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Les musiques du monde en communion
Publié dans Les ECO le 19 - 04 - 2013

Tel un tourbillon de folie contrôlée ou passagère, Mumtaz raconte les musiques du monde, les rencontres, les différents dialectes, les nationalités, les religions et les couleurs à travers un trio musical pour le moins surprenant qui réussit à enchanter grâce à une guitare, un saxophone, une clarinette, une flûte, des loops, un violoncelle électrique et une batterie. Il s'agit bien d'un trio. Explications.
Mumtaz : Trio musical
De la musique qui se veut «ethno-rock klezmer-hop jazz-core», un mélange de sonorités à la limite de l'imaginaire qu'il soit proche du conte de fée, du film d'horreur et d'une vie bien réelle mais néanmoins psychédélique, celle des voyages, des rencontres, des odeurs, des couleurs. Quand «Mumtaz» joue, l'ambiance est forcément à la projection et à la rêverie, où le subconscient s'amuse à s'oublier, s'évader, aspire à une liberté. «Du hip hop casher au reggae indien en passant par le rock abyssin», un trio composé de Singhkeo Panya à la guitare, aux loops, au saxophone et à la clarinette, Sophie Margat au violoncelle électrique, à la clarinette et aux loops également et Simon Daubelcour à la batterie et à la flûte, sillonnent les sons du monde grâce à plusieurs instruments et plusieurs boucles qu'ils composent et où l'improvisation est reine afin d'embarquer le public dans une «musique de danse et de transe, nomade et urbaine, une fièvre sonore et psychédélique». Autour d'un projet de Singhkeo Panya qui compose et propose les idées de base, le groupe s'est rencontré grâce au Collectif 47, qui englobe plusieurs projets comme le groupe de musique éthiopienne de crique : Eth ou encore «les misters de l'ouest».
«Nous sommes trois musiciens sur scène mais ça sonne à plus puisque nous jouons de plusieurs instruments et nous faisons des boucles. Finalement, même quand on jouait à plusieurs sur scène le trio était multiplié, on avait 3 trompettistes, deux bassistes», explique Singhkeo Panya, guitariste, bassiste, au saxophone et à la clarinette mais en parfait autodidacte qui dirige et compose. Explorateur indécis, il joue de la clarinette juive, de la guitare saharaouie, du saxophone éthiopien. On l'entendra aussi sur d'autres projets au stick chapman, au baglama ou à la kalimba électrique. Sa musique l'a conduit au IX° Festival des musiques éthiopiennes à Addis Abeba, au Festival de la trompette d'or de Guça (Serbie), aux «Nuits Blanches» de Montréal (Canada). Il est en escale au Maroc depuis 2010 et compose et joue beaucoup pour des compagnies de théâtre marocaines. «J'écris beaucoup de musique instrumental et du coup ça laisse beaucoup de place aux paroles, à de l'action, des images. Ça colle beaucoup avec le théâtre, c'est d'ailleurs comme cela que je me suis retrouvé au Maroc et le cirque est un peu la continuité de ça.
On m'a proposé pas mal de projets de musique de films aussi», continue l'artiste qui se retrouve dans un pays où la musique est aussi riche que diversifiée. «Dans la musique marocaine, il y a une grande variété de styles et de genres. Entre la musique gnaoui, chaâbi, le chaâbi de Rouicha qui diffère du chaâbi plus classique du thème et des paroles qui n'ont rien à voir. Je suis plus touché par des gens comme Rouicha que des choses plus actuelles. La Maroc est un carrefour et une croisée, les chemins se croisent et les routes se mélangent». Mélange est le mot d'ordre pour ce groupe qui vise l'excellence par le partage pour toucher les cœurs et s'emparer des corps. «Mumtaz, c'est un mot qu'on voit partout, qui sonne et ça veut dire «super», qui fait référence à l'excellence, quelque chose qu'on vise en faisait de la musique, on trouvait que ça sonnait bien», s'amuse le musicien qui rappelle que son influence est du monde et bien du monde. «Je suis influencé par la musique en général, par les musiques du monde. La plupart des projets que j'ai sont un mélange des musiques traditionnelles du monde et des musiques contemporaines, plus électriques.
J'aime bien chercher des rythmes du monde pour essayer de ramener cela à des sonorités plus contemporaines. Il y a un projet de base qui est le Collectif 47, qui représente un vivier de musiciens.» À l'intérieur de cette compagnie, il y a différents groupes qui se créent soit autour de la musique, soit autour d'un projet. «Mumtaz» s'est créé autour d'une pièce pour Daba-théatre. Jaouad Essounani voulait un trio, du coup, j'ai pensé au batteur du groupe Eth', et Sophie qui avait participé à plusieurs projets en même temps», continue Singhkeo Panya, intéressé par les projets participatifs et le fait de jouer ensemble. C'est ce qui a séduit Sophie et Simon, ses compatriotes de route, ses compagnons de scène. «Je connaissais Singhkéo, sa musique, cela m'a séduit.
Ce qui est nouveau pour moi, c'est le côté improvisation, mais quand la musique parle, c'est facile», explique Sophie Margat qui a 20 ans de violoncelle derrière elle, qui est issue du classique de Chostakovitch et Bartok et qui apporte cette touche carrée à une musique improvisée, mais tout en s'adaptant aisément à ce côté moderne avec un violoncelle électrique 5 cordes et une «disto» pour rester dans l'ère du temps. Elle enregistre également avec des grands noms de la chanson française et de la scène internationale avant d'accompagner des pièces de théâtre. Quant au batteur, discret, toujours dans un coin avec ses baguettes fétiches mais rayonnant sur scène, il n'hésite pas à passer du dub au chaâbi tout en gardant dans son cœur la musique éthiopienne à travers les sonorités du «qebero». «J'ai commencé la batterie avec des tupperware et des bâtons de bois, ensuite j'ai pris des cours en école et en parallèle, j'ai fait de la flûte et du saxophone au conservatoire», ajoute Simon Daubelcour, batteur, percussionniste, flûtiste et lanceur de baguettes. On peut d'ailleurs l'entendre sur Ethiosonic, la suite des fameuses compil'«Ethiopiques» de F.Falceto.
Il a sillonné le Maroc avec divers projets, dont le premier chapiteau marocain en tourné sur le spectacle «Isli d Tislit» de l'Ecole nationale de cirque. Le cirque et le théâtre pourraient constituer le fil conducteur entre ces musiciens qui se sont rencontrés à Paris et en région parisienne mais qui vivent «ici plus qu'ils n'habitent ailleurs». «Ce qui m'intéresse, c'est de jouer ensemble. Ce côté participatif qu'on va retrouver dans les musiques du monde. Ce que j'aime dans les musiques spirituelles, c'est ce côté profane, savant mais toujours participatif», rappelle Singhkeo Panya qui compose au gré du «feeling», de ses petits moments à lui ou selon une commande. Le groupe qui existe depuis juin dernier s'est produit au Cotton Club de Rabat et a su apporter un vent d'énergie et d'émotions sur les planches pendant la pièce de théâtre «Hadda» de Dabathétr, brillamment écrite par Jaouad Essounani et interprété avec une justesse déconcertante par Meryem Zaimi. Il continue leur chemin dans des festivals, sur scène ou sur les planches, au Maroc, en France ou ailleurs, dans un esprit de partage, dans une démarche participative mais toujours à la façon «Mumtaz».


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