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Alerte ! Les Marocains n'épargnent pas assez
Publié dans La Vie éco le 11 - 02 - 2011

Leurs dépenses représentent 57% du PIB et pèsent pour 76% dans la consommation finale nationale. Au cours des dernières années, leur consommation a progressé de 5% en moyenne avec une part de plus en plus importante accordée aux bien importés.
C'est une problématique qui taraude les pouvoirs publics depuis quelques années et qui va en s'aggravant : comment continuer d'assurer correctement le financement d'une croissance tirée principalement par la demande intérieure ?
De quoi s'agit-il ? Tout simplement, de l'écart de plus en plus grand entre le niveau de l'épargne intérieure et celui des ressources nécessaires à l'investissement. Bien plus, même en raisonnant en terme d'épargne nationale, c'est-à-dire en intégrant l'épargne extérieure, le gap entre les deux variable se réduit certes mais demeure significatif. De 6,3% du PIB entre 2004 et 2007, l'écart entre l'épargne intérieure et l'investissement est passé à 9,6% du PIB en 2010 et devrait atteindre 11,5% en 2011. Cet énorme déficit est, en partie, financé précisément par les revenus nets en provenance de l'extérieur; ce qui ramène le gap entre l'épargne nationale et l'investissement à 2,7% du PIB en 2010 (estimation), contre 5% en 2009 et probablement 3,6% en 2011 (prévision). Et par quoi est financé le déficit restant ? Par les investissement directs étrangers (IDE) et les emprunts.
Pourtant le Maroc a pendant longtemps été dans un scénario autre. Entre 2001 et 2006, par exemple, le niveau de l'épargne nationale était toujours supérieur à celui de l'investissement. Le problème qui se posait alors – et qui se pose toujours d'ailleurs – était celui du caractère trop liquide de cette épargne (placée en dépôts à vue et OPCVM monétaires…), peu mobilisable par conséquent pour l'investissement. La question est de savoir pourquoi, depuis, ces ratios se sont inversés !
Plusieurs facteurs y ont concouru. Il y a d'abord le fait qu'une très grosse part du revenu national brut disponible (RNBD, c'est-à-dire le PIB plus les revenus nets reçus de l'extérieur) est aspirée par la consommation finale nationale qui est celle des ménages et des administrations publiques. En 2009, la consommation finale a absorbé 70,75% du RNBD (75% du PIB), soit, en valeur absolue, 551,67 milliards de DH. Il ne reste donc que 29,2% de ce revenu disponible pour l'épargne, soit encore 228,03 milliards de DH (31% du PIB). C'est cette épargne qui doit financer l'investissement. Or l'investissement brut avait atteint 264,86 milliards de DH, représentant ainsi 34% du RNBD et 36% du PIB.
Face à ce déficit de financement, plusieurs interrogations s'imposent : faut-il continuer sur ce modèle de croissance trop dépendant de la demande intérieure, et plus particulièrement de la consommation des ménages ? Faut-il réduire le rythme des investissements ? Ou bien, ne serait-il pas plus judicieux d'améliorer l'épargne et, bien entendu, les exportations ?
En 2010, les importations de produits alimentaires ont augmenté de 18,2%
Dans la Loi de finances de 2011, l'Etat a rapporté ici, des mesures ont été adoptées pour encourager l'épargne. Il faudra donc un peu de temps pour en mesurer l'attractivité auprès des citoyens. En revanche, beaucoup reste à faire s'agissant de la consommation des ménages, des exportations et des dépenses publiques.
Avec 419,4 milliards de DH, les dépenses des ménages ont représenté 53,8% du RNBD et 57% du PIB en 2009. On ne connaît pas encore leur niveau pour 2010 (les comptes nationaux ne seront publiés qu'en avril prochain), mais le Haut commissariat au Plan, lors de sa présentation du budget économique prévisionnel, début février, a estimé que les dépenses de consommation finale sont restées sur leur niveau tendancielle de progression, soit au-delà de 4%, et ce, pour la sixième année consécutive. Or, la consommation des ménages, c'est 76% de la consommation finale nationale. C'est dire son poids…
Les dépenses de consommation des ménages, tendanciellement, évoluent au rythme de 5% en moyenne annuelle. Et ce rythme de croissance des dépenses est appelé à se maintenir, voire à s'accélérer avec le démantèlement tarifaire découlant des accords de libre-échange qui «boosterait» davantage les importations de biens de consommation finis et de produits alimentaires. Selon les chiffres de l'Office des changes pour l'année 2010, le Maroc a importé pour 55,83 milliards de DH de produits finis de consommation, en hausse de 5,5% par rapport à 2009. Il s'agit, en gros, de voitures de tourisme (+ 14,3%), de médicaments (+ 12%), de tissus de coton (+ 11,4%), d'appareils récepteurs radio et télévision (+ 7%). Les produits finis de consommation ont représenté 18,6 % du total des importations, en légère baisse, en part relative, par rapport à 2009 (20%) ; ceci étant dû à la hausse des importations de l'énergie dont la part a augmenté de 20,5% à 24% du total des importations.
Les importations de produits alimentaires ont, elle, progressé de 18,2% à 28,6 milliards de DH, en liaison notamment avec l'accroissement des importations de blé (+ 26,8%), de maïs (+ 30%), de beurre (+ 46,7%), de lait (+ 25,3%), de datte (+ 25,8%)…
Une maîtrise des importations et non une limitation
La question n'est évidemment pas de fermer les frontières, ni même d'empêcher certaines importations (sauf dans des cas précis, et qu'il faut justifier vis-à-vis de l'OMC), mais de développer une offre interne équivalente, en tout cas concurrentielle. C'est tout le problème de la compétitivité des entreprises marocaines qui est posé ici. «L'énergie, par exemple, personne ne peut s'en passer. Il faudra continuer de l'importer tant que le Maroc n'a pas développé suffisamment les énergies alternatives. Cela veut dire qu'il y a des choses à faire en termes de maîtrise, et non pas de limitation de la consommation», explique un observateur.
Une chose est sûre : la consommation des ménages tire la croissance, certes, mais absorbe une grosse part du RNBD, et plus encore du PIB, au détriment de l'épargne qui financerait l'investissement. D'ail-leurs, leurs dépenses sont telles que les ménages ont vu leur épargne stagner à hauteur de 17,5% de leur revenu entre 1998 et 2007, soit une dizaine d'années. En 2008, l'épargne des ménages (qui progresse bien sûr, mais faiblement) a même baissé par rapport à son niveau précédent en se situant à 15,8% de leur revenu disponible. Et si l'on tient compte des transferts sociaux en nature qui augmentent leur revenu de 51,5 milliards de DH, l'épargne des ménages ne représente alors plus que 14,2% de ce revenu disponible ajusté, c'est donc près de 86% de leur revenu qui vont à la consommation.


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