Le Maroc à la Foire du livre de Panama : En Algérie, la désinformation bat son plein [Désintox]    PLF 2026 : On pense enfin au Maroc profond    RAM renforce les liaisons vers la France et la Belgique depuis Marrakech    Les taux d'intérêt enregistrent de nouvelles baisses au deuxième trimestre    BCIJ : Arrestation d'un partisan de Daech à Settat    Gaza : cinq journalistes d'Al Jazeera tués par une frappe israélienne    Saison estivale: Des enfants marocains et palestiniens en camp d'été solidaire et divertissant    CHAN 2024 / Groupe A : Les Lions botolistes sous pression    Moroccan women's tennis team qualifies for Europe Africa Group II after Billie Jean King Cup triumph    Moussem Moulay Abdallah Amghar : Quand l'art de la photo et la scène électrisent 130 000 spectateurs    Fauconnerie / Reportage : La fauconnerie Lekouassem écrit l'histoire    Le festival «Iminig» Migration et Valeurs célèbre l'âme nomade entre racines et horizons    Crise du logement : un programme dédié au Logement locatif intermédiaire    Hakim Ziyech pressenti pour un retour en Eredivisie    Leicester : Newcastle prêt à foncer sur Bilal El Khannouss    Nouveau corridor d'Amgala : un pas de géant dans le transport régional    Pollution marine : la méthode gagnante de Surfrider Maroc à Agadir    Conjoncture : reprise en vue pour l'investissement industriel    Formation professionnelle : un chômage persistant chez les jeunes diplômés    Trump ordonne le déploiement de la Garde nationale à Washington    Festival des Plages Maroc Telecom : ouverture prochaine des scènes de Martil, Saidia et Nador    Maroc : Les détenus du Hirak du Rif en grève de la faim en solidarité avec Gaza et le Soudan    L'ONDA célèbre les MRE dans les aéroports du Maroc    Ceuta : Des Palestiniens traversent à la nage pour demander l'asile    Tennis : Qualitifation inédite de l'équipe féminine du Maroc au Groupe II Europe/Afrique    Palestine: entre victoires diplomatiques et guerre génocidaire    Cinéma: Une partie du film bollywoodien « Captain India » tournée au Maroc en 2026    Vers un sommet Trump-Poutine-Zelensky préparé par Washington    Mel B dit "oui" sous le soleil marocain    Avant la Ticad-9, le Japon confirme la compétence maritime exclusive du Maroc sur les eaux du Sahara    Le Roi Mohammed VI félicite le président Mahamat Idriss Deby Itno    Incendies en Espagne : Plus de 1.000 évacués dans le nord-ouest    La Bourse de Casablanca ouvre en hausse    La DGSN procède à une vaste réaffectation de commandements policiers dans plusieurs districts de Casablanca    Le Conseil de la Ligue arabe examine, en session extraordinaire, la situation à Gaza    Le temps qu'il fera ce lundi 11 août 2025    Sel, sucre, étiquettes... ce que savent vraiment les Marocains sur leur alimentation    Settat : interpellation d'un élément imprégné de l'idéologie extrémiste de l'organisation terroriste «groupe Etat islamique»    L'ONDA célèbre les Marocains du monde dans tous les aéroports du Royaume    Les températures attendues ce lundi 11 août 2025    Trump relègue les portraits d'Obama et des Bush dans un espace caché de la Maison-Blanche    La compagnie kazakhe SCAT Airlines projette d'étendre ses vols à cinquième liberté vers le Maroc depuis la Serbie    MAS de Fès : Mohamed Bouzoubaâ élu nouveau président du club    Ballon d'Or 2025 : le PSG dément toute pression ou restriction visant Achraf Hakimi    Le journal chinois "Global Times" : Le Maroc sous la conduite du Roi Mohammed VI, un modèle africain exemplaire en développement et innovation    La SNRT tient ses quatrièmes Journées portes ouvertes pour les MRE    Cinéma, artisanat et terroir    Incendie impressionant dans la mosquée historique de Cordoue en Espagne [Vidéo]    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ne criez jamais victoire trop vite !
Publié dans La Vie éco le 25 - 10 - 2013

Dans cette affaire, le juge de première instance (malgré une erreur d'inattention) a parfaitement rendu la justice, alors que son collègue en appel (malgré une stricte application des textes) ne l'a pas fait avec autant de réussite.
A quoi sert la Justice ? À résoudre les conflits entre citoyens. A quoi sert un juge? À contribuer à cela en application des lois. Mais parfois la machine s'emballe, et donne naissance à des aberrations.
Ahmed M. est propriétaire d'un petit appartement qu'il loue à Samir B. Celui-ci s'avère mauvais payeur et les impayés s'accumulent. L'avocat d'Ahmed envoie donc une mise en demeure au locataire, puis à la fin du délai imparti, engage une action judiciaire, aux fins de paiement et d'éviction. En principe, pas de problèmes, la loi est claire, unanime, la jurisprudence constante : le non-paiement du loyer équivaut à un trouble grave lésant le propriétaire, et donc auquel il convient de mettre un terme rapidement. Mais Samir est astucieux : il se précipite au tribunal, et y consigne une partie des loyers, au profit des héritiers d'Ahmed! Puis, devant la Cour, il exhibe les reçus du tribunal, affirmant que tout est payé, qu'il est à jour de ses loyers, donc en règle, et réclame le rejet de la demande d'éviction. Seulement, le juge chargé du dossier n'est pas un enfant de chœur. Mieux, il répond parfaitement aux questions posées en préambule. Il rend donc un jugement dépourvu de toute ambiguïté : Samir, bien qu'ayant déposé le montant des loyers au tribunal, est bien un locataire indélicat, qui ne paye que sous la contrainte, en retard, hors du délai fixé par la mise en demeure, et il prononce son expulsion, autorisant en même temps le propriétaire à récupérer les loyers au tribunal (ne remarquant pas l'erreur dans le nom du bénéficiaire).
Tout va bien, l'imbroglio judiciaire peut commencer. Samir engage un avocat spécialisé dans les locations pour relever appel, tandis que celui d'Ahmed se présente chez le chef comptable du tribunal pour retirer les fonds de son client.
Pendant que la procédure en appel suit son cours, l'avocat d'Ahmed se retrouve devant une situation exceptionnelle : on ne peut vous remettre les fonds, car vous ne représentez pas les héritiers d'Ahmed M. ! Et pour cause, répond-il, mon client est toujours en vie, et donc n'a (pour l'instant) pas encore d'héritiers. Fort bien, alors qu'il se présente en personne, muni d'un certificat de vie… Ce qui fut fait, après bien des pérégrinations, Ahmed souffrant d'une jambe, ne marchant qu'avec difficulté, à l'aide d'une canne. Il montera, puis descendra un total de 85 marches, pour s'entendre dire finalement : «Désolés, mais l'argent appartient à vos héritiers, pas à vous !». Une demande en rectification de l'erreur est introduite, mais il appartient au juge qui a statué de procéder à la correction. Celui-ci ayant été entre-temps muté ailleurs, aucun de ses collègues ne veut endosser cette lourde responsabilité, et d'audience en audience, la demande en rectification est purement et simplement rejetée. L'argent restera au tribunal, jusqu'à nouvel ordre.
Cependant, devant la Cour d'appel les choses se corsent. L'une des parties affirme avoir tout payé et s'estime en règle, pendant que l'autre s'égosille à clamer qu'elle n'a rien perçu et que ses fonds sont toujours bloqués au tribunal. Le résultat est incroyable : la Cour d'appel annule le jugement de première instance en ce qui concerne l'expulsion de Samir (victoire donc de ce dernier), mais le confirme dans tout le reste (nouvelle victoire de Samir). Non seulement il ne sera pas expulsé, mais il peut même aller tranquillement récupérer l'argent déposé au tribunal… puisque personne ne l'a réclamé ! Double Berezina pour l'honnête propriétaire, et satisfaction totale pour l'indélicat locataire.
Et en application de la loi, car et sans que personne ne le relève, le rapporteur en appel avait remarqué LE détail qui tue : dans la mise en demeure adressée au locataire, le délai pour le paiement était fixé à huit jours… alors que la loi stipulait QUINZE jours. Mais dans ce cas d'espèce, le magistrat aurait dû faire une interprétation de la loi, et, considérant la mauvaise foi évidente du locataire, ne pas s'attarder sur ce détail. Or, c'est justement le rôle d'un juge, que de moduler les textes en fonction des cas, et il est en ce domaine complètement libre, statuant souverainement, et selon la formule consacrée: «en son âme et conscience».
Dans cette affaire, le juge de première instance (malgré une erreur d'inattention) a parfaitement rendu la justice, alors que son collègue en appel (malgré une stricte application des textes) ne l'a pas fait avec autant de réussite.
Tout est donc à refaire, et de longues et coûteuses années de procédure attendent l'infortuné propriétaire !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.