La nomination de Nizar Baraka à la tête du CESE est une bonne nouvelle. Et pour cause, Baraka est un véritable homme d'Etat, doté d'une grande expérience dans les arcanes du pouvoir. Il ne faut pas oublier qu'il a été depuis six ans ministre dans des portefeuilles très sensibles, les Affaires générales, puis l'Economie et les finances. À présent que son prédécesseur vient juste de remettre sa copie d'un rapport circonstancié de l'état des lieux et des recommandations à mettre en place, c'est à charge donc pour Baraka de prendre le relais et d'assurer une coordination optimale avec le gouvernement, afin de récupérer le temps perdu depuis pratiquement deux ans. Cependant, il ne faut pas tomber dans le piège de la dualité, car il ne s'agit pas de se substituer à l'Exécutif, mais de lui assurer assistance et conseil. Le CESE est après tout une structure consultative, qui produit des études, émet des recommandations et oriente l'action gouvernementale. Sur ce plan, la nomination de Baraka est de nature à assurer la fluidité de la communication et l'efficacité de l'action. Baraka, bien au fait des rouages de l'Exécutif sous Abbès El Fassi et Abdelilah Benkirane sait pertinemment où le bât blesse. De plus, ce n'est pas un hasard si Baraka a été désigné meilleur ministre des Finances de la zone MENA. Par ailleurs, sa gestion directe du budget et les contraintes de ce dernier pourraient lui faciliter la tâche, en faisant preuve de pragmatisme à l'étape de l'émission des recommandations, réalisables en fonction des moyens du pays. Benkirane, qui apprécie beaucoup Baraka pour son efficacité et pour son engagement, devrait profiter de l'existence d'un tel profil à la tête d'une institution aussi importante que le CESE et notamment de son entente avec le précédent argentier du royaume. Les synergies qui pourraient en découler doivent être déployées pour servir de base à la feuille de route gouvernementale, sans complexe ni calculs politiciens.