Avec 253 nouvelles adhésions portant le total à 563 établissements, la rentrée 2025-2026 à Fès-Meknès est marquée par l'expansion massive du projet « Ecoles pionnières ». Cette montée en puissance, qui concerne désormais plus de 253.000 élèves, confirme la volonté de la tutelle de généraliser un modèle qui a prouvé sa performance. La rentrée scolaire 2025-2026 dans la région de Fès-Meknès s'effectue sous le signe d'une transformation notable du paysage éducatif. La visite de Mohamed Saad Berrada, ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, lundi dernier, dans plusieurs établissements de Fès, Moulay Yaacoub et El Hajeb, a permis de mesurer l'ampleur de cette dynamique. Placée sous le thème «Une Ecole de qualité pour tous», cette rentrée est marquée par une accélération significative du déploiement du programme des «Ecoles pionnières». Ce projet structurant, qui vise une amélioration des apprentissages fondamentaux, constitue désormais l'axe central de la stratégie de l'Académie régionale d'éducation et de formation pour concrétiser les objectifs de la feuille de route de la réforme. L'inspection des écoles primaires Moussa Ibn Noussair, Boukmakh et Abdellatif Laabi a ainsi mis en lumière la généralisation d'un modèle qui allie rénovation pédagogique, soutien renforcé aux enseignants et amélioration du cadre scolaire. Une expansion quantitative et une couverture territoriale élargie L'année scolaire 2025-2026 représente une étape déterminante dans la généralisation du modèle des Ecoles pionnières au sein de la région Fès-Meknès. Les données présentées au cours de la visite ministérielle confirment une montée en puissance du programme. Au niveau du cycle primaire, 253 nouveaux établissements ont intégré le dispositif, portant le taux de couverture régional à près de 56%. Le cycle collégial connaît également une progression, avec l'adhésion de 66 nouveaux établissements, ce qui permet d'atteindre un taux de couverture avoisinant les 33%. Cette expansion se traduit par une augmentation massive du nombre d'élèves bénéficiaires. Les projections de l'académie indiquent que plus de 253.000 élèves devraient être scolarisés dans un établissement pionnier au cours de cette année, une augmentation considérable par rapport aux 146.882 élèves de l'année précédente. Le nombre total d'établissements engagés dans le projet passe ainsi de 310 à 563 sur le plan régional. La province d'El Hajeb illustre cette dynamique, avec 42 écoles primaires, dont 20 situées en milieu rural, et six collèges adhérant désormais au projet, au bénéfice de près de 19.000 élèves du primaire et plus de 7.500 collégiens. Cet effort d'inclusion territoriale a pour but d'assurer une distribution équitable des bénéfices de la réforme. Les fondements pédagogiques du modèle pionnier L'accélération du déploiement s'appuie sur un modèle pédagogique articulé autour de quatre composantes fondamentales. La première concerne la formation et l'accompagnement continu des équipes pédagogiques pour une appropriation des méthodes d'enseignement efficaces, notamment à travers une approche préventive et un traitement des difficultés scolaires dès leur apparition. La seconde se concentre sur la mise à disposition d'outils et de ressources didactiques adaptés, incluant des supports numériques, pour rendre les apprentissages plus interactifs. Le troisième pilier vise l'amélioration de l'environnement physique des établissements, avec des aménagements qui favorisent le bien-être et la motivation des élèves. Enfin, le projet implique une gestion axée sur les résultats, avec un suivi régulier des acquis des élèves pour ajuster les interventions pédagogiques. L'objectif est de garantir la maîtrise des compétences de base en lecture, écriture et calcul. Ce travail sur les fondamentaux s'inscrit dans un cadre plus large d'amélioration des compétences linguistiques, conformément aux orientations de la réforme. Les données de l'académie illustrent cette ambition avec une double progression notable. D'une part, la généralisation de l'enseignement de la langue anglaise connaît une forte accélération, passant d'un taux de couverture de 54% en 2024-2025 à 83% pour la rentrée actuelle. D'autre part, l'enseignement de la langue amazighe poursuit son déploiement planifié, avec un objectif d'atteindre 50% des élèves au cours de l'année scolaire 2025-2026, contre 35% l'année précédente. Cette double avancée vise à renforcer le plurilinguisme et à doter les élèves de compétences adaptées aux exigences actuelles. Un écosystème éducatif en soutien à la réforme La réussite de l'expansion du programme des écoles pionnières repose sur un ensemble de mesures complémentaires qui renforcent l'écosystème éducatif régional. Parallèlement à la transformation des établissements existants, l'académie poursuit l'extension de son réseau physique. Fouad Rouadi, directeur de l'AREF Fès-Meknès, a souligné que l'entrée scolaire au niveau de la région est marquée par l'ouverture de 47 nouveaux établissements scolaires, dont 21 écoles primaires, 11 collèges et 15 lycées, permet de répondre à la croissance démographique, de réduire la densité dans les classes et d'améliorer l'accès à l'éducation, en particulier dans les zones rurales. « L'inauguration du collège Lakram dans la commune de Laqsir, doté d'infrastructures modernes et d'un service de transport scolaire, en est un exemple concret », a-t-il souligné. De plus, un effort important est consacré à l'enseignement préscolaire, considéré comme un levier de la réussite future, avec la création de 360 nouvelles unités au niveau régional. Enfin, des dispositifs d'accompagnement social et psychologique, comme les cellules de veille et de médiation, sont mis en place dans les établissements pour assurer un suivi personnalisé des élèves, prévenir les comportements à risque et lutter contre l'abandon scolaire. Cette approche globale vise à créer un environnement propice où le modèle des écoles pionnières peut pleinement produire ses effets. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO