La rentrée économique apporte son lot de mauvaises nouvelles. Ainsi, le Maroc est rétrogradé de sept rangs dans le classement de la compétitivité économique, publié par le World Economic Forum (WEF). Que s'est-il donc passé pour essuyer ce revers au moment même où on ambitionne d'améliorer notre rating ? Primo, le WEF pointe du doigt, sans surprise, la bureaucratie de l'administration. Il n'a pas tort, puisque l'acte d'investir constitue toujours un parcours du combattant, où incompétence, laxisme et insensibilité à l'intérêt de cet acte sont légion. Pis encore, cela est observé même chez certains ministres, qui ne daignent pas recevoir des investisseurs ayant dans leur serviette des projets atteignant des milliards! Second point noir dans le rapport du WEF, la corruption, qui ronge le climat des affaires, notamment dans la justice et l'administration. À cet égard, tant que le pacte de réforme de la justice n'est pas encore décliné avec des actions concrètes, les instances internationales de financement et de divers rating ne nous lâcheront pas. En effet, il ne s'agit pas d'afficher sa volonté de réformer, mais de mettre en pratique la réforme sur le terrain. Ainsi, et comme nous l'avons répété à plusieurs reprises, le code des marchés publics, dont l'officialisation a été repoussée à janvier 2014, ne servira à rien s'il n'est pas accompagné de mesures draconiennes d'éradication des pratiques entachées de corruption. Les agents de l'administration qui font la pluie et le beau temps en matière d'octroi des marchés publics dans tous les ministères sont peu soucieux des procédures et des règlements, si la dissuasion n'est pas de mise et si le système de contrôle n'est pas fiable. Maintenant que le WEF nous a déclassés, force est de constater qu'encore une fois, nos gouvernants ne savent pas valoriser la stabilité politique dont jouit le pays dans une région en ébullition! Encore de la casse, encore des chances d'investissement parties en fumée, encore une absence de fermeté... encore et encore !