Sahara : De Mistura démystifie le «statut d'observateur» de l'Algérie    Info en images. Réhabilitation post-séisme : Un programme de 31,7 MDH pour la restauration du Palais Badii    Maroc-UE : Un partenariat renforcé sur la recherche scientifique    Esport : Les Ravens couronnés champions du Free Fire Battle du Maroc 2025    Le Maroc figure sur la liste européenne des pays d'origine sûrs tandis que l'UE+ voit chuter ses demandes d'asile de 23 % au premier semestre 2025, un chiffre historique    Maroc-Sénégal: Premier contact entre Bourita et Cheikh Niang    Eliminatoires Mondial 2026 : Le Maroc domine la Zambie (2-0)    Thunderstorms expected Monday in Morocco    Rentrée scolaire : 8,27 millions d'élèves rejoignent les bancs de l'école    Honolulu: Una exposición celebra el arte marroquí y marca el hermanamiento con Rabat    L'Alhambra de Grenade accueille un nouvel espace amazigh en l'honneur de la Dr Leila Mezian    Moroccan Gnaoua master Maalem Mustapha Bakbou passes away at 72    Le maâlem gnaoua Mustapha Baqbou tire sa révérence    Analyse Maroc-Zambie : Les Lions de l'Atlas s'imposent avec difficulté    Rachid M'Barki... De l'éviction en France à un retour en force sur l'écran de Medi1 TV...    Séisme en Afghanistan : la Chine envoie une aide d'urgence.    Les syndicats marocains exigent la protection des chauffeurs routiers au Sahel    Narcotrafic : Maduro Connection    Azemmour: Le melhoun, un patrimoine vivant au cœur de l'identité nationale    Le président Joseph Aoun reçoit à Beyrouth Ali Dahar, nouvel ambassadeur du Liban auprès du Maroc    AI Summer School 2025 d'Al Akhawayn, la technologie responsable au cœur des débats    Addis-Abeba accueille le 2e sommet africain sur le climat avec la participation du Maroc    Réglementation des TIC : le Maroc intègre le top 10 africain    Mobilité électrique : Xpeng s'allie à SMEIA pour son entrée sur le marché marocain    Prépa CDM U20 Chili 25/ Le Maroc et les Etats Unis dos à dos    Stade Prince Moulay Abdellah : une enceinte d'élite pour les grands rendez-vous mondiaux    Apprentissage de l'anglais : Rabat se prépare aux événements sportifs    Lamine Yamal perd son passeport en Turquie    Honolulu : Une exposition célèbre l'art marocain et marque le jumelage avec Rabat    Taroudant : Une dynamique accélérée de reconstruction après le séisme d'Al Haouz    Tanger Med. Une centrale solaire flottante pour préserver l'eau    Transport maritime : le Maroc consolide son rôle de hub entre Europe et Afrique    Espagne : Démantèlement d'un réseau de trafic de téléphones vers le Maroc    Santé : le ministère de la Santé s'engage à recruter tous les infirmiers diplômés d'ici fin 2025    Fédération nationale du Crédit Agricole : Meriem Echcherfi prend les rênes    France : vote décisif à l'Assemblée nationale pour le gouvernement de François Bayrou    Gaza : l'Espagne durcit ses sanctions contre Israël et augmente son aide humanitaire    Un résident d'Utrecht condamné à une amende après avoir perturbé un vol vers le Maroc    La 23ème édition du festival Tanjazz se tiendra, du 18 au 20 septembre 2026    Le Maroc se hisse au 6e rang des destinations mondiales en 2025 selon Kayak    Erick Baert, l'homme aux 100 voix, de retour au Maroc avec son spectacle "Illusions vocales"    Qualifs Mondial 2026 / Aujourd'hui, les Lions face à la Zambie pour confirmer : Horaire ? chaînes ?    Bourse de Casablanca : ouverture dans le vert    Le Maroc enregistre 67 produits à base de cannabis et intensifie ses inspections    Association professionnelle des établissements de paiement : Nouveau bureau et gouvernance renforcée    Zakaria El Ouahdi réagit à son absence avec les Lions de l'Atlas    Marrakech : Deux morts dans un incendie au douar Moulay Azzouz Elmelk    82e Mostra de Venise: "Calle Malaga" de Maryam Touzani remporte le Prix du public    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Emploi, la Banque mondiale tire la sonnette d'alarme
Publié dans Les ECO le 27 - 09 - 2011

L'un des thèmes qui sera assurément au cœur de la prochaine campagne électorale est celui de l'emploi. À ce sujet, les promesses et surenchères ont déjà commencé. La grosse interrogation, dont les réponses semblent pour le moment, aussi éparses qu'évasives, est celle de la voie à suivre pour absorber le déficit des diplômés qui intègrent chaque année le marché du travail. C'est un aspect pourtant crucial pour répondre aux attentes formulées par les multiples mouvements de revendication, portés majoritairement par les jeunes et qui, sous d'autres cieux, a conduit au fameux «printemps arabe».
«La création d'emplois a toujours été un problème aigu au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et le printemps arabe a replacé cette question en tête des priorités des politiques de développement de la plupart des pays de la région». C'est ainsi qu'Elena Ianchovichina, experte à la Banque mondiale, résume la situation que traverse la région et qui intéresse tout particulièrement le Maroc à la veille de l'examen de la loi de finances et des législatives anticipées.
L'institution mondiale vient, en effet, de s'intéresser à la question de l'emploi et de la croissance des revenus dans la région MENA, dans un rapport fraîchement publié et qui passe au crible les différentes politiques publiques menées au niveau des pays de la région. Le document analyse de même les contraintes et les limites des approches mises en avant et préconise surtout des pistes de solutions pour faire face aux multiples défis de l'emploi dans la zone, qui enregistre untaux de chômage élevé, surtout pour les jeunes diplômés. S'il fallait résumer la situation au regard de l'état des lieux dressé par la Banque mondiale, le constat est plus qu'effarant. «La région MENA doit, de toute évidence, créer davantage d'emplois. Au cours des dix dernières années, à peine 3 millions de nouveaux emplois ont été proposés chaque année, bien loin des 6 à 7 millions requis pour remédier aux principales difficultés», fait remarquer Ianchovichina, qui a dirigé l'équipe d'experts ayant rédigé le rapport.
Bombe à retardement
Pour le Maroc, le problème se pose avec beaucoup plus d'acuité. D'après les évaluations des experts et en se basant sur une propension à créer des emplois similaire, «la croissance économique régionale devra s'accélérer et passer au moins à 6% dans les prochaines décennies, contre 4,8% enregistrés dans les années 2000, pour pouvoir régler les problèmes quantitatifs de l'emploi». Si bien sûr, cette quantification fait référence à la situation au niveau régional, il va sans dire qu'elle se décline au même niveau pour les pays régions. Cela confirme les prévisions déjà annoncés par plusieurs experts au niveau national et reprises dans le cadre de la Vision 2020 de la CGEM.
Le Maroc devrait atteindre une croissance économique moyenne au delà de 6% pour espérer résorber le déficit en matière d'emploi. Or, et c'est là que l'équation se complique, les prévisions pour les prochaines années ne sont guère reluisantes. Dans les scénarios les plus optimistes, le taux de croissance estimé pour les deux prochaines années, en tout cas, pour 2012, ne table que sur une moyenne en deçà de 5% ! De quoi donner des sueurs froides au prochain gouvernement, qui sera très attendu sur la question, surtout que les pistes permettant de renverser la tendance ne sont pas légion, au regard de la situation de l'économie nationale et des contraintes qui pèsent lourdement sur les perspectives de croissance.
La gouvernance publique pointée du doigt
Le rapport de la Banque mondiale se distingue sur un autre aspect, par des conclussions assez surprenantes. «Les difficultés d'emploi de la région ne peuvent pas être uniquement imputées à la lenteur de la création d'emplois par rapport à la croissance économique», dévoile le document, qui relève en outre que «si l'on se base sur l'élasticité de l'emploi enregistrée en moyenne dans les années 2000, on voit que le pays-type de la région MENA a une propension à créer des emplois plus forte que celle des autres pays à revenu intermédiaire». L'institution pointe du doigt les lacunes de la gouvernance des politiques publiques mises en œuvre dans ces pays. Le Maroc est particulièrement concerné, car les réponses conjoncturelles apportées au problème de l'emploi risqueraient d'assombrir davantage les perspectives de sortie de crise (voir encadré). La Banque mondiale appelle par conséquent à une réorientation des efforts vers les secteurs plus productifs en matière de création d'emploi.
«Quand un pays est bien gouverné, les investissements publics tendent à amplifier les investissements privés, car ils fournissent les réseaux énergétiques, routiers, logistiques et les moyens de communication dont les entreprises ont besoin pour produire», fait observer Caroline Freund, économiste en chef pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale. Dans le cas inverse, ajoute-t-elle, «ils auront tendance à évincer les investissements du secteur privé en captant des ressources que ce dernier aurait pu utiliser, sans occulter le fait qu'il se peut que l'investissement public ne stimule pas la croissance, puisqu'il est consacré à des actifs non productifs qui ne profitent qu'à des groupes d'intérêt particuliers». «Les services et l'industrie manufacturière, c'est là que les choses bougent», fait valoir, pour sa part, Elena Ianchovichina, qui souligne que le secteur des services a été une source de solidité, tant pour le revenu que pour l'emploi, en termes aussi bien de volume que de croissance. L'illustration pour le cas du Maroc est donnée par le secteur touristique, lequel a bien résisté à la crise dans la région, puisque le Maroc a été l'un des seuls pays à ne pas être durablement touché, en termes de valeur ajoutée financière et d'emplois sauvegardés, notamment.
Selon la Banque mondiale, l'investissement privé dans les services et l'industrie manufacturière est un moteur d'emplois et de croissance des revenus dans la région. La preuve en est que, selon les statistiques, le gros des Investissements directs à l'étranger (IDE) apporté à la région est absorbé par l'immobilier et les hydrocarbures, alors que la plupart des emplois en rapport avec les IDE sont en fait créés dans le secteur manufacturier. C'est là une piste de réflexion assez intéressante, que nos politiciens feraient bien de prendre en compte.
Consultez le rapport de la Banque mondiale dans notre section Documents utiles
Alerte à l'horizon
Les perspectives de l'économie nationale notamment pour ce qui est de la question de l'emploi et de la croissance des revenus a été passée au crible par les experts de la Banque mondiale. Ces derniers sont revenus sur les mesures prises cette année pour contenir les revendications sociales. Selon la Banque mondiale, «l'expansion des programmes sociaux en réponse aux manifestations populaire a eu lieu au détriment des programmes d'investissement public». Augmentation des salaires et des pensions, recrutement dans la fonction publique et dépenses de compensations, ces contraintes devront engendrer un coût total pour 2011, estimé à 508 millions de dollars et qui devrait grimper à 760 millions de dollars en 2012 où plus de 20.000 postes sont annoncés dans la prochaine loi de finances. La Banque mondiale fait remarquer qu'en l'absence d'un régime fiscal solide, cela s'est traduit par «une coupe significative des dépenses et investissements publics». Et de conclure que «dans la mesure où l'investissement public est complémentaire à l'investissement privé, cette stratégie n'est pas de bon augure pour la croissance future du pays». Seul bon point, au Maroc, la part des services publics dans l'emploi est plus petite que sa part dans la valeur ajoutée totale, ce qui implique que le secteur des services publics est plus efficace par rapport à celui d'Algérie et de l'Egypte, où c'est le contraire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.