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Management public : Les «cracks» et «cancres» du continent
Publié dans Les ECO le 01 - 07 - 2014

En matière de management public, le continent est encore loin d'être sans reproches. Cependant, dans la nouvelle dynamique africaine, quelques avancées sont réussies ici et là, certains pays étant plus portés que d'autres vers des réformes en profondeur. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale dédiée à l'évolution des politiques publiques en Afrique, «20% des pays du continent ont amélioré leur environnement en 2013», dans le but de soutenir leur dynamique économique. «La gestion et les institutions du secteur public» - Cluster D - est parmi les quatre principaux groupes d'indicateurs qui servent à apprécier les évolutions des économies africaines dans le domaine des politiques publiques.
Les cracks
Les Comores :
Ce pays de l'autre extrême du continent a affiché les meilleures avancées en termes de gestion du secteur public et de qualité des institutions. Le rétablissement de la stabilité politique et institutionnelle y a beaucoup aidé, favorisant un nouveau départ économique au pays et renouvelant la confiance des institutions internationales d'aide au développement. En effet, la maîtrise des dépenses publiques, grâce à une politique publique améliorée, a permis la conclusion de la sixième et dernière revue de programme de la FEC du FMI, approuvée le 13 décembre 2013. La conjugaison de tous ces facteurs a produit des effets très positifs sur la dynamique économique du pays. Le pays a en effet pu renouer avec la croissance en 2011, 2012 et 2013, avec une moyenne annuelle de 3% et une perspective favorable pour 2014. L'emploi et la création de revenus aux populations les plus vulnérables demeurent des défis structurels.
Côte d'Ivoire :
Au lendemain de la crise postélectorale (décembre 2010 - avril 2011), le géant ouest-africain n'a pas tardé à remettre ses institutions politiques sur pied, ce qui lui permet de gagner quelques points de score sur ce classement de la Banque mondiale. Le pays a également mis en place une nouvelle politique de gestion publique portée par de nombreuses réformes en cours, visant notamment à l'amélioration du climat global des affaires. C'est le cas plus particulièrement dans le renforcement des secteurs du cacao et de l'énergie, deux piliers de l'économie du pays qui souffraient d'une mauvaise gouvernance. Plus récemment, des avancées ont été enregistrées dans la préparation d'un plan pour la régularisation des arriérés intérieurs et dans l'élaboration d'un nouveau Code de l'électricité et de stratégies de restructuration des banques publiques et d'endettement à moyen terme.
Ethiopie :
Cette économie de la Corne de l'Afrique affiche également des progrès significatifs dans le domaine de la gestion et des institutions publiques. Là aussi, c'est dans la macroéconomie globale que l'on situe les principales avancées du pays en matière de politique publique. Le gouvernement s'est en effet récemment lancé sur une vision libérale qui a mené à l'ouverture économique. Les secteurs d'activités les plus concernés sont l'exploitation agricole, l'extraction minière, la fabrication de certains biens de consommation courante, la télécommunication et le textile. Tout n'est cependant pas rose. La régulation contraignante qui vise à diriger l'épargne domestique vers le financement des besoins publics pèse sur les banques privées et limite l'investissement. Cette situation aurait eu pour conséquence des problèmes de liquidités et d'obtention de devises étrangères.
Kenya :
C'est l'un des modèles africains les plus aboutis en matière de gestion et de politiques publiques. Après avoir frôlé la guerre civile en 2007, les dernières élections présidentielles qui ont eu lieu dans ce pays ont permis à l'Etat de renforcer ses institutions et de mener une nouvelle politique axée sur l'attractivité économique du pays. L'idée a très bien marché puisque le pays est aujourd'hui parmi les mieux investis du continent par les capitaux étrangers. Du côté des indicateurs macroéconomiques, le pays affiche aujourd'hui un déficit budgétaire qui s'est avéré élevé en 2013 du fait de l'augmentation récurrente des salaires et des investissements en infrastructures, mais devrait diminuer en 2014 suite à l'harmonisation de la TVA opérée en 2013 et à l'ambitieuse réforme fiscale prévue pour 2014 (hausse de la taxe sur les revenus du capital).
Mauritanie :
Dans ce pays, la dynamique économique semble être la résultante directe de nombreuses réformes de politique publique engagées par l'Etat. Cela a d'ailleurs valu à Mohamed Ould Abdel Aziz de se voir renforcer le pouvoir suite aux dernières élections présidentielles. 2013 a été particulièrement marquée par l'exécution satisfaisante du programme triennal appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC), qui s'est achevée en juin 2013. Les autorités nationales ont respecté la quasi-totalité des critères quantitatifs de réalisation. Les réserves officielles ont atteint l'équivalent de 7,3 mois d'importations fin 2013. En plus d'une bonne performance budgétaire, la stabilité macroéconomique a été soutenue par une politique monétaire prudente visant à résorber les pressions inflationnistes résultant de la surliquidité bancaire.
Les cancres
RDC :
Malgré une rationalisation des politiques macroéconomiques du pays, la RDC a connu quelques dégradations en matière de gestion publique et de qualité des institutions publiques, selon le dernier rapport de la Banque mondiale. Cela a eu des impacts directs sur la situation macroéconomique du pays. Les indicateurs macroéconomiques du pays restent toutefois au vert, en dépit d'une situation sociale qui demeure préoccupante par l'absence d'une vision politique efficace. Le marché du travail reste très exigu et les salaires réels n'augmentent pas. Il faut savoir que l'économie congolaise est restée vigoureuse en 2013 avec une croissance de 8,1% (contre 7,2% en 2012). Les performances des industries extractives, mais aussi des secteurs du commerce, de la construction et de l'agriculture en sont les principaux facteurs.
Togo :
L'environnement des affaires et la gouvernance demeurent des défis structurels dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. La corruption semble être un mal endémique, rajoutée aux lourdeurs des procédures administratives qui pèsent beaucoup sur la dynamique économique du pays. Le défaut de transparence dans la gestion des affaires publiques reste également un important défi, comme en témoigne l'opacité concernant des appels d'offres dans l'exploitation minière. En dépit d'un tableau aussi sombre, les perspectives économiques du pays sont favorables. La poursuite des programmes d'investissements publics, combinée à la relance des filières du coton et des phosphates, devraient soutenir la croissance, projetée à 6% en 2014 et 6,3% en 2015. En 2013, le taux de croissance, estimé à 5,6% en 2013, s'explique par les performances du secteur primaire, notamment dans le coton et les cultures vivrières et celles du secteur tertiaire : commerce, transport et entreposage, communications.
RCA :
L'instabilité politique est encore une réalité dans ce pays d'Afrique centrale. La République centrafricaine (RCA) connaît la plus grave crise de son histoire, depuis que le régime de François Bozizé (au pouvoir depuis 2003) a été renversé, le 24 mars 2013, par une rébellion formée de plusieurs groupes armés. Après des tractations ratées pour une transition politique, les évènements ont très vite tourné en violences intercommunautaires - entre musulmans et chrétiens - à l'échelle nationale. Les interventions successives d'une force africaine de 3.500 hommes, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et française (opération Sangaris), ont fini par un bourbier inextricable. Cette situation a fini par mettre le pays à genou, économiquement. La paralysie des institutions publiques a en effet d'importantes conséquences sur la dynamique économique du pays.
Madagascar :
La population malgache a participé pour la première fois à la vie politique depuis 4 ans, avec la tenue des élections présidentielles en octobre 2013. Même si les institutions publiques ont repris leur bonne marche, le retour à la stabilité politique demeure incertain de l'avis de plusieurs observateurs. Là aussi, en effet, l'instabilité politique que traverse le pays depuis 2009 est venue remettre en cause tous les acquis de gouvernance. Cela a fini par affecter négativement les avancées des résultats économiques et sociales du pays. Bien qu'en amélioration sur les 1,9% enregistrés en 2012, avec 2,6%, la croissance en 2013 est restée faible si on la compare à la croissance démographique (2,8%) et à la croissance économique moyenne de l'Afrique subsaharienne estimée à 5,1% par le Fonds monétaire international (FMI). La stabilité macroéconomique a été préservée au prix d'ajustements budgétaires drastiques ayant affecté à la fois la capacité de l'Etat à assurer les services de base et la relance économique.
Gambie :
Si ce pays anglophone figure dans la liste des mauvais élèves, c'est notamment dû à l'incohérence des politiques macroéconomiques mises en place par l'Etat. Cela a d'ailleurs considérablement porté atteinte au marché de change gambien et engendré des déséquilibres budgétaires aggravant la vulnérabilité du pays aux chocs extérieurs. Selon plusieurs observateurs pour améliorer sa gouvernance économique, en l'occurrence, le gouvernement doit maîtriser les emprunts intérieurs et offrir un cadre macroéconomique cohérent et approprié s'il veut stabiliser l'économie et rétablir la confiance du marché, ce qui lui permettrait de diminuer le risque d'éviction de l'activité du secteur privé et de se dégager une marge de manœuvre pour les dépenses de développement. Il devrait s'efforcer de maintenir un taux de change flexible et de durcir ses politiques monétaires et budgétaires afin de garantir la stabilité et de préserver des niveaux de réserves étrangères adéquats.


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