Le marché sera bien approvisionné en quantité et en qualité. Plus que trois semaines pour l'Aïd el Kébir. Comme chaque année à la même période, les mêmes questions reviennent: y aura-t-il suffisamment de moutons et à quel prix ? Le ministère de l'Agriculture n'a pas encore publié les statistiques portant sur le nombre de têtes disponibles. Mais, selon ses propres enquêtes et études d'évaluation, la demande devrait totaliser 5,1 millions de têtes, dont 4,7 millions d'ovins et 400 000 caprins. Ces chiffres sont cependant contestés par certains professionnels. Ainsi, selon le Dr Asri, président de l'ANPV (Association nationale des sociétés de pharmacie vétérinaire), le disponible dépasse 3 millions de têtes, alors que les besoins tournent autour de 2 millions (ils se situent entre 1,7 et 2,3 millions, selon les années). En somme, le marché sera bien approvisionné et les bêtes seront de meilleure qualité que l'année précédente. Cette qualité s'améliore d'année en année en raison d'une plus grande maîtrise des techniques de production et du recours à une alimentation diversifiée. L'aliment concentré est davantage utilisé par les éleveurs selon diverses formulations et l'on remarque même l'apparition d'un aliment «spécial mouton de l'Aïd». L'évolution du marché reste imprévisible Pour le Dr Asri, le cheptel disponible pour l'abattage augmente d'une année à l'autre. Pour la présente, la hausse est estimée à 10 %, comparativement à la précédente. Cette évolution s'expliquerait par le recul progressif de la consommation moyenne de viande ovine au Maroc. La principale cause en est que, par peur du cholestérol, le consommateur boude ce produit qui souffre également de la concurrence de la dinde et de la viande de bovin, importés clandestinement d'Algérie. Dans ce contexte, il est prévu que les prix devront être identiques, ou même légèrement inférieurs à ceux de l'année dernière, en dépit d'un coût de production plus élevé (le prix des aliments a augmenté de 10 à 15 % par rapport à l'année dernière). Le kilo de mouton sur pied sera de 37-38 DH en moyenne. Il faudra toutefois en payer un peu plus pour la race «sardi», tandis qu'au niveau des grandes surfaces, qui vendent généralement un peu plus cher que dans les souks, les tarifs prévus vont de 40 à 43 DH le kilo, toujours en moyenne. L'évolution du marché étant imprévisible, il est conseillé d'acheter plus tôt pour éviter les mauvaises surprises, d'autant que, depuis quelques années, des vendeurs s'engagent à conserver les moutons jusqu'au jour de l'Aïd. Soulignons qu'à Casablanca, les prix avaient baissé les deux derniers jours précédant la dernière fête, alors qu'ils avaient augmenté à Rabat eu égard au déséquilibre entre l'offre et la demande sur ces deux villes.