L'Equateur confirme l'ouverture prochaine de sa première ambassade au Maghreb à Rabat    Sa Majesté le Roi reçoit les nouveaux walis et gouverneurs    Des investissements de plus de 420 MDH pour booster le tourisme dans l'Oriental    Comment le Maroc contribue à la sécurité alimentaire au Sahel    Un ressortissant néerlandais interpellé à Casablanca en vertu d'une notice rouge d'Interpol    Protection des données personnelles : la CNDP intensifie son programme de contrôle    L'IHEDN français conduit au Maroc une mission d'étude stratégique consacrée aux coopérations civilo-militaires et industrielles    Amérique du sud: Le Maroc met le cap sur les pays reconnaissant encore la «RASD»    Washington annonce une suspension de six mois des sanctions contre la Syrie    Le dirham s'apprécie de 0,6% face au dollar du 15 au 21 mai    Maroc : vers un leadership renforcé dans les transports et la logistique    Stockage d'énergie : le Maroc lance une plateforme expérimentale à Ouarzazate    Washington optimiste sur la conclusion d'accords avec ses partenaires commerciaux dans quelques semaines    La Chine approuve la construction d'un canal de 767 km, le plus coûteux de son histoire    Le crépuscule du pétrole : Vérité, mensonges et jeu de réserve finale    Migration: le Sahel devient la principale source migratoire vers l'Espagne devant le Maroc et l'Algérie    Un réseau de migration irrégulière entre l'Espagne et le Maroc conduit à l'arrestation de 13 personnes    Gaza : entre l'abîme humanitaire et les griffes de la terreur    Coupe de la CAF (finale retour) : La RS Berkane cherche à décrocher le titre à Zanzibar    Finale LDC(f) UEFA : Barça-Arsenal ce samedi    Souffian El Karouani trop cher pour le PSV, son avenir encore incertain    Achraf Hakimi, symbole d'une infidélité de haut niveau assumée    Le TFC contraint de vendre Zakaria Aboukhlal cet été    FRMF / Un après-midi de barrages ''aller'' : DII vs DI !    FRMF : Les U23 (f) au "Tournoi Sud Ladies Cup 2025" pour la 2e fois d'affilée    Sadam Haftar à Niamey pour sceller la coopération militaire entre la Libye et le Niger    Les prévisions du samedi 24 mai    Les températures attendues ce samedi 24 mai 2025    Un exploit d'ingénierie hydraulique au barrage Al-Massira assure l'approvisionnement de Marrakech en eau potable    L'AFFAIRE NARCOMICHI : Le dealer était un chat, il livrait du crack et du cannabis en prison    Interview avec Sandrine Beillard : «Les fonds collectés seront utilisés pour financer l'achat des médicaments»    Casablanca inaugure un village culturel africain pour 200 jours en amont de la CAN-2025    Ficam : "Le parfum d'Irak", film doux-amer sur l'enfance et la guerre    Rendez-vous : demandez l'agenda    Festival de Fès : L'ensemble ghanéen Seperewa enchante le public à Jnan Sbil    Fin 2024 : La Chine en tête du monde avec plus de 94 000 barrages et une capacité hydroélectrique sans précédent    Le Raja entre-t-il dans l'ère de la privatisation en toute confiance ? D'importants opérateurs maritimes ouvrent de nouveaux horizons au club    L'investissement chinois au Maroc : Les batteries du futur pulsent de Tanger vers les marchés mondiaux    Conseil de la concurrence : Notification de l'acquisition de Pathé Californie par Marjane Holding    Ouverture, lundi 26 mai, de la toute première ambassade du Kenya à Rabat alors que Nairobi refaçonne ses priorités géopolitiques    Matches amicaux : La liste de l'équipe du Maroc face à la Tunisie et au Bénin annoncée le 27 mai    Kinshasa fête le tourisme et la musique    Festival de Fès : Valentin Zellweger : « La culture, levier stratégique entre la Suisse et le Maroc »    FICAM 2025 : Clôture d'une édition alliant animation et jeu vidéo    Le Maroc renforce ses capacités militaires avec des unités spéciales pour contrer les menaces liées aux tunnels grâce à des technologies avancées    Le Niger redessine la carte des alliances au Sahel : l'hommage à Saddam Haftar, une gifle pour le régime algérien    Alerte météo : fortes averses orageuses avec risque de grêle dans plusieurs régions    Terrorismo: Un artículo le recuerda a Trump los estadounidenses asesinados por el Polisario    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La «Renaissance» d'un cinéma
Publié dans Les ECO le 21 - 06 - 2013

Les Rbatis ont découvert avec émotion le nouveau visage de la Renaissance pendant le festival Mawazine et rythmes du monde. Rénovée, la salle a retrouvé sa splendeur d'antan. Qui est derrière ce changement? Comment a-t-on redonné un nouveau souffle à ce poumon culturel rbati alors que les salles obscures marocaines ferment les unes après les autres? Younès Boumehdi, président de la fondation Hiba pour sauver la Renaissance, et Mehdi El Omari, en charge de la programmation, apportent des éléments de réponse.
Tel un phœnix qui renaît de ses cendres, la mythique salle de cinéma rbatie, fermée depuis des années maintenant, ne s'est pas laissée faire. Contrairement à celles qui ont été fermées ou remplacées par des bâtiments plus lucratifs, cette salle, une des plus anciennes du Maroc, a survécu et revient de loin. Comment ? Grâce à une incitation royale et à une fondation composée d'une douzaine de personnes œuvrant dans ce sens. «La Fondation Hiba a été créée sous l'impulsion du roi pour sauver cette salle, fermée depuis des années. Il a permis à la fondation de racheter le bâtiment. Des études ont été entamées il y a deux ans de cela pour la mettre à niveau tout en respectant son architecture d'origine, construite par les Français dans les années 1930 en même temps que d'autres salles mythiques de Casablanca. En plus d'être une salle de projection de film, elle se prêtait bien aux spectacles, notamment des films muets projetés accompagnés par un orchestre. C'est une des plus anciennes salles polyvalentes de Rabat», explique Younès Boumehdi, PDG de Hit Radio. Cette radio jeune et libre est devenue une des stations les plus importantes du paysage audiovisuel marocain par la seul force de l'ambition et de la passion. Boumehdi souhaite relever le même défi avec Hiba afin de faire avancer la culture au Maroc.
«Au-delà de la salle, l'idée est aussi d'initier un cercle vertueux de soutien à l'industrie du spectacle en mettant à disposition une salle entièrement rénovée, complètement équipée, réellement polyvalente avec des sièges rétractables pour permettre différentes configurations. On pourra aussi bien y organiser des concerts de musique traditionnelle, de musique classique mais aussi de pop, rock ou rap, des one man shows, des pièces de théâtre, des dîners-spectacles, des défilés, des expositions, etc.», précise le membre de la fondation qui se souvient des moments où il allait voir, enfant, des films et des spectacles à la Renaissance, au 7e Art, au Colisée ou au Royal, quand Rabat disposait encore de son «poumon culturel».«La Fondation a pour objectif la promotion des arts et de la culture et de participer à la sauvegarde du patrimoine culturel. Nous avons donc voulu la sauvegarder, sorte de réponse aux nombre de salles transformées ces dernières années en centres commerciaux, garages, ou simplement détruites pour être remplacées par des immeubles de bureaux.
Au-delà de la salle, la fondation a la vocation plus large «de soutenir la création, de fédérer les initiatives, d'encourager les jeunes talents, de participer au développement des arts émergents et de privilégier les créations contemporaines, tout en mettant en exergue le patrimoine culturel national», explique Younès Boumehdi. Cette initiative peut-être qualifiée de complète puisque la salle contribuera à l'essor de la culture en devenant une salle polyvalente dédiée à tous les arts. Lorsqu'on se promène dans les couloirs du cinéma, la salle principale, avec son écran, est de toute beauté et rappelle les films passés, les rires et les pleurs des générations précédentes. La salle est certes rénovée mais elle n'a pas perdu son âme pour autant. Un espace de qualité, en haut, avec un café et une scène plus petite permettra la création d'évènements plus intimistes. «La plupart des endroits culturels au Maroc sont investis la nuit, et ceux qui ne peuvent sortir sont lésés. Avec cet espace de rencontres, les jeunes pourront venir s'exprimer la journée après un bon film, faire de la musique, discuter, échanger, organiser des spectacles, assister à des cafés littéraires ou à tout autre type d'évènements culturels. La salle a une capacité de près de 400 places assises, 600 en configuration «sièges rétractés». Il y a également un espace cafétéria avec une scène pour des répétitions, formations, spectacles de plus petit format» explique Mehdi El Omari, programmateur du Café R, espace d'animation de la Renaissance.
Ces initiatives se rejoignent, se complètent, comme si le Maroc comprenait enfin que la culture avait besoin d'une stratégie solide et d'actions soudées. «Le but est de venir appuyer les initiatives existantes, de les catalyser, les accompagner, les enseigner, former des artistes de tous bords, être un lieu de rencontre et d'échanges entre les disciplines artistiques, un centre de ressources avec un fichier de journalistes marocains, un pays qui créé et exporte ses artistes, une liste des festivals d'ici et d'ailleurs, une liste des lieux de spectacles au Maroc, une liste des aides existantes, une boîte à outils juridique, l'agenda le plus exhaustif possible....L'idée est de tenter de négocier auprès d'entreprises des réductions pour les artistes (réduction sur les tarifs de billets d'avion ou de train pour permettre une plus grande mobilité, remise sur les tarifs dans les hôtels, les chaînes de boutiques de vêtements, dans un réseau de coiffeurs...), d'établir les partenariats les plus larges possibles avec les autres associations du secteur, au Maroc et à l'international, mettre en relation les artistes d'ici et d'ailleurs, organiser des master class, des workshops...La salle Renaissance est un peu le pivot de cette stratégie qui devra œuvrer dans la durée». Dans la durée certes, mais le projet dure déjà depuis un peu plus de deux ans. Les organisateurs souhaitent bien faire les choses et sur le long terme, ce qui demande un travail de qualité, qui prend du temps. «Cela fait déjà quelques semaines qu'on rode la salle, qu'on forme des équipes techniques... On a accueilli des formats très différents de spectacles pour tester les équipements et les équipes. Le concours Génération Mawazine, avec ses différents styles musicaux et un public éclectique, exigeant, parfois agité, a été un super test grandeur nature. Cela a aussi permis de confronter les techniciens permanents de la salle à toutes les configurations...», affirme Younès Boumehdi, qui souhaitait commencer ce 22 juin par une projection, mais qui se demande encore s'il n'est pas plus sage d'ouvrir le weekend d'après. Dans tous les cas, cet espace marque un nouveau départ culturel pour la capitale.
Quid de la programmation: s'agira-t-il de blockbusters ou de films d'auteurs? «Les deux, on veut essayer de collaborer intelligemment avec toutes les salles de Rabat et région, la salle de Maroc Telecom, le Royal, le 7e Art, le Théâtre Mohammed V, la salle Bahnini. En attendant que d'autres salles revivent ou que des multiplexes se créent, on essaiera, avec les autres salles, d'offrir une certaine diversité», explique le président de la fondation, qui souhaite aller plus loin en collaborant avec la Cinémathèque de Tanger,le Mégarama, le Colisée de Marrakech, ainsi que Save The Cinemas in Morocco, le tout dans une optique de consolidation des actions. Cela ouvrira la la voie à l'art, au septième en particulier, longtemps boudé par les autorités. Par ailleurs, le Centre cinématographique marocain a décidé de financer la mise à niveau de 8 salles de cinémas, Timlif a le projet de reprendre, rénover et transformer en salles de spectacles polyvalentes une dizaine de salles actuellement fermées à l'horizon de 2015, et le Mégarama, celui de s'implanter à Rabat et à Tanger dans les 3 années à venir. Ces projets tombent à pic et s'inscrivent dans la même lignée que celui de la fondation. «Je sais que cela semble très ambitieux.
Cela sera très certainement compliqué, mais si nous arrivons à démontrer aux artistes d'abord et aux partenaires ensuite que nous pouvons leur être utile... je suis sûr qu'on arrivera à faire des choses intéressantes aux côtés des autres associations œuvrant dans le même sens. Tout cela a demandé et demandera du temps, mais l'idée est aussi de fédérer ces initiatives, de permettre des rencontres régulières entre les acteurs culturels, de faciliter les échanges, les collaborations», conclut Younès Boumehdi. La Renaissance renaît, et le patrimoine culturel de la ville et du Royaume lui en est gré. Les ambitions sont là, la motivation de cette jeune équipe de jeunes n'est plus à démontrer, le chantier est lancé et a autant besoin de temps que de soutien. La fondation a besoin de mécènes. La balle est dans notre camp pour empêcher la Renaissance d'être en hors-champ . À bon cinéphile, salut !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.