Driss Jettou a franchi le pas. Son rapport sur le secteur de la santé, de la gestion déléguée, de l'OFPPT... épingle sans détour l'ancienne ministre Yasmina Baddou, son secrétaire général et bien des responsables du secteur public. Ledit rapport de la Cour des comptes évoque erreurs de gestion, incompétence, dilapidation de deniers publics et bien d'autres graves anomalies. Ce dossier passionne à présent les débats, car l'opinion publique qui a eu vent de ces «dysfonctionnements» par voie de presse n'arrête pas de spéculer sur le sort de ce dossier et la suite que va lui accorder le gouvernement. «Les ECO» avait interpellé le ministre de la Justice sur la question et sur d'éventuelles poursuites judiciaires. Ramid a été direct : «Il faut que la Cour des comptes transmette officiellement ledit rapport au ministère de la Justice pour le traiter et à ce jour nous n'avons encore rien reçu». En d'autres termes, la Cour des comptes n'aurait pas encore transmis son rapport à Ramid, alors qu'elle confirme elle-même cet envoi, comme elle le mentionne en page 7 ! Il faut donc éclairer l'opinion publique sur cet aspect et traiter ce dossier dans la transparence, l'indépendance de la justice la plus absolue, sans oublier la présomption d'innocence et sans délai. C'est certes une affaire d'opinion publique interne, mais nos partenaires internationaux guettent notre façon de faire dans le traitement de cette affaire. C'est un test pour l'édification de l'Etat de droit et la reddition de comptes.