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1-54 : Il était une foire… où l'art africain brillait de mille feux
Publié dans La Vie éco le 23 - 01 - 2025

La 1-54 Contemporary African Art Fair poursuit son exploration de l'art contemporain africain. Du 30 janvier au 2 février, Marrakech accueillera la sixième édition de cette foire qui ne cesse de renouveler les perspectives sur la création artistique du continent.
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Fomentée par Touria El Glaoui en 2013, la 1-54 Contemporary African Art Fair n'a cessé de gagner en influence. Profitant de l'attrait touristique de la ville ocre, de la richesse culturelle de la région et de la proximité des pays africains, cette foire est devenue un rendez-vous incontournable pour les amateurs d'art contemporain africain. Elle rassemble chaque année les talents les plus prometteurs du continent et contribue ainsi à faire rayonner la création artistique africaine à l'échelle internationale.
Faisant fi des a priori, la foire ouvre ses portes à des artistes souvent rejetés par l'académisme. Elle offre ainsi une visibilité à des talents méconnus et encourage l'exploration de nouvelles formes d'expression artistique.
Installée dans deux lieux emblématiques (l'hôtel La Mamounia, synonyme de raffinement, et l'espace multidisciplinaire DaDa au cœur de la médina), la foire réunit cette année plus de 30 galeries issues de 15 pays. Une place de choix est réservée au continent africain avec 14 galeries, dont 10 marocaines. Ces présences reflètent l'élan créatif de la scène artistique africaine, qui s'exprime à travers une multitude de styles et d'approches.
Parmi les nouveaux participants, citons la galerie Farah Fakhri (Côte d'Ivoire), présentant des textiles innovants, Hunna Art (Koweït), valorisant des créations féminines, et C+N Gallery Canepaneri (Italie), consacrant son espace à Chigozie Obi. La scène marocaine s'illustre avec la galerie Abla Ababou (Rabat), exposant des artistes phares comme Hakim Benchekroun et Fatiha Zemmouri.
Ici, certaines galeries optent pour le group-show, tandis que d'autres privilégient les solo. La Galerie Siniya28 (Marrakech) dévoile des œuvres sensibles de Rachid Bouhamidi et Abdelmalek Berhiss. La Primo Marella Gallery (Italie/Suisse) marie textile et sculpture avec Tegene Kunbi et Joël Andrianomearisoa. De son côté, African Arty (Casablanca) consacre un solo à Abderrahmane Rahoule, qui revisite la modernité marocaine.
D'autres présentations captivantes incluent la galerie Le Violon Bleu (Tunisie), exposant des chefs-d'œuvre de Hassan El Glaoui et Farid Belkahia, et space Un (Tokyo), qui met à l'honneur le sénégalais Aliou Diack.
Marrakech : La ville aux mille ponts
À l'occasion de la 1-54 Marrakech, la Galerie 38 dévoile une programmation ambitieuse répartie sur trois lieux emblématiques. Inspirée des mots de Paul Klee – «Un pont est une œuvre d'art qui relie les cœurs autant qu'il relie les rives» –, l'exposition «Concrete Bridges», au stand LM4 de La Mamounia, explore le rôle de l'art en tant que pont entre générations et cultures. Ce concept trouve un écho visuel sur l'esplanade, avec l'installation monumentale Satori de Younes Khourassani, qui matérialise la connexion entre époques, lieux et esprits.
Younes Khourassani.
La Galerie 38 présente un dialogue intergénérationnel à travers les œuvres de Mohamed Hamidi, figure fondatrice de l'Ecole de Casablanca, et celles d'une nouvelle génération d'artistes marocains. Ghizlane Agzenaï, Yacout Hamdouch, Meriam Benkirane et Younes Khourassani réinventent l'abstraction géométrique, établissant des passerelles entre tradition et modernité. Ce dialogue artistique est enrichi par la présence de Kendell Geers, artiste sud-africain engagé contre l'apartheid, dont les œuvres entrent en résonance avec celles des artistes marocains. Ensemble, ils illustrent les valeurs partagées et les liens culturels que l'art peut tisser.
Meriam Benkirane.
Cette réflexion sur la capacité de l'art à fédérer se poursuit dans l'espace intimiste de la 38 à Guéliz avec La Conférence des Oiseaux, une exposition en duo réunissant Kendell Geers et Mohamed Hamidi, sous la commissaire de Fouzia Marouf. Enfin, l'exposition collective Les Enchanteurs investit un espace urbain adjacent à la galerie. Elle rassemble des artistes de renom autour du thème de l'enchantement, conçu comme une réponse poétique et créative aux défis contemporains. À travers cette programmation variée, La Galerie 38 réaffirme sa vision de l'art comme un puissant catalyseur de cohésion et d'universalité.
La So Art Gallery, également présente à la 1-54 Marrakech, propose, au stand 11 de La Mamounia, les œuvres de trois artistes aux approches singulières mais complémentaires : Adjei Tawiah du Ghana, Aidan Marak du Maroc et Ange Dakouo du Mali. Adjei Tawiah se distingue par sa technique «Sponge Martial», utilisant l'éponge en nylon pour symboliser la purification et le renouveau. Ses œuvres vibrantes célèbrent des thèmes tels que la camaraderie, la famille et les figures publiques, évoquant l'émergence de la lumière après l'obscurité.
Adjei Tawiah.
À ses côtés, Aidan Marak aborde des enjeux sociaux comme la liberté d'expression et l'égalité des genres. Ses créations rendent hommage à la force des femmes et à la diversité humaine, déconstruisant les normes pour révéler la résilience et l'émancipation.
Dans une démarche plus spirituelle, Ange Dakouo puise dans les traditions d'Afrique de l'Ouest, notamment les textiles et symboles protecteurs. Ses œuvres, entre art et rituel, évoquent des amulettes porteuses de croyances ancestrales, tout en préservant un riche patrimoine culturel. En réunissant ces trois artistes, So Art Gallery souligne la pluralité des voix africaines tout en affirmant leur capacité à engager un dialogue avec les grands enjeux contemporains.
Enfin, L'Atelier 21 s'illustre avec une sélection d'artistes marocains et africains qui reflètent des préoccupations sociales, identitaires et culturelles au cœur de l'art contemporain africain. Parmi les artistes exposés, M'barek Bouhchichi s'intéresse à l'invisibilisation des corps noirs au Maroc. Avec ses portraits peints sur du caoutchouc, il redonne une présence à ces visages effacés, questionnant les perceptions sociales et raciales. Margaux Derhy, quant à elle, marie photographie et broderie pour revisiter des souvenirs familiaux en scènes oniriques. Son projet Massa Stories, développé avec des femmes amazighes, renforce les liens entre mémoire et transmission culturelle.
M'barek Bouhchichi.
Safaa Erruas poursuit son exploration des thématiques liées à la migration à travers des œuvres minimalistes d'une grande richesse technique. Najia Mehadji, pionnière dans la fusion entre art contemporain et références islamiques, réinterprète des symboles universels comme la rose dans des compositions empreintes de mouvement et d'énergie. Enfin, le photographe sénégalais Malick Welli explore l'identité et la spiritualité. Sa série Forgotten Paradise: Passage, en collaboration avec Charlotte Brathwaite, revisite l'histoire de la traite transatlantique en un espace de guérison par des symboles poétiques.
Malick Welli.
La complémentarité entre ces trois galeries fait ainsi de la 1-54 Marrakech un événement majeur pour célébrer la diversité et la richesse de l'art contemporain africain. «Avec une sélection riche et variée, et grâce à nos partenariats solides, nous célébrons la diversité et l'innovation de l'art africain contemporain tout en renforçant Marrakech comme un épicentre culturel», souligne la directrice fondatrice, Touria El Glaoui.
Arejdal et Kacimi : Un dialogue entre les terres
Le Comptoir des Mines accueille Mohamed Arejdal avec son exposition solo intitulée Ifergan ainsi que des œuvres rares de Mohammed Kacimi. Mohamed Arejdal, reconnu pour son œuvre permanente Who holds Africa holds the Sky, installée sur le toit de la galerie, revient avec sa troisième exposition solo. À travers une pratique artistique multidisciplinaire, il interroge les liens entre les groupes sociaux, nourris par ses rencontres et ses voyages.
Mohamed Arejdal.
Ses performances jouent un rôle central dans son travail, remettant en question tant son statut d'artiste que la portée des symboles qu'il mobilise. Son art s'attache à ce qui unit les individus – leurs origines, mémoires, territoires, mouvements et croyances – puisant dans son histoire personnelle et dans les lieux marqués par son parcours de vie, pour illustrer l'entrelacement de l'individuel et du collectif.
L'exposition consacrée à Mohammed Kacimi met en lumière une période décisive de son œuvre, marquée par une rupture avec l'art occidental et les influences de l'Ecole de Paris. Les œuvres présentées, rares et significatives, reflètent l'esprit de l'exposition Kacimi-1993-2003.
Mohammed Kacimi.
Une transition africaine, tenue au MUCEM, explore cette phase charnière de sa carrière. S'inscrivant dans un mouvement plus personnel, libre et transdisciplinaire, Kacimi s'est tourné vers l'Afrique pour y puiser une vérité et une authenticité profondes, convaincu de l'urgence d'un dialogue interculturel entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne.
1-54 : L'art africain en foire
À travers sa programmation, nous nous rendons compte que cette foire-là s'évertue, d'une part, à favoriser le dialogue entre les disciplines, les courants et les générations, ainsi qu'à rassembler (presque) tous les acteurs de ce domaine, des galeries aux collectionneurs en passant par les artistes et les institutions.
Et de l'autre, elle cherche à concilier les aspects marchands et culturels autour d'initiatives spéciales, telles que les projets spéciaux : la Fondation Kalhath présente le travail d'Amina Benbouchta, une artiste marocaine qui fusionne des traditions indiennes et des mémoires marocaines à travers des broderies explorant les récits de genre et les questions identitaires. Le Prix Mustaqbal, initiative phare de la Fondation TGCC, célèbre son cinquième anniversaire en mettant en lumière des talents émergents comme Rida Tabit et Khadija El Abyad. Think Tanger offre un hommage vibrant à la sérigraphie contemporaine avec Tanger Print Club, regroupant des artistes de haut vol, tels que Yto Barrada et Omar Mahfoudi. Enfin, L'Appartement 22, espace culturel innovant situé à Rabat, expose des créations d'avant-garde signées Mustapha Akrim et Soukaina Joual, illustrant les tensions entre patrimoine et modernité.
Bien plus qu'une simple foire, la 1-54 est une invitation à explorer l'art africain contemporain dans sa diversité et son ingéniosité. En tissant des ponts entre cultures et disciplines, cette sixième édition réaffirme Marrakech comme un carrefour culturel où les talents convergent.


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