La demande chinoise de métal jaune connaît une croissance fulgurante, en raison de la baisse des prix, mais pas seulement. La consommation d'or destinée aux bijouteries en Chine a atteint en juin 78 tonnes, le même niveau que le mois précédent et proche du sommet d'avril à 82,8 tonnes. Ce sont là les calculs de la banque australienne, Macquarie Research. On peut donc en conclure selon ces calculs que la demande de métal jaune en Chine a ainsi marqué un bond de 91% en un an! Pour le deuxième trimestre de l'année en cours, la demande a pratiquement doublé de 124 à 240 tonnes par rapport à la même période un an plus tôt. Cette estimation est proche de celle du World Gold Council, compilée par le GFMS Gold Fields Mineral Services). La demande de la Chine maintient les prix. Toutefois, le rythme de la hausse pourrait bien ralentir, indique la banque australienne, qui a revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB chinois. Ses attentes de croissance de la consommation privée ont en particulier été réduites de 8,8% pour 2013 et 2014 à respectivement 7,9% et 7,5%. L'or et l'argent ont, en revanche, pris une part plus importante dans la consommation privée, de 1,1% en 2012, à 1,7% en avril, après la chute des cours. Cette hausse correspond à l'ouverture de nouvelles boutiques, à une modification de la législation,mais surtout à la baisse des prix du métal précieux. En résumé, même si le rythme de l'augmentation de la demande ralentit, la consommation chinoise d'or durant le premier semestre aura bondi de 164 tonnes sur un an, à 429 tonnes. Il faut encore ajouter les importations d'or depuis Hong Kong (201 tonnes en 5 mois, +91%) et les achats de pièces et de lingots utilisés comme investissement.La baisse des prix est certes responsable d'une partie de la hausse de la demande de l'or,mais celle-ci reflète essentiellement l'appétit grandissant des Chinois pour le métal jaune, sans lequel le recul de son prix aurait été encore plus spectaculaire ! La baisse du métal jaune est limitée. +586% du prix de l'or sur dix ans. À l'automne 2011, l'annonce de cette augmentation avait fait rêver les investisseurs. Quelques mois après, pourtant, le prix de l'or s'est effondré. D'octobre 2012, où le prix de l'once affleurait les 1.800 dollars à ce jour, le cours du métal précieux a chuté de plus de 500 dollars, soit un plongeon de près de 40%. Sur le volet des perspectives, Macquarie Research vient justement de publier ses dernières prévisions sur le cours de l'once d'or. La banque australienne a réduit ses anticipations de 6% pour 2013 et de 7% pour chacune des deux années suivantes (années 2014 et 2015). Au-delà de ce seuil, les cours ne devraient plus guère baisser, explique Macquarie et pour raison. L'économie américaine devrait encore montrer des signes de faiblesse lors des deux prochains trimestres, éloignant le risque d'une fin brutale de la politique monétaire accommodante. Toutefois le risque existe, particulièrement si la Fed menace de durcir sa politique en septembre ou si la demande indienne continue d'être faible. L'once d'or devrait, pour l'heure, rester stationnaire aux alentours de 1.200 dollars, estiment les analystes.