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IDE vs développement économique : Les enjeux de la capacité d'absorption
Publié dans Les ECO le 03 - 01 - 2017

Les investissements directs étrangers (IDE) ne sont pas forcément synonymes de développement économique (Krogstrup & Matar, 2005); encore faut-il profiter du flux des IDE entrant -dans un secteur particulier- pour générer des retombées sur la croissance et le développement économique.
Cette attitude d'un pays de passer d'un simple abritant d'entreprises étrangères à un producteur à part entière, nécessite une capacité d'absorption. Cette dernière est définie comme étant la capacité d'un pays à intégrer et appliquer des connaissances d'origine externe (Cohen et Levinthal, 1990, Schmidt, 2005). La capacité d'absorption implique la transition d'une attitude de récepteur-imitateur à une attitude de créateur-producteur. Ainsi, parallèlement aux IDE, un pays -en développement- doit mettre en place une infrastructure au niveau de l'éducation, de la technologie, du secteur financier et du secteur institutionnel. Ces mesures sont susceptibles d'accumuler un capital humain et technologique qui pourra créer des effets d'externalités positives dont profitera l'économie en entier. Dans le présent article, nous allons examiner l'état des lieux du secteur aéronautique au Maroc.
Ce secteur est considéré comme l'un des principaux leviers de la politique de développement économique. Historiquement, l'industrie aéronautique marocaine s'est orientée vers la production au début des années 2000, profitant de l'apport d'un savoir-faire technique dans la maintenance aéronautique tant civile que militaire. Des filiales étrangères ou majoritairement étrangères (généralement des groupes français) se sont installées au Maroc (essentiellement dans la région de Casablanca) à la recherche de facteurs clé de succès tels que la diversification des sources d'approvisionnement et la réduction des coûts de logistique et de main-d'œuvre. Actuellement, le secteur compte plus de 100 opérateurs attirés par les mesures mises en place par le Plan d'accélération industrielle. Il réalise, par ailleurs, un chiffre d'affaires de plus de 800 millions d'euros et emploie 10.000 salariés qualifiés (Source: gimas.org). Cependant, le Maroc est-il devenu producteur aéronautique à part entière? Il est difficile de répondre par l'affirmative. En témoignent la structure capitalistique des firmes en place (seules 20% sont marocaines), le nombre assez important des expatriés étrangers (surtout dans les sociétés en démarrage) et une dépendance aux marchés étrangers (presque 70% du chiffre d'affaires à l'export). Sans doute, le secteur est promis à un bel avenir, mais à quelques conditions:
1) Le défi de la compétence suppose que la formation doit être abordé avec patience. Il est vrai que le manque de compétences dans le secteur engendre parfois une accélération indésirable des carrières des collaborateurs; cependant, il faut encore rester réceptif et apprenant. Il est à signaler que les efforts de l'Etat dans ce sens sont excellents. Citons à ce titre, l'ouverture de l'Institut des métiers de l'aéronautique (IMA) et de l'Institut spécialisé dans les métiers de l'aéronautique et de la logistique aéroportuaire (ISMALA).
2) L'infrastructure technologique doit être accélérée et perfectionnée. La mise en place, à travers tout le pays, de six plateformes industrielles intégrées (P2I), dont l'une est complètement dédiée à l'aéronautique, reflète l'engagement de l'Etat marocain dans ce sens. Mais la route est encore longue...
3) S'agissant du chantier financier, l'amélioration des conditions de financement structuré des entreprises est nécessaire. Malgré les réformes importantes entamées par le Maroc depuis 1993, les autorités financières marocaines sont appelées au renforcement des dispositifs de contrôle des marchés et à diversifier les instruments financiers au service de l'économie (Hammes, 2006).
4) Finalement, le Maroc doit rattraper son retard concernant l'application des principes de bonne gouvernance. Sans oublier les signes encourageant à aller dans ce sens (plusieurs instances et programmes en vigueur), le Maroc reste néanmoins à la traîne dans plusieurs chantiers tels que le système judiciaire, les droits de propriété, les procédures administratives, la corruption, etc. Tout en ayant du pain sur la planche, et dans l'attente d'achever sa capacité d'absorption, le Maroc continue de séduire quelques altesses aéronautiques mondiales. Bombardier en est une...
Omar Tijani
Professeur à la Faculté polydisciplinaire de Larache (Maroc) Chercheur associé au Centre de recherche et d'études en gestionIAE / Université de Pau et des Pays de l'Adour


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