Dans la capitale du Souss, le Salon international de l'arganier s'inscrit dans l'élan de la CAN 2025 pour porter un message africain de résilience climatique. L'arganier y devient un symbole de coopération Sud-Sud, de valorisation des savoir-faire féminins et de développement durable. Suivez-nous sur WhatsApp Suivez-nous sur Telegram À l'heure où Agadir vit au rythme de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, la capitale du Souss mise aussi sur ses atouts naturels et culturels pour affirmer son rayonnement continental. C'est dans ce contexte que se tient la quatrième édition du Salon international de l'arganier, depuis le 21 décembre 2025 jusqu'au 16 janvier 2026, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et sous l'égide du ministère de l'Agriculture. Organisé par l'Andzoa, l'événement s'inscrit comme une vitrine stratégique de la filière de l'arganier, à la croisée des enjeux climatiques, économiques et diplomatiques. Installé en plein cœur d'Agadir, le salon réunit plus de 200 stands dédiés à l'huile d'argan, à ses usages alimentaires et cosmétiques, ainsi qu'à l'artisanat issu de la Réserve de biosphère de l'arganeraie. Pour la première fois, près de vingt pays africains sont représentés, donnant à cette édition une dimension panafricaine assumée. À travers cette ouverture, le Maroc ambitionne de positionner l'arganier comme un symbole africain de résilience, de durabilité et de coopération Sud-Sud. Placée sous le thème «L'Arganier : symbole de résilience et d'adaptation, un pont de communication africaine», cette édition entend démontrer que la valorisation des ressources locales peut devenir un levier de développement inclusif. L'arganier, patrimoine naturel et culturel reconnu par l'Unesco, est aujourd'hui confronté à de fortes pressions climatiques. Sécheresses répétées et baisse de productivité fragilisent un écosystème dont dépendent directement des milliers de femmes rurales regroupées en coopératives. Face à ces défis, le Royaume a engagé un contrat-programme à l'horizon 2030, mobilisant un investissement de 3,64 milliards de dirhams, afin de renforcer la résilience de la filière. Le salon se veut ainsi une plateforme d'accélération, mettant en avant des solutions concrètes, le transfert d'expertise et la création de valeur locale. Le Village de l'Arganier, espace immersif phare de cette édition, illustre cette approche en favorisant la rencontre directe entre producteurs, visiteurs et partenaires institutionnels. Pour Latifa Yaakoubi, directrice générale de l'Andzoa, l'enjeu dépasse la seule promotion du produit. Il s'agit de «partager le modèle marocain de gestion durable de la Réserve de biosphère de l'arganeraie avec les partenaires africains» et de démontrer que la résilience climatique passe par l'autonomisation des communautés rurales. La présence d'une délégation guinéenne, dans le cadre du partenariat avec l'Institut de recherche sur la biodiversité des monts Nimba, illustre cette ambition. Cet accord, signé lors du Congrès mondial des réserves de biosphère, en septembre 2025, vise le renforcement des capacités, la recherche appliquée et la mutualisation des savoirs au sein du réseau AfriMAB. Dans le contexte actuel de la CAN 2025, le Salon international de l'arganier s'impose ainsi bien plus qu'un événement économique. Il consacre l'arganier comme un vecteur de diplomatie verte, un outil de coopération africaine et un symbole d'un modèle de développement durable que le Maroc entend partager avec le continent.