Ramid passe à l'acte en transmettant des rapports de la Cour des comptes au procureur du roi. La démarche est des plus normales sauf qu'au Maroc on n'y est pas encore habitué. C'est pourquoi il faudrait l'encourager et la louer sans tomber ni dans l'exagération ni dans les préjugés. CMR, ONEE, OFPPT, entre autre, seraient les établissements publics dont les responsables doivent passer legrand oral devant la justice même si Ramid refuse de les nommer. Nos sources précisent que le dossier des «vaccins de Yasmina Baddou» ne figurerait pas dans la short list alors que des dysfonctionnements à la limite de la dilapidation y ont été relevés. Ramid essaierait, à juste titre, d'éviter tout clash politique à quelques mois des élections communales de peur de biaiser ce recours à la justice, le premier du genre. Une approche plutôt intelligente mais qui devrait en principe être provisoire pour ne pas permettre aux politiciens une quelconque immunité face à la justice. Cette dernière gagnerait d'ailleurs à faire son boulot avec un professionnalisme irréprochable pour que tout un chacun ait toutes les garanties d'enquêtes et éventuellement de procès équitables. La justice marocaine a besoin aujourd'hui de crédibilité et d'audace pour entamer le virage de la réforme avec sérénité. Cet exercice est donc un test grandeur nature de ce que voudrait le Maroc de sa justice sachant que cette dernière est attendue au tournant par l'ensemble de nos partenaires. Serait-ce le bon virage ?