Le Régime d'assistance médicale pour les économiquement démunis (RAMED) serait-il sur la bonne voie ? Après plusieurs reports, il a fallu des consignes royales strictes pour pousser le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour sa généralisation, prévue en principe pour cette année. C'est ainsi que des modifications viennent d'être apportées au décret d'application relatif à ce régime. Pour l'introduction de ces modifications, le ministre de la Santé a tenu compte des recommandations de l'étude relative à l'expérience pilote du RAMED dans la région de Tadla Azilal. Celle-ci avait conclu que «le dispositif juridique et documentaire élaboré pour la mise en place du RAMED en site pilote était insuffisant voire inadapté à plusieurs égards». Il s'agit, entre autres, des critères d'éligibilité, des délais de renouvellement des cartes, des rôles des acteurs... Revoir le financement, une priorité À cela s'ajoute que certaines instances censées faire le suivi régulier de l'état d'avancement du projet n'ont pas assuré ce rôle. C'est le cas de la Commission nationale qui ne s'est réunie qu'une seule fois. Concernant le financement, l'étude a relevé qu'il était déconnecté de la réalité du terrain, et que son mode devait être revu de fond en comble. Quant aux communes, elles n'avaient prévu aucune enveloppe budgétaire à verser au RAMED. Aujourd'hui, les leçons tirées, les ministères concernés, notamment ceux de la Santé et de l'Intérieur, ont tout intérêt à activer la généralisation de ce régime, d'autant plus qu'il devrait profiter à près de 9 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Cette population est actuellement exclue du système de soins, une exclusion accentuée par la cherté du médicament. Cela étant, les personnes devant bénéficier de ce régime ne doivent pas disposer d'une couverture médicale (AMO ou mutuelle). Bien évidemment, elles doivent aussi prouver qu'elles sont éligibles à ce régime en attestant qu'ils ne disposent pas de ressources suffisantes pour faire face aux dépenses inhérentes aux soins. Quant à la durée d'admission au régime, elle est fixée à 3 ans au lieu de deux ans précédemment. Les personnes qui seront couvertes par le RAMED devront disposer de cartes d'assistance médicale délivrées par l'agence nationale de l'assurance maladie, dans un délai maximum de 30 jours à compter de la réception des listes. Ces cartes ont une durée de validité de 3 ans (au lieu de deux) pour les personnes «en situation de pauvreté» (personnes résidant en milieu urbain et dont le revenu pondéré est supérieur à 3.767 DH par personne et par an et inférieur ou égal à 5.650 DH, et, en milieu rural, les personnes résidentes dont le score matrimonial est supérieur à 28 et inférieur ou égal à 70), et d'un an pour les personnes reconnues «en situation de vulnérabilité». Pour cette dernière catégorie, le renouvellement de la carte est prévu. Une fois reconnues éligibles à ce régime, les personnes concernées ont droit aux prestations médicales dispensées dans les hôpitaux publics, les établissements publics de santé et les services sanitaires étatiques. Pour les modalité de financement, elles portent sur une contribution partielle annuelle des bénéficiaires, fixée à 120 DH par personne et par an, dans la limite de 600 DH par ménage.