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IDE: le Maroc talonne l'Afrique du Sud
Publié dans Les ECO le 27 - 08 - 2013

Champion africain dans la catégorie de la meilleure stratégie d'IDE. C'est la distinction flatteuse qu'a décroché le Maroc dans le dernier classement du réputé «Financial Times» intitulé «Pays africains de l'avenir 2013/2014». Un classement qui confirme également l'éternelle rivalité continentale entre les deux caps, nord et sud, de l'Afrique. Ce nouveau classement vient donc, sans surprise, confirmer cette tête d'affiche économique entre le pays du Cap Spartel, le Maroc et celui du Cap de Bonne-Espérance, l'Afrique du Sud, avec de précieux points gagnés par le Maroc dans cette bataille à distance, qui, il faut le dire, oppose deux ordres de grandeur, deux catégories, ce qui ne donne que plus de valeur aux points gagnés par le royaume, qui fait figure d'un David défiant Goliath. Ceci dit, dans le détail, si les deux pays partagent un bon nombre de points communs, plusieurs aspects divergent, et donnent au royaume un avantage substantiel sur son rival austral, notamment concernant l'attractivité des Investissements directs étrangers (IDE), placés au cœur du classement par l'organisme américain. Quels sont donc ces points de convergence et de divergence entre les deux économies ? Et quels sont donc les avantages perçus de l'extérieur sur les potentialités marocaines au niveau continental ?
Résilience partagée
En 2010, l'Afrique du Sud intégrait le club fermé des économies émergentes fortes, venant ajouter le «S» de South Africa au sigle BRICS, aux côtés, à titre de rappel, du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine. Sa résilience reconnue face à la crise internationale a permis à l'Afrique du Sud de confirmer ses acquis et de conforter sa position de pays clé en Afrique. Ainsi, l'aspect de leader continental reste incontestablement attribué, au niveau international, à Pretoria. Toutefois, les observateurs internationaux, notamment ceux du Financial Times, s'accordent à dire que le Maroc a, de façon similaire, résisté de manière respectable, jusqu'au terme de 2012 du moins. Les difficultés grandissantes au cours de l'exercice 2013 ne semblent pour leur part ne pas trop inquiéter. Il faut néanmoins, à ce stade de l'analyse, relativiser l'exhaustivité de tout classement international, malgré l'impact considérable qu'ils ont dans les esprits des investisseurs, et donc l'importance significative de faire bonne figure dans ces palmarès qui n'en finissent pas de se multiplier. Aussi doit-on retenir avant tout les tendances de fond et les points saillants du point de vue macroéconomique et régional. Dans cette optique, il apparaît clairement que le Maroc est perçu comme le champion de l'hémisphère nord de l'Afrique. Une position qui a en plus été confortée par les tristes mésaventures que traverse son rival historique au niveau régional, l'Egypte. En effet, l'étude du Financial Times émet de sérieuses réserves sur le maintien de l'Egypte dans le Top 10 continental, suite à l'aggravation de la situation politique du pays des pharaons.
Potentiel économique : peut mieux faire
Maintenant, d'un point de vue global, le Maroc reste loin derrière son rival de l'hémisphère sud. Alors que l'Afrique du Sud décroche la palme des meilleures potentialités économiques, le Maroc n'arrive qu'en 9e place, devancé par plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, ainsi que par la Tunisie et l'Egypte. La variable des ressources naturelles n'y est pas pour rien, donnant un avantage de fait aux pays riches en ressources minérales, malgré leurs sous-exploitation pour certains pays de la liste. Toutefois, il s'agit bien là de potentialités et donc d'une projection vers le futur. Dans ce registre, force est de constater que le top 10 sur cet aspect est sous l'hégémonie de l'Afrique anglo-saxonne, Afrique du Sud en tête. L'ère d'influence de ce pays constitue de ce fait un avantage comparatif clé, et un argument de taille à présenter aux investisseurs internationaux ciblant la croissance africaine, auquel le Maroc ne peut prétendre de façon «naturelle», mais seulement en déployant des efforts considérables.
Infrastructures : l'avantage marocain désormais reconnu
Néanmoins les arguments d'attractivité des IDE ne se limitent évidemment pas à cet aspect, malgré son importance. En effet, notre pays se place en pôle position comme disposant des meilleures infrastructures du continent, juste derrière l'Egypte qui, selon les analystes, est en train de perdre ses acquis. Ici, l'effort d'équipement du pays lors de la dernière décennie est un point positif qui fait consensus. Le port de Tanger Med par exemple a fait de la région de Tanger la 8e ville la plus attractive pour les IDE en Afrique. Elle reste toutefois loin derrière Johannesburg et Casablanca, qui se suivent respectivement aux 3e et 4e places. La stratégie nationale en matière d'infrastructure s'est donc révélée pertinente et donne désormais l'image d'un pays équipé et connecté avec l'extérieur, malgré les disparités régionales persistantes. «Le Maroc est un pays avec un système d'infrastructures relativement bien développé. Les aéroports marocains sont connectés à plus de 80 destinations internationales et sa plus grande ville, Casablanca, abrite le deuxième plus grand port d'Afrique. Les futurs projets d'infrastructures pour le Maroc devront mobiliser un investissement de 35 milliards de dollars dans ses réseaux ferroviaires, ainsi qu'au développement de la plus grande centrale solaire du monde, dont la construction a été entamée en mai 2013», soulignent les experts du Financial Times. Les efforts fournis par le Maroc dans ce domaine sur la durée ont donc porté leurs fruits, ne serait-ce qu'en termes de visibilité à l'international et d'image perçue par les investisseurs étrangers. Une perception qui d'ailleurs se traduit sur le terrain, malgré quelques dysfonctionnements ponctuels et les doutes qui entourent les programmes futurs, suite aux récentes difficultés budgétaires.
Attention au complexe d'infériorité
Fort de cette reconnaissance internationale, les opérateurs marocains, qui sont de plus en plus nombreux à afficher et déployer leurs ambitions continentales, ne seront que confortés dans leur rayonnement. Se positionnant comme porte d'entrée privilégiée vers l'Afrique, mettant en avant sa proximité d'avec l'Europe, son ouverture à l'économie mondiale, la qualité de son infrastructure, la performance grandissante de son outil logistique, et surtout, sa sécurité et sa stabilité politique, le Maroc est plus que jamais dans le «Top of Mind» des investisseurs qui visent les opportunités sur le continent noir dans sa globalité. Il ne faut cependant pas tomber dans le piège du complexe d'infériorité face au puissant rival de l'hémisphère sud, sinon, David n'aura aucune chance face à Goliath...
point de vue
Mohamed Fikrat, Président de la Commission investissement compétitivité et émergence industrielle à la CGEM.
Cette bonne position du Maroc dans l'attractivité des investissements en Afrique me paraît naturelle, vu les atouts dont dispose notre pays. Premièrement, le Maroc a développé des atouts institutionnels importants durant les dernières années, notamment avec des stratégies sectorielles cohérentes mises en œuvre, comme le plan Emergence, le Plan Maroc vert, Halieutis, les différents programmes d'infrastructures et j'en passe. Cet atout a donné une visibilité internationale aux opportunités d'investissement au Maroc. Ensuite, il ne faut évidement pas oublier la position géographique de notre pays qui constitue également un atout de taille. Aussi, le Maroc a-t-il opté pour l'ouverture de son économie à travers des ALE avec les Etats-Unis, l'Union européenne, les pays arabes signataires de l'accord d'Agadir, la Turquie et bientôt avec le Canada et les pays d'Afrique de l'Ouest et l'Afrique Centrale. En tout, notre pays dispose de 55 accords de libre-échange qui représentent un marché de près de 1,3 milliard de consommateurs. Maintenant, il reste bien entendu des points d'amélioration qu'il reste à concrétiser, notamment par le renforcement du cadre réglementaire. Dans ce registre, il y a l'urgence d'accélérer la réforme de la Charte des investissements qui donne de la visibilité aux investisseurs et influe directement sur le climat des affaires. Cette charte devrait être aussi attractive que celles proposées par les pays concurrents de la région MENA, notamment la Turquie, l'Egypte et la Tunisie. Egalement, il y a quelques mesures prioritaires à mettre en œuvre pour donner encore plus de poids au Maroc à l'international et renforcer sa compétitivité. Parmi ces mesures, il faut encourager l'émergence de «champions nationaux» dans des secteurs ciblés, encourager l'investissement stratégique pour optimiser la couverture des filières et monter en valeur ajoutée, renforcer des lignes de fret maritime à l'international pour faire du Maroc une destination de transbordement, tout en améliorant la qualité des services logistiques portuaires, en agissant notamment sur la coordination entre les différents prestataires et sur les délais de réalisation des opérations.


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