Le déficit commercial se creuse. Selon Bank El Maghrib, ce déficit s'est établi au terme des cinq premiers mois de cette année à 76,4 milliards de DH, s'aggravant ainsi de 24,8% par rapport à la même période de l'année précédente. Cette mauvaise performance s'explique par la hausse des importations (24,2%, soit 28,6 milliards de DH), plus rapide que celle des exportations (23,5% soit 13,4 milliards). La croissance des importations est liée principalement à la facture énergétique. À ce niveau, il faut noter que l'achat des produits pétroliers a été fortement influencé par la hausse de 31,3% du prix moyen du pétrole brut, qui a atteint 6.155 DH en moyenne la tonne. Les importations des semi-produits ont augmenté de 21,3%, suite à l'augmentation de 33,3% des achats de matières plastiques et celle de 26,8% des importations de produits chimiques. Pour leur part, les importations des produits alimentaires se sont accrues de 56,9% (18,3 milliards de DH). Derrière cette augmentation, la hausse des approvisionnements en blé, qui sont passés de 2,9 milliards à 6,8 milliards de DH. Les importations de sucre et maïs, ont à leur tour augmenté respectivement de 50% et de 42,2%, (2,1 milliards et de près de 2 milliards de DH.). La hausse a également touché les acquisitions de biens de consommation (10,3%, soit 24,7 milliards de DH). S'agissant les exportations, elles sont toujours tirées par les ventes de phosphates et dérivés, qui se sont établies à 18,4 milliards de DH, en hausse de 53,5% par rapport à la même période de 2010. Ainsi, les ventes d'engrais se sont élevées à 7,8 milliards, contre 3,5 milliards, alors que celles de phosphates et d'acide phosphorique ont enregistré des hausses respectives de 46,4% à 4,6 milliards et de 11,5%, à 6 milliards de DH. Quant aux exportations hors phosphate, elles ont affiché une bonne performance, en augmentant de 15,6%(52,2 milliards de DH). Ainsi, les ventes de vêtements confectionnés, de fils et câbles, de composants électroniques, et d'articles de bonneterie ont augmenté respectivement de 14,3%, 42,7%, 14,2% et 12,5%. Par contre, les ventes d'agrumes ont connu une baisse de 15,6%. La baisse a également touché les investissements et prêts privés étrangers, qui ont atteint 9 milliards de DH, en recul de 2,5% par rapport à 2010. Les transferts des Marocains résidant à l'étranger se sont établis à 21,8 milliards de DH, en augmentation de 7,2% par rapport à la même période de 2010. Prévisions favorables pour l'activité manufacturière Par ailleurs, la campagne agricole 2010-2011 devrait enregistrer une production céréalière d'environ 88 millions de quintaux, en hausse de 18% par rapport à la campagne précédente.(www.lesechos.ma). Suite au recul des captures de poissons blancs et pélagiques, l'activité de la pêche côtière et artisanale a accusé un repli des volumes débarqués de 32% à fin mai. Concernant le secteur secondaire, l'enquête de Bank Al- Maghrib a constaté une nouvelle baisse de l'activité, malgré de la hausse des commandes globales. «Ainsi, le taux d'utilisation des capacités de production a ainsi reculé d'un point de pourcentage pour se situer à 70%, niveau inférieur à sa moyenne historique», note Bank El Maghrib. Celle-ci estime que «les perspectives d'évolution de l'activité manufacturière pour les trois prochains mois ressortent favorables, dans l'ensemble des branches». S'agissant du BTP, la consommation de ciment s'est élevée à 6,67 millions de tonnes à fin mai, soit une hausse de 6,9%. Parallèlement, l'encours des crédits à l'immobilier a augmenté de 9,2% à fin avril. En raison de la hausse de 7,4% et de 7,5% respectivement de la demande haute et basse tension, la demande d'électricité s'est améliorée de 7,4% à fin mai. «La production locale d'électricité a marqué une nette décélération, son rythme de progression ayant régressé à 2,7% cette année, contre 10,1% en 2010», souligne BAM. Cela a eu pour effet la hausse de 54,8% des importations d'électricité. De son côté, la production raffinage a enregistré une progression de 6,8% à fin mai. Hausse des dépenses de compensation Côté finances publiques, la situation est plutôt morose. À fin mai 2011, le déficit budgétaire hors recettes de privatisation a atteint 17,8 milliards de DH. Cette situation délicate est due essentiellement à la hausse des dépenses de compensation. Concernant les recettes ordinaires hors privatisation (82,6 milliards en progression de 6,5%), elles ont subi l'impact de la hausse de 5,7% des recettes fiscales et de 20,3% de celles non fiscales. Pour leur part, les dépenses globales ont affiché une croissance de 4% à 106,4 milliards de DH. Elles sont tirées principalement par l'augmentation des charges de compensation, qui sont passées de 11,2 milliards à afin mai 2010 à 20,7 milliards de DH à fin mai 2011. Par contre, les dépenses de fonctionnement (49,1 milliards de DH), ont baissé de 6,1%. «Elles reflètent ainsi un recul de 26,9% des charges au titre des autres biens et services, à 14,9 milliards, la masse salariale s'étant accrue de 7,2%, pour atteindre 34,2 milliards de DH», souligne BAM. Le déficit ordinaire s'est établi à 4,6 milliards de DH, contre de 1,9 milliard enregistré durant la même période de l'année précédente. Concernant les dépenses d'équipement, elles ont baissé de 16% à 19,2 milliards de DH. En parallèle, les arriérés de paiement ont atteint 17,4 milliards de DH à fin mai, contre 15,5 milliards à fin avril 2011 et de 10,5 milliards à fin mai 2010.