Le jury de la 9e édition du festival du court métrage méditerranéen de Tanger, présidé par le critique de cinéma marocain, Mohamed Bakrim, a couronné samedi le film turc «Bicyclette», de Serhat Karaaslan en lui décernant le Grand Prix du festival. Produit en 2010, ce court métrage de 17 minutes raconte l'histoire d'un enfant, Firat, qui collecte les ordures avec son père afin de survivre. Firat, n'a qu'un seul rêve, celui d'avoir une bicyclette. Son rêve sera exaucé puisqu'il va trouver un vélo au milieu des poubelles mais avec une roue manquante... Sans dialogue, ce court-métrage a réussi grâce à la force de ses images à nous plonger dans l'univers à la fois simple et profond de Firat. D'ailleurs Barkrim l'avait bien dit : «Le Grand Prix de cette édition sera décerné à un film qui aura résumé l'histoire du cinéma... Un film sur la vie quotidienne qui nous rappellera surtout l'origine du cinéma». Le Prix spécial du jury a été remporté cette année par le film marocain «Sur la route du paradis» d'Uda Benyamina. Deuxième court métrage de la jeune réalisatrice après «Ma poupée géante», réalisé en 2008, «Sur la route du paradis» interprété, entre autres, par Majdouline Idrissi, se veut un voyage à la recherche d'un avenir meilleur d'une mère de deux enfants délaissée par son mari. «Sans Majdouline, ce film n'aurait jamais pu être ce qu'il est», n'a cessé de répéter Uda. L'autre prix du festival, en l'occurrence celui du scénario, a été décerné au film espagnol «En uniforme» d'Irène Zoe Alameda. Ce court de 18 minutes est une plongée dans le monde de la petite fillette Margaret. Solitaire mais extrêmement observatrice, Margaret va nous prouver qu'avec de l'imagination et de la force, nous pouvons surpasser les conventions établies. Le prix de la réalisation, lui, a été raflé par le film bosniaque «Reverse» de George Grigorakis. Un ensemble d'actions et de mots qui fonctionnent à l'inverse, mettant ainsi les personnages du film dans l'embarras total. Quatre mentions spéciales ! Outre ces quatre prix, des mentions spéciales ont été reçues par le grand acteur marocain Mohamed El Khalfi, qui a joué dans le film de Ali Benjelloun «Les vagues du temps» et par l'actrice tunisienne Sondos Belhassen, héroïne du court «Vivre» de Walid Tayaa. Les films «Vas-tu partir ?» de l'Espagnole Cristina Molino et «Salut Anestis» du Grec Dimitris Kanellopoulos ont reçu également des mentions spéciales du jury. «C'est vrai que nous n'avons pas gagné de prix, mais le palmarès est loin d'être décevant», nous a confié le jeune cinéaste portugais Pierre-Marie Jézéquel. En somme, ce sont 55 films qui ont participé à la sélection officielle de cette 9e édition de cette manifestation, sans compter le panorama du court-métrage marocain et les sept films d'école. Six jours durant, les amateurs de ce genre cinématographique ont pu voir des films d'horizons différents, dont le point commun demeure leur dimension humaine. C'est d'ailleurs cette dimension qui a été mis en avant lors de la leçon de cinéma donnée samedi matin par le réalisateur marocain Hakim Belabbès.