Cette stratégie s'appuie désormais sur une nouvelle identité visuelle, un nouvel atelier de fabrication et un renforcement sur le marché à l'export. L'entreprise est l'un des acteurs de référence dans le domaine de l'artisanat, dans le cadre du programme gouvernemental «La Maison de l'artisan». Une nouvelle identité visuelle, une certification... la société d'art contemporain du tapis Artco affiche de nouvelles ambitions. L'entreprise, qui se positionne confortablement sur le marché marocain du tapis, est en train de construire un nouvel atelier de production au niveau de la zone industrielle de l'aéroport de Rabat-Salé. «Cet atelier, qui devrait répondre aux besoins formulés par le marché et dont la superficie dépassera 6.000 m2, intégrera d'autres processus de production comme la peinture», souligne Ibtissam Mansour, responsable marketing et communication d'Artco. Actuellement, la production est réalisée dans l'atelier situé dans la zone industrielle d'El Oulja à Salé. Là, tout commence par un entretien entre le commercial et le client, de sorte à déterminer les besoins de ce dernier. «Nous pouvons réaliser toutes les demandes, même les plus personnalisées», note Mansour. Pour cela, l'entreprise a recours à des décorateurs. Ainsi, lorsque le client a une commande spéciale, celle-ci atterrit chez les décorateurs de l'entreprise qui, en se basant sur des éléments de départ fournis par le client (un tissu, des motifs, etc.), lui proposent une conception de tapis qui lui convienne. Le tapis est par la suite projeté à l'échelle réelle pour respecter la dimension demandée par le client. Commence alors la production qui est manuelle. La première étape consiste à reproduire les motifs et les dessins choisis sur le tissu, une opération exécutée avec dextérité par un artisan formé à cet effet. Vient ensuite l'étape du tissage, dont la technique diffère selon le modèle du tapis (traditionnel ou moderne). L'artisan peut travailler avec plusieurs fils à la fois, ce qui requiert une réelle maîtrise et surtout une bonne formation. Enfin, un autre artisan se charge de la partie «finition», qui consiste à enlever le surplus de fils. Comme il s'agit d'un travail résolument manuel, la réalisation d'un tapis, de la conception à la présentation aux clients, prend en moyenne un mois et demi. «Pour le tissage de nos tapis, nous utilisons plusieurs types de fils (la soie, la laine...), et ce pour répondre aux besoins des clients et à la pièce qui accueillera le tapis (salon, chambre à coucher...). Et pour diversifier davantage notre offre, nous introduisons continuellement de nouveaux article grâce à notre service développement et design», précise Mansour. L'entreprise recourt également aux plasticiens, aux peintres et aux designers (Meriem Morabet, Bassam Haddad, Said Berrada...). «Nous essayons d'innover pour garder notre position sur le marché qui repose aussi sur notre organisation et sur notre processus de production certifié», explique Mansour. Pour la partie vente, l'entreprise, dont la clientèle cible est de types A et B+, s'appuie, en plus de ses deux magasins à Casablanca, sur deux autres à Rabat, un showroom à Marrakech et un réseau de distributeurs couvrant tout le Maroc. «Nous comptons ouvrir bientôt un nouveau showroom à Marrakech», révèle Mansour. Sur un autre registre, la stratégie Artco repose aussi sur plusieurs services gratuits qui sont greffés à la commande. Il s'agit, entre autres, du conseil. «Nos conseillers peuvent se déplacer chez les clients pour prendre leur commande et les conseiller en même temps». La livraison est également assurée gratuitement sur tout le Maroc. Par ailleurs, il faut savoir qu'en plus du marché marocain, Artco est aussi tournée vers l'export qui représente près de 20% de sa production. Les principaux marchés cibles sont l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. L'entreprise emploie 158 salariés (dont des contrôleurs de qualité), formés en interne en l'absence d'école de formation dédiée. Des formations qui nécessitent un temps considérable car le métier, manuel, demande une grande maîtrise technique. À titre d'exemple, la formation d'une tisseuse peut prendre près d'une année. Nouvelle identité En octobre 2014, l'entreprise créée en 1992, spécialisée dans la production et la commercialisation de tapis «tufté» haut de gamme et personnalisé à la main, avait annoncé le changement de son identité visuelle. Pour le management, «il s'agit de s'engager davantage auprès de [ses] clients et de symboliser de manière plus directe les valeurs de la société». Désormais, Artco évolue avec un nouveau logo plus clair, lisible et identifiable. Par ailleurs, il faut rappeler qu'en 2003, Artco a été la première entreprise du secteur de l'artisanat au Maroc à obtenir la certification ISO 9001 version 2000. Elle est aussi titulaire de la licence Woolmark (un label international qui atteste du fait que la société utilise dans la fabrication de ses tapis une laine pure vierge traitée contre les mites). Mieux encore, Artco a été sélectionnée comme l'un des acteurs de référence dans le domaine de l'artisanat, dans le cadre du programme gouvernemental «La Maison de l'artisan». L'objectif de ce programme est d'identifier les locomotives dudit secteur.