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18 mois plus tard… premiers résultats de la nouvelle stratégie de Belkhayat
Publié dans La Vie éco le 21 - 03 - 2011

25 centres sociosportifs de proximité (CSSP) déjà opérationnels. 147 en cours d'achèvement. Ils accueillent déjà entre 500 et 1 000 adhérents chacun.
Lorsque Moncef Belkhayat est entré en fonction, il y a dix-huit mois, le sport marocain n'était pas au mieux de sa façon, pour user d'un euphémisme. Il faut dire que ses meilleurs fleurons avaient, depuis belle lurette, quitté l'arène. Zaki, Dolmi, Timoumi, Naybet, Bassir, Hadji sénior avaient raccroché les crampons ; Aouita, Boutayeb, Hissou, El Guerrouj, Bidouane, et tant et tant de coureurs aux semelles de vent, avaient mis fin à leur flamboyante carrière ; El Alami, El Aynaoui et Arazi avaient remisé leurs raquettes au grenier des souvenirs. Leurs successeurs, plutôt que de les faire oublier, ne sont parvenus qu'à les faire infiniment regretter. On a eu beau se porter au chevet du moribond, avec force remèdes revigorants et recettes miraculeuses, jamais il n'a retrouvé des couleurs. Du coup, le nouveau ministre, bon joueur d'échecs, dit-on, devait affronter un casse-tête. Mais quand on a été frotté à la philosophie fonceuse de multinationales et de grandes entreprises privées, on apprend à ne pas se décourager devant la difficulté.
Au moment où Belkhayat est entré en fonction, le sport n'était pas au mieux de sa forme
Nous nous étions attendus à rencontrer un homme perdu de doutes, écrasé sous le poids de la tâche qui lui est dévolue, recru de fatigue; nous nous sommes retrouvés devant un quadra pimpant, gonflé à bloc, affichant une pêche d'enfer. Le secret en est sa satisfaction, non déguisée, d'être en voie de mener sa mission à bon port. Ainsi que l'attestent les premiers fruits de ses semences. De quoi rassurer les sceptiques. Moncef Belkhayat n'est pas près d'oublier ce jour du 23 septembre 2009, où il a exposé sa vision du sport, inspirée de la lettre royale, sa stratégie et son plan d'action pour le remettre en selle, en continuité avec les propositions des deuxièmes assises du sport, sous l'égide de Nawal Al Moutawakkil, devant un parterre rarement encourageant, souvent peu convaincu, parfois railleur. C'est sans doute cela qui l'a encore davantage incité à mettre les bouchées doubles et conduire ses actions au pas de charge.
Le sport pâtissait de l'insuffisance comme de l'état lamentable des infrastructures. A peine nommé, le ministre fera de cette fâcheuse question une priorité. Des stades, pratiquement à l'abandon, ont été reliftés, sinon remis à neuf. D'autres, plus spacieux et plus somptueux, fonctionnent déjà, celui de Marrakech; sont achevés et prêts à servir, celui de Tanger; ou en cours de finition, celui d'Agadir, dont l'ouverture est prévue à fin 2011. Le plus attendu, le Grand stade de Casablanca, est encore à l'état de projet. Mais, nous assure Moncef Belkhayat, sept cabinets d'architecture, en course, y travaillent d'arrache-pied. Le terrain qui l'abritera est déjà connu et il abritera les prochaines assises du sport prévues en mai 2011. Dans la foulée, le Centre Moulay Rachid sera aménagé de manière à se convertir en un espace multisports d'excellence, le meilleur d'Afrique, permettant l'éclosion de sportifs de haut niveau. Son inauguration est programmée en septembre 2011. Enfin, Rabat jouira d'un village sportif, qui sera planté à Bellevue, où seront logés les 44 fédérations, en sus d'un complexe comportant piscines, terrains de football, piste d'athlétisme, salles omnisports, cafés, restaurants, hôtel et tutti quanti.
L'infrastructure une priorité parmi les priorités
Toujours au chapitre des infrastructures, dans un temps pas si lointain, les villes regorgeaient de terrains vagues qui étaient des gisements intarissables dans lesquels puisaient les équipes. Qu'auraient été le Wydad, le Raja, le KAC ou le DHJ et d'autres clubs au jeu chatoyant sans ces pépinières de talents ? Seulement, la furie bétonnante a eu raison d'eux. Pour pallier cette perte, le ministère de la jeunesse et des sports a eu l'idée de semer dans les quartiers, des clubs sociosportifs de proximité (CSSP), offrant, en contrepartie de droits d'adhésion entre 25 et 75 DH par personne et mois, un terrain omnisports, une salle polyvalente, un espace dédié aux jeunes, une crèche, et la possibilité de pratiquer pas moins de quatorze sports, du football et basket-ball au karaté et l'aérobic, en passant par le ping-pong et le judo. Sans compter l'avantage de pouvoir lire à loisir ou assouvir son plaisir des jeux de société, tels le Scrabble et le Monopoly. Pour l'heure, le nombre de CSSP est de 25, mais 147 sont en cours de construction, pour être disponibles en septembre prochain, et 300 accords ont été signés entre le ministère de la jeunesse et des sports et les communes.
La réussite des CSSP, qui accueillent déjà une moyenne entre 500 et 1 000 personnes chacun, a encouragé Moncef Belkhayat à lancer, selon son expression, «un nouveau produit», répondant au nom de CSP Urban Foot. Un nom à rallonge, mais qui consiste simplement en une aire de jeu de mini-foot, couverte de gazon synthétique, un grillage et des projecteurs électriques. On en verra pousser à Casablanca, Salé et Marrakech, dès mai prochain. Plus tard, d'autres sont prévus probablement dans les campagnes, tant le ministre est persuadé que celles-ci abondent en champions en herbe.
Mais pour pourvoir les CSSP en moniteurs, animateurs, managers ou directeurs, il importe de former les gens à cet effet. 
Une filière sportive, un brevet d'aptitude et un cursus sport et études
Le ministre s'en est fait un devoir. Il a commencé par réouvrir l'Institut royal de formation des cadres, longtemps verrouillé, où cent bacheliers en 2009, puis trois cents, en 2010, ont été accueillis, afin d'y suivre une filière sportive. Constatant que beaucoup de personnes, qui ont voué leur vie au sport, ne disposaient pas d'un bagage adéquat, le ministère de la jeunesse et des sports a créé, à leur intention, un brevet d'aptitude.
Enfin, pour mettre en œuvre sa politique de sport de haut niveau, voulue et soutenue par un don royal, Moncef Belkhayat a institué un cursus sports et études, portant sur dix sports différents, dans sept villes différentes. Trois cent cinquante jeunes, âgés de 10 à 16 ans, qui promettent, sont préparés ainsi aux Jeux Olympiques de 2016 et 2020. Peu porté sur l'autosatisfaction, Moncef Belkhayat, pourtant, s'enorgueillit de sa politique de formation. «Nous avons là ouvert de beaux chantiers», se félicite-t-il.
Infrastructures, formation constituent les deux premiers axes de la stratégie du ministre, la gouvernance en est le troisième. «Notre souci principal était de restaurer l'autorité de l'Etat sur la galaxie sportive. Elle n'était pas totalement absente, mais pas ferme. C'est ainsi que, aujourd'hui, toute relation entre le ministère et les fédérations est d'ordre contractuel, fondée sur un contrat de 4 ans, prenant en compte des objectifs chiffrés et des subventions négociables. D'autre part, pour la première fois dans son histoire, le ministère de la jeunesse et des sports a audité, avec l'aide de grands cabinets internationaux, l'ensemble des fédérations», souligne Moncef Belkhayat. En 2010, le ministère a versé 323 MDH aux 44 fédérations, 40% de plus qu'en 2009. Mais en 2011, la subvention sera assujettie aux «performances» de chaque bénéficiaire. Et en vertu du nouveau mode de gouvernance, le ministère et la FRMF travaillent de concert sur la professionnalisation du football.
La professionnalisation du football, dès la saison 2011-2012
Professionnalisme. Le mot donne des sueurs froides aux clubs, et ils sont nombreux, qui ne sont pas en mesure de satisfaire aux exigences du cahier des charges prescrit. Neuf millions de dirhams de budget exigé, ça ne se trouve pas sous les pas d'un cheval, protestent-ils. Mais Moncef Belkhayat se montre intransigeant. 
Coûte que coûte, le championnat professionnel sera lancé à la saison 2011-2012. Et il ne comprend pas les réticences d'aucuns, d'autant que le professionnalisme est tout bénéfice pour le football marocain, qui y trouvera son salut, alors qu'aujourd'hui il est sur une pente raide. Quant au sort des clubs impécunieux, il est scellé, ils boxeront dans la catégorie amateurs. Et si ces équipes n'ont pas encore bien assimilé la loi sur la professionnalisation du football, elles verront un peu plus clair grâce au colloque Sport Med sur la professionnalisation du sport en Afrique, qui se tiendra en marge de la semaine internationale du sport prévue à Marrakech du 15 au 20 mars.
De grandes figures sont attendues à ce colloque comme Issa Hayatou, président de la CAF et Ali Fassi-Fihri, président de la FRMF. Du reste, Moncef Belkhayat n'est pas peu fier de pouvoir annoncer qu'en marge de la Semaine se tiendra le premier festival international des sports extrêmes, dont le budget de 10 MDH est entièrement couvert par les sponsors. «Nous avons créé un modèle de sport business», affirme le ministre.
Préoccupé par le sport, Moncef Belkhayat n'a pas, pour autant, négligé la jeunesse. Avant de prendre des mesures nécessaires, il a pris soin, avec le concours des départements de l'éducation nationale, de l'intérieur, de la santé et de l'environnement, de radiographier cette classe d'âge, à travers une étude menée auprès de 4 000 jeunes, de sorte à pouvoir établir un diagnostic. A partir duquel il envisage d'organiser les premières assises nationales de la jeunesse, d'autant plus impérieuses que les jeunes sont devenus impatients, rétifs, rebelles.
Or, l'Etat, déplore Moncef Belkhayat, ne propose rien en matière de loisirs. C'est pourquoi le ministre est résolu à faire cas de ces «JAC» (jeunes adultes célibataires) dans ses offres de voyages et de colonies de vacances. Par ailleurs, le ministère est en train de tester un nouveau concept, celui de Centre de services des jeunes (CSJ), destiné à répondre aux besoins des jeunes, qui ont un travail à mi-temps, des soins et un environnement sain. Ils sont trente pour l'heure et ils ne désemplissent pas.
Comme on peut l'observer, le ministre de la jeunesse et des sports n'a pas chômé, depuis sa nomination, et au bout de 18 mois, il peut être fier de son bilan amplement convaincant.


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