicales. Avant Santana, les Beatles l'avaient marié aux ballades irlandaises, Bob Dylan à la folk, Miles Davis avec le jazz.
«Abraxas», son deuxième album, alors qu'il n'avait que 23 ans et quadruple disque de platine
Méthodique, obstiné, tenace, Santana n'avait cure de ces inimitiés unilatérales. Après avoir empoché son bac, en 1966, il constitua son groupe Santana Blues Band avec son complice Greg Rollie, David Brown, Tom Frazer, Rod Frazer, Mike Carabello et José Chepito Areas. Dès ses premières apparitions, le septuor charma par ses reprises élaborées de B.B. King et Ray Charles et surtout grâce à la guitare à voix humaine de Santana. Repéré par Bill Graham, propriétaire du Fillmore West, où il se produisait, le groupe connaît la notoriété qui lui permet à la fois d'entamer des contacts avec les maisons de disques et surtout de bénéficier d'une invitation à se produire à Woodstock, dont il enflammera le public, le 16 août 1969 avec un très rythmique Soul Sacrifice. Dans la foulée, le groupe, qui a pris le nom de Santana, signera un contrat avec CBS et sort, la même année, son premier album éponyme.
Un an après, le groupe sort son deuxième et un de ses meilleurs albums, de style rock-latino, endiablé avec des solos de guitare sur fond de percussions (qui deviendront la marque de fabrique du groupe). Une des chansons propulsera le groupe en tête des charts : Black Magic Woman/Gypsy Queen, mix entre deux chansons l'une chantée, reprise d'une chanson de Fletwood Mac, sortie deux ans plus tôt ; l'autre, instumentale, mélange de jazz, de folk hongroise et de rythmes latinos, produite par Gábor Szabó en 1966. Elle permettra même, vingt ans après, à l'album Abraxas de recevoir un quadruple disque de platine en 1986. Dans l'album également, des perles passées inaperçues : Incident at Neshabur, qui fera l'objet d'une magnifique reprise, en 1975, dans l'album Lotus, enregistré live au Japon ; Samba Pati, devenu un classique de musique latino et surtout Se a Cabo, ou l'art de faire une chanson avec tam-tams et percussions. En 1971, le groupe remet la sauce avec un Santana III, suivi quelques mois plus tard d'un album, qui marquera une inflexion de cinq ans dans la carrière musicale de son leader : Carlos Santana and Buddy Miles Live. Il faut dire que le brillant artiste a pris un peu de distance avec ses compagnons, les problèmes de leadership devenant trop récurrents entre lui et Greg Rollie, le magicien du synthétiseur, et la sortie d'un Caravanserai, en 1972, n'ayant pas rallumé la flamme originelle.
Dépité, en perte de repères, Santana se tourne vers la spiritualité. Il se rapprochera de John Mc Laughlin, fera la connaissance du gourou indien Shri Shinmoy et sera rebaptisé Devadip (œil de dieu). De cette période psychédélique sortiront plusieurs albums tendance jazz rock : Love devotion Surrender (1973), Welcome (1973), Illuminations (1974) produit avec Alice Coltrane mais surtout un magistral Borboletta comprenant des morceaux d'anthologie où l'artiste explore, pousse plus loin les limites de sa guitare électrique, et notamment Promise of a Fisherman. Bien que toujours plongé dans son trip spirituel, Santana renaît, reprend goût à la musique rock latino. Bill Graham devient le nouveau manager d'un groupe stabilisé.
«Europa», la chanson qui signe la renaissance
1976. La parution de l'album Amigos, avec Europa, un des titres phare de son répertoire, relance l'artiste qui enchaîne les tournées mondiales puis sort, un an plus tard, un album mi-live mi-studio, réalisation majeure de sa carrière avec des titres comme She's not there, Dawn, Dance Sister Dance ou encore Floor de luna. Bien entendu, les Black magic woman, Oye como va, Soul sacrifice y figurent également, mais ce sont des versions complètement remodelés, harmonisées, qui ravissent les mélomanes.
Santana est alors au top et explore les genres en autant d'albums. La funk-soul avec un profond Inner Secrets, le rock latino avec Marathon et, en 1981, un sublime Ze Bop, tendance pop-rock, dont on écoute les 12 tubes avec autant d'émerveillement l'un que l'autre, avec des solos à couper le souffle, tantôt à voix humaine comme dans Changes, tantôt d'une mélancolie qui chante l'amour à l'instar d'un I love you much, too much. Les tournées mondiales s'enchaînent, la lutte pour des causes humanitaires également. On retrouve Santana en Europe avec Bob Dylan en 1985 et aux USA pour le concert de Bienfaisance «Live Aid» de Philadelphie. Son militantisme rejaillit sur ses œuvres.
Au-delà de son art subtil de la guitare, de sa musique à la fois spirituelle et sensuelle, Carlos Santana suscite l'admiration par son souci de l'humain, qu'il exprime en musique et traduit par des actes concerts de bienfaisance (tournées en faveur des malades du sida, aide aux enfants palestiniens, défense des orphelins, protection des Indiens indigènes…). Il ira même jusqu'à donner à un de ses albums, sorti en 1987, le nom de blues for Salvador, alors que ce pays d'Amérique Latine s'enfonçait dans la guerre civile. Là encore le style change, pour virer au rock instrumental, limite hard rock, et il vaudra à Carlos Santana, en 1989, son premier Grammy Award pour la meilleure performance rock instrumentale. Car ce génie vagabond, rétif à l'engluement, ne se laisse jamais enfermer dans un style. Son groupe en fera les frais.
Le vide des années 90 et l'explosion artistique avec «Supernatural»
En 1990, il ne reste pratiquement plus rien de la formation des années 70 et début des années 80 qui a vu défiler des pointures mondiales comme l'organiste Tom Coster, le génie du tam-tam, Graham Lear, les percussionistes Armando Perraza et Orestes Vilato ou encore la voix magique de Greg Walker. Seul rescapé ou presque de l'hémorragie, Chester Thompson, virtuose du synthétiseur qui a rejoint l'équipe en 1983 et qui peut se targuer jusqu'à aujourd'hui d'être celui qui connaît le mieux l'âme musicale d'un Carlos Santana et qui sait tenir le rythme pendant que la guitare de l'artiste crie ses mélopées. Car ce dernier est proprement déroutant. Non content de marier plusieurs styles au sein d'une même chanson, il joue rarement de la même manière, improvise, rallonge avec grâce et insère des solos venus d'ailleurs, dans ses nouvelles chansons. On l'a notamment vu dans le concert live enregistré au Nippon Budokan, au Japon, en 1991, avec le titre Mandela (en hommage à Winnie Mandela), et qui allait constituer une des chansons de l'album Milagro, sorti en 1992. Un opus dédié à la lutte contre l'appartheid en Afrique du Sud (Free all the people) et un hommage au tribus indiennes d'Amérique du Nord (Red Prophet, Agua que va caer). Avec Santana, l'engagement politique n'est jamais loin…
Avec les années 90, ce sont les récompenses qui pleuvent (voir encadré), dont deux concommitament à la sortie de son album live Sacred Fire (en 1993) qui reprend les meilleurs moments de sa tournée en Amérique du Sud. Santana enchaîne plus les concerts que les albums. Son étoile créative semble éteinte et la sortie, en 1994, d'un Brothers, d'excellente facture -avec la participation de son frère Jorge et son neveu Carlos hernandez- mais trop jazzy et métal, n'enchante pas les fans. La sortie, en 1995, d'un Dance of the rainbow serpent, essentiellement composé de reprises, la réédition d'Abraxas, en 1996, ou la diffusion d'un inédit Live at the Fillmore 1968, en 1997, accentue le malaise. Le roi de la guitare est en panne. Il lui aura fallu à peine deux ans pour se ressourcer. Le 15 juin 1999 sort aux Etats-Unis Supernatural, album qui signe le retour de Santana à une musique plus latino, avec pour chaque chanson la voix d'une star de la génération montante et un tube qui va faire le tour du monde en quelques semaines seulement : Maria Maria. Récompense suprême avec des Grammy Awards et surtout les retrouvailles avec un équilibre qu'il avait perdu, entre le désir de laisser libre cours à sa guitare et la nécessité de ne pas être entièrement dans l'instrumental. La recette fait miracle, elle le fera encore avec un superbe Shaman, sorti en 2002 et qui, dans le cœur des connaisseurs, éclipsera supernatural. You are my kind, Sideways, Let me love you Tonight, Hoy Es Adios ou encore Novus, marquent le retour d'un grand très grand Santana, militant engagé mais apaisé, prônant la non-violence et le message de l'amour.
«Santana est mort», crient les nostalgiques des années 70. «Santana est là», s'extasient les fleurs de la nouvelle génération». «Santana ne meurt pas, sa musique change, son style reste immuable», rétorquent les puristes. Il y a du Santana pour tout le monde, dira-t-on. Celui qui joue pour l'amour de la musique, et celui qui s'ouvre sur les autres. Un besoin de diversité qui l'a amené à collaborer avec des artistes aux registres différents : Michael Schrieve (Tonvelle), Bob Dylan (Tombstaone Blues), John Lee Hooker (The Healer, Chill Out), Michael Jackson (Whatever Happens), Herbis Hancock (Safiatou), Eric Clapton (Jingo), Shakira (Illegal), tout en gardant ce style unique qui fait de lui un… Santana.


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