Après un long mutisme, voilà que le ministre espagnol de l'Agriculture et de la pêche, Arias Canete, distille quelques informations concernant les négociations portant sur la conclusion d'un accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne. Selon le ministre ibérique, il ne reste qu'un dernier pas vers la ratification du pacte. C'est ce que lui a confié la Commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, lors d'une réunion ayant eu lieu la semaine dernière à Bruxelles. À cet égard, le ministre a souligné que la Commission européenne a fait des concessions en faveur du Maroc. Canete a laissé entendre que le partenaire européen a proposé à Rabat une contrepartie financière en mesure de satisfaire les négociateurs marocains. De fait, l'un des points sur lesquels butaient les négociations était d'ordre financier. L'UE aurait proposé une enveloppe de 28 million d'euros, une somme qualifiée de dérisoire par les autorités marocaines. Celles-ci ont estimé que le prochain pacte doit faire preuve de davantage de générosité, étant donné qu'un effort supplémentaire de pêche, comme l'a exigé la partie négociatrice communautaire, a été accepté par Rabat. Or, l'UE avait fait savoir dès le premier jour des négociations, qu'elle ne comptait pas débourser les 36,1 millions d'euros versés lors de l'ancien accord. Cet entêtement de Bruxelles, dû aux pressions de l'hémicycle européen pour arriver à un accord dit «viable sur le plan financier» a exaspéré la partie marocaine. Celle-ci a jugé l'offre communautaire comme étant «peu sérieuse» et d'ailleurs même le ministre espagnol est intervenu en appelant l'UE à délier un peu plus les cordons de sa bourse, d'autant plus que la requête de Rabat était légitime. Les ministres marocains qui se sont rendus récemment à Madrid ont tous critiqué l'offre européenne. En effet, le ministre délégué aux Affaires étrangères Youssef Amrani, en passant par l'argentier du royaume, Nizar Baraka, ont dénoncé à l'unisson les embûches posées par les lobbys favorables à la thèse séparatiste, en référence à la féroce opposition qu'affichent certains groupes euro-parlementaires à l'adresse du pacte. Sur le plan technique, Canete a assuré que les conditions étaient «virtuellement résolues». À la lumière de ces éléments, le ministre de tutelle ibérique a estimé qu'il ne restait plus qu'un seul round pour parapher le pacte. À cet effet, il a promis de continuer la mobilisation et de maintenir le niveau de pression au maximum pour aboutir audit accord. Concernant le sujet sensible des droits humains, Canete a souligné que la déclaration avait déjà été rédigée, sans livrer pour autant les clauses de ladite déclaration. Outre le ministre et les professionnels de la filière, les eurodéputés espagnols ont rallié, à leur tour, ce mouvement de mobilisation en faveur d'une reconduction du pacte. D'ailleurs l'Espagne affiche une solidarité nationale sans faille face à ce sujet, étant donné que même les eurodéputés socialistes avaient adressé une lettre à la CE où ils réclamaient une accélération du processus.