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Abdeljebbar Lahrichi ou le parcours d'un combattant
Publié dans Les ECO le 19 - 11 - 2009

Du haut de ses 65 ans, la passion de Abdeljabbar Lahrichi n'a jamais été aussi confirmée. Même dépouillé d'une centaine de ses œuvres, le collectionneur de 200 000 toiles ne lâche pas prise.
Dans un pays où les musées d'art se comptent sur le bout des doigts, subsiste un mordu des arts plastiques. Abdeljabbar Lahrichi, l'un des premiers danseurs marocains de ballet, est aussi l'un de ceux qu'on a forcé à troquer leur talent de danseurs contre une simple fonction administrative. Quelques années plus tard, c'est à cœur ouvert, le corps sur le paillasson, que l'envie de perpétuer une collection de 200 000 tableaux inédits d'artistes marocains s'empare de lui. Alors que des artistes tels que Kacimi et Gharbaoui bouleversent le monde de la peinture, Abdeljabbar n'en est pas à son premier contact avec le monde des arts. Cet antiquaire par passion et par héritage dorlote déjà plus de 120 000 œuvres.
Projet de complexe artistique Epaulé par son épouse de longue date, il ne tarde pas à passer aux choses concrètes, avec en prime un projet de complexe artistique, dont une galerie privée, voit le jour. C'est également dans le souci d'épargner aux œuvres de ses amis le sort qu'ont subi celles de Mohamed Kacimi, départagées entre les héritiers du défunt, que l'association Ibriz'art prend les commandes du projet.
Ainsi, la construction du siège de l'association dure plus de quatre années. Il fera office, quelques temps plus tard, d'un fameux café théâtre où se côtoient les artistes, toutes catégories confondues. Aussitôt après, 350 artistes s'assignent un seul et même objectif : collaborer d'arrache pied à la finalisation d'un projet prometteur. C'est ainsi que Abdeljabbar Lahrichi a reçu des legs et a eu le bénéfice de racheter, parfois à moitié prix, les travaux de leur acheteur initial. Tout porte à croire que le projet va bon train. «En transformant cette boutique en galerie d'art, j'ai voulu mettre les œuvres artistiques à la disposition de tous les Marocains, qu'ils soient riches ou pauvres», confie cet artiste converti en grand collectionneur. Loin de s'arrêter à ses premières esquisses, Abdeljabbar œuvre pour solder ses parts avec ses co-héritiers. C'est ainsi qu'il récupère aussitôt la bâtisse sise au cœur de l'ancienne médina de la ville de Rabat. Située sur trois étages, l'artiste a veillé à faire de cet édifice un lieu de prédilection pour l'amour de l'art, mais aussi de la culture. C'est dire que le goût du partage et le plaisir d'accumuler les créations des peintres ont contribué à façonner l'idée d'un collectionneur tout entier, guidé par son dévouement et ses émotions.
«La valeur matérielle des œuvres ne m'intéresse guère !», nous lance-t-il. En 2005 déjà, on subtilise à la galerie une petite centaine de tableaux. Une profusion d'abnégation qui n'est pas sans inviter à de nouvelles manœuvres de vol. En septembre de l'année en cours, alors que la galerie est sur le point d'être transformée en musée, un deuxième vol est perpétré dans les locaux de l'artiste. Cette fois-ci, la cagnotte est de taille. Les travaux d'inventaires n'étant pas finalisés, la victime fait une première estimation avoisinant les 150 toiles. Après une déclaration auprès de la police judiciaire de Rabat, le vol s'avère être une récidive.
Aujourd'hui, il n'est pas question de baisser les bras. L'acharnement de l'homme des arts est même fascinant. En cours de restitution de ses tableaux, Abdeljabbar Lahrichi compte à nouveau frapper à toutes les portes. L'objectif de cette action sera de donner forme physique à son musée. Aujourd'hui , il compte surtout sur la générosité des services étatiques, «le musée étant le repère par excellence d'une culture donnée, d'une société donnée», soutient-il. Après une requête auprès du conseil municipal de Rabat, Lahrichi aspire à plus de facilités pouvant contribuer à mener à bien ce projet tel que louer ou occuper, avec une contrepartie symbolique, une prison ou toute terre délaissée.
Pour l'instant, seule l'ambassade d'Allemagne au Maroc a daigné accepte de louer une série de tableaux, pendant une durée limitée, afin d'entamer une partie des finances nécessaires pour solder les travaux d'inventaire. En attendant, il est envisageable de céder une partie des toiles à la vente. Les fonds recueillis constitueront le premier fond de roulement destiné à la mise en place de ce musée tant attendu. On lui souhaite bien du courage.
D'arts et d'artistes
Abdeljebbar Lahrichi est un artiste pluriel. Descendant d'un arbre généalogique qui a marqué le monde des arts, au Maroc comme à l'étranger, il est diplômé en ballet et théâtre du conservatoire national de musique, de danse et d'arts dramatiques en 1969. Au cours de sa formation, l'artiste touche à tout: scénographie, peinture, graphisme, etc. Fasciné par la scène, il fait son entrée officielle en 1969 dans le monde du spectacle. Il produit ainsi t organise plus de 700 spectacles dont les «Variétés Layali Arrabîi», «Afrah Anoujoum», «Adwae El Medina»... Des années plus tard, l'artiste fait un come-back. Il exerce dans la presse marocaine. En 1985, après avoir quitté le monde de la presse, ce sexagénaire revient à ses premières amours : il est promoteur d'art et collectionneur de la galerie populaire «Dar El Fan».


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