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«L'Afrique ne commerce pas assez avec l'Afrique»
Publié dans Les ECO le 09 - 04 - 2013


Jean Ping
Homme d'Etat et diplomate gabonais, ex-président. de la Commission de l'UA
Les ECO : Les économies africaines affichent des croissances très solides. Parallèlement, manque d'infrastructures, pauvreté persistante, sous-développement humain, etc, demeurent. L'enthousiasme économique du continent est-il vraiment réel ?
Jean Ping : C'est un engouement réel. Il y a tout juste quelques années, l'Afrique était considérée comme un continent perdu, complètement à l'écart du jeu économique mondial. Les investisseurs avaient totalement abandonné le continent et avaient concentré tous leurs efforts sur des zones déjà bien développées, bien industrialisées et proches de la saturation, généralement dans les économies occidentales. Puis, voilà qu'une décennie plus tard, l'on découvre que le continent n'est plus un problème, mais une réelle opportunité. Les chiffres sont là : il y a juste une décennie de cela, les investissements opérés sur le continent ne progressaient que de 1% en moyenne, par an. Ce qui est comparable au niveau réalisé dans une petite économie comme le Singapour. Cette progression est aujourd'hui de 3% et tend à progresser à un niveau plus conséquent, influant ainsi sur la dynamique de croissance de l'économie continentale. Cela n'est d'ailleurs que le début, parce que ces investissements sont encore relativement faibles, si l'on considère les opportunités qui restent encore à saisir. Ces investissements, associés au développement d'un commerce intra-africain dynamique et sans frontières et quelques aides au développement, peuvent être de bons éléments de soutien pour doper la croissance, dans la majorité des économies du continent. Concernant les IDE dont je viens de vous parler, ils proviennent généralement des économies émergentes comme la Chine, l'Inde et les pays du Golfe et sont à des flux de plus en plus importants en valeur. Quant au commerce international, il est certain que l'Afrique aura également sa partition à jouer. Je ne pense donc pas que ce soit uniquement une histoire de chiffres, mais de faits réels, même si, comme si vous l'avez si bien dit, les problèmes persistent. Ces puissances émergentes, justement, que je viens de citer, ont besoin de matières premières, et vous savez aussi bien que moi que ce n'est pas ce qui nous fait défaut. La Chine, est un bon exemple...
C'était d'ailleurs parmi les motivations de la dernière tournée africaine du nouveau président chinois...
Je ne serai pas aussi affirmatif que vous sur cette question, mais il est en effet évident que ce pays asiatique a besoin de ressources naturelles pour soutenir sa croissance et le continent est bon partenaire pour lui dans ce sens. Tout cela, pour vous dire que finalement, tous les faits et constats sont réunis pour inciter à l'enthousiasme vis-à-vis de l'avenir économique du continent. Le résultat direct de cette situation est que les taux de croissance sont actuellement en berne dans les économies avancées, en l'occurrence en Europe, là où, en Afrique, certains pays affichent des performances à deux chiffres. Ceci étant, il est vrai que les problèmes sont encore là et les défis bien nombreux. Même pour le commerce international, on remarque que L'Afrique n'est pas encore bien rentrée dans le jeu avec tout juste 3% des échanges mondiaux. Les investissements aussi, en dépit de leurs progrès, sont encore faibles. Je voudrais surtout vous rappeler une chose que les gens ont tendance à oublier. 70% des IDE de la Chine se font en Asie, le reste est orienté vers l'Europe, cette dernière destination absorbant quasiment le double de ce que reçoit l'Afrique. La Chine est maintenant en train de se rattraper et fait partie des principaux investisseurs dans le continent.
La Chine est donc ce nouveau partenaire économique sur lequel le continent devrait compter ?
Je suis sûr d'un certain nombre de choses. D'abord, la mondialisation signifie l'ouverture et la diversification des partenaires économiques. L'Europe a d'ailleurs été la première à s'ouvrir à la Chine. Je le répète : la Chine s'intéresse au continent, pour des raisons liées à sa propre croissance économique. Elle a besoin de matières premières et ces ressources se trouvent en Afrique, aux prix du marché. Ceci étant dit, nous pensons que la Chine peut penser à commencer à transformer ces matières premières sur place, pour créer de la valeur partagée avec les économies africaines. Nous devons exiger des Chinois une transformation de ces ressources dans nos propres pays, afin de créer des emplois et de la valeur.
Maroc-Afrique subsaharienne :
L'intégration économique figure aussi parmi les problèmes éternels du continent...
Absolument. L'Afrique ne commerce pas assez avec l'Afrique. Il y a aussi d'autres défis : l'Afrique ne transforme pas assez ses propres ressources, la jeunesse est encore peu valorisée...
Nous remarquons un rapprochement de plus en plus important entre le Maroc et ses partenaires subsahariens. En plus, les appels adressés au royaume pour réintégrer l'Union africaine sont de plus en plus fréquents...
Le Maroc n'a jamais été exclu ou repoussé de l'UA. Il a pris la décision toute souveraine de se retirer de son propre chef, pour des raisons que vous connaissez sans doute, et sa place est et sera toujours au sein de l'UA. Je pense cependant que le vrai problème qui se pose est de savoir si le Maroc est prêt à réintégrer l'UA, tant que le Polisario y est considérée comme membre. Je pense que la réponse est non. C'est un problème qui n'est pas simple à dépasser.
Le hasard du calendrier a fait que votre visite a coïncidé un peu avec celle du président français François Hollande, qui prêche une vraie politique de rupture avec la «Françafrique». Pensez-vous que cette rupture soit réelle ?
Tout ce que je peux dire c'est que, depuis le temps des indépendances, nous assistons à une politique en «zig-zag» de la part des autorités françaises. La plupart sont arrivés avec la même volonté de rupture que Hollande, mais on se rend finalement compte du contraire. Cette rupture est, de toute façon inévitable. L'Afrique a besoin de réaffirmer sa souveraineté économique et politique. Nous espérons que les choses changeront, enfin, avec Hollande.
Vous le croyez vraiment, avec ce qui se passe au Mali ?
Plusieurs analystes s'accordent à dire que ce qui s'est passé du Mali est différent de ce qui s'est passé en Liybye où en Côte d'Ivoire. L'intervention de Hollande dans la crise malienne, est un peu différente. Il a été fait sollicité par les autorités maliennes et la CEDEAO.


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