Le Maroc a maintenu son classement dans l'édition 2014 du classement annuel des risques politiques qu'établit l'américain AON, leader mondial du courtage d'assurance et de management des ressources humaines. Dans un contexte mondial marqué par l'accroissement des risques en tous genre, il s'agit d'un bon cru pour le royaume qui fait office de meilleur élève du continent et de la région. C'est un peu comme faire du surplace, mais c'est déjà bien. Le Maroc a maintenu son classement dans l'édition 2014 de la carte mondiale des risques politiques que publie annuellement le cabinet américain AON, leader mondial du management des risques et des ressources humaines. Dans la 16e édition de cette carte qui note les pays en fonction de la prévalence des risques, le Maroc s'est vu attribuer la note 3, c'est-à-dire «risque moyen». C'est la même place qu'occupait le pays dans l'édition 2013 de la publication qui constitue une véritable référence chez les investisseurs internationaux. C'est donc un bon cru pour le royaume surtout qu'il fait figure de bon élève, notamment en Afrique et dans la région. Le Maroc et le Botswana ont été les seuls pays du continent à obtenir un tel classement et dans la région Afrique du Nord par exemple, l'Algérie et la Mauritanie ont été classés dans la zone des pays à «risques élevés». Le classement qui a concerné cette année près de 163 pays, mis à part les Etats-Unis et l'OCDE, mesure le niveau des risques politiques, violences politiques et terrorisme afin de permettre aux entreprises d'évaluer les risques en matière de transferts de devises, changements législatifs, interférence politique dans l'économie locale, instabilité et violence politiques, non-paiement de la dette souveraine et rupture de la chaîne d'approvisionnement. Depuis 2013, AON a également intégré la mesure des risques liés à la vulnérabilité du secteur bancaire, la capacité du gouvernement local à stimuler l'économie et les freins à la marche du commerce et des affaires. C'est ce qu'explique Céline Vavon, directrice du département crédit et risques politiques d'AON France pour qui le cabinet travaille étroitement avec les entreprises «pour identifier et mesurer les risques auxquels elles sont exposées, particulièrement celles qui n'ont pas toujours la possibilité de disposer d'informations pertinentes ou de conseils en interne». En clair, une expertise de taille qui permet de mieux appréhender le classement du Maroc et son importance pour l'économie du pays. Le Maroc fait mieux que les BRICS Dans un monde largement caractérisé par l'intensification et l'amplification des risques, le royaume tire son épingle du jeu. La Jordanie a par exemple vu son classement dégradé. Cependant, la plus grande nouveauté de l'édition 2014 de ce classement, c'est évidemment la montée en force des risques dans les pays du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). L'étude du leader mondial du management des risques et des ressources humaines, a ainsi révélé un accroissement des risques dans les cinq pays émergents. L'Afrique du Sud, par exemple, bien que disposant de solides institutions politiques, «souffre de grèves récurrentes qui sont devenues le principal moyen de négociations salariales, augmentant ainsi les coûts pour les entreprises et affaiblissant leurs perspectives de développement», a mis en exergue l'étude d'AON, ce qui devrait particulièrement intéresser le Maroc et met en lumière l'importance du dialogue social. Les risques évoluent, en effet, très vite comme l'ont souligné les experts d'AON et deviennent de plus en plus liés. Au moment où les incertitudes politiques et socioéconomiques continuent à peser lourd sur l'appréciation de la situation des pays de la région MENA, il va sans dire que le Maroc continue son chemin, à condition évidemment, de veiller à préserver ce qui est désormais considéré comme un acquis, c'est-à-dire sa stabilité politique et ses perspectives socioéconomiques relativement prometteuses. Un classement en 6 niveaux Afin d'établir sa carte annuelle d'évaluation des risques politiques, une de ses publications de référence, les auteurs analysent plusieurs risques qui renvoient pour l'essentiel au climat des affaires de chaque pays. Il s'agit entre autres des risques liés aux transferts de devises, aux changements législatifs, à l'interférence politique dans l'économie locale, à l'instabilité ou aux violences politiques, au non-paiement de la dette souveraine, à la rupture de la chaîne d'approvisionnement ainsi qu'à ceux qui tiennent compte de la vulnérabilité du secteur bancaire et de la capacité du gouvernement local à stimuler l'économie et les freins au commerce. Les pays sont classés selon 6 niveaux en fonction du risque mesuré : faible, moyen-faible, moyen, moyen-élevé, élevé et très élevé. De même, chaque pays de la carte est étudié selon les différents risques politiques qu'il représente et le niveau de ces risques. L'évaluation des risques par pays est effectuée par Aon Risk Solutions conjointement avec Roubini Global Economics, cabinet international d'analyses et de conseils et les avis de 26 syndicats ou sociétés d'assurances de Lloyd's spécialisés dans l'évaluation des risques politiques.