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Tarifa-Tanger : Le cinéma relie deux continents
Publié dans Les ECO le 27 - 04 - 2018

La 15ème édition du festival de cinéma africain de Tarifa-Tanger se tient du 26 avril au 5 mai. Au programme : des projections, des spectacles, des hommages et des activités de formation autour du cinéma.
Un festival qui est célébré en même temps en Europe et en Afrique, c'est possible ! Il s'agit du Festival de cinéma africain de Tarifa-Tanger qui est organisé simultanément dans les deux villes. Entre projections et activités diverses, le cinéma est fêté comme il se doit avec une compétition, des hommages et des rétrospectives. Le tout ponctué de musique et de formations.
Le Maroc largement représenté
Cette édition est marquée par une belle présence marocaine. Tala Hadid, réalisatrice, entre autres de «Tigmi Nigren» sera membre du jury de cette édition et 5 films marocains feront partie des deux sections en compétition de ce festival transfrontalier : «Hypermétropie» et «En Bref». «Apatride» de Narjiss Nejjar, montré à la Berlinale en février, est en compétition dans la sélection officielle de longs-métrages. Ce film poignant raconte l'histoire d'Henia, prête à tout pour retrouver sa mère dont elle a été séparée depuis le conflit entre le Maroc et l'Algérie lors de la Marche noire en 1975. Quatre courts-métrages marocains ont été retenus dans la sélection compétitive «En Bref». «Achajara» du cinéaste Cheick Mohamed Horma témoigne du périple d'un bûcheron qui traverse le désert, portant ses provisions et contemplant la nature et son calme. Fatigué, il s'installe sous un arbre à l'ombre, seul dans l'espace stérile. Roujoula d'Ilias El Faris met en images un vendeur de DVD piratés de Casablanca qui veut acheter un mouton pour l'Aïd El-Kebir. «Salil Assamt» de Jaouad Babili montre un homme incarcéré qui essaie de chasser sa solitude en utilisant son imagination et deux «trous de lumière» : l'un sur le mur et l'autre sur le sol. Finalement, «Tikitak A Soulima» d'Ayoub Layoussifi nous amène à la dernière séance du cinéma Marhaba de la ville d'Azemmour. Hassan, un garçon d'onze ans, veut absolument y aller. Il n'a pas un centime et sa mère refuse de le laisser partir avec ses copains. Mais peu importe, Hassan ira voir le film coûte que coûte. Quant à «Autour de Bounani : le cinéma marocain d'avant-garde», il offrira au public espagnol l'occasion de découvrir pour la première fois une large rétrospective consacrée à Ahmed Bouanani, l'un des cinéastes marocains les plus avant-gardistes de sa génération mais paradoxalement oublié de l'histoire du cinéma marocain. Le chercheur et cinéaste Ali Essafi est l'auteur du film «La septième porte», un essai cinématographique qui mêle conversations filmées et extraits de films et tente de restituer l'univers artistique du cinéaste et poète. Il est aussi le commissaire de cette rétrospective réunissant les œuvres cinématographiques de Bouanani et des films d'autres réalisateurs de cette génération qui ont travaillé et partagé une vision du cinéma avec lui. Cette rétrospective présentée à la Berlinale en 2017 est inédite en Espagne. Le FCAT a pris en charge le sous-titrage en espagnol des treize films sélectionnés en espérant vivement que cela encourage d'autres institutions cinématographiques et culturelles du pays à offrir à leurs publics la possibilité de les découvrir.
Un rendez-vous artistiquement humain
«Cette 15e édition sera de nouveau un lieu de rencontre, de connaissance, d'échange et de communication entre des acteurs, actrices et professionnels du cinéma d'origine africaine et le reste de la société espagnole, faisant du FCAT un point de référence pour l'afrodescendance dans ce pays» précise l'organisation du festival. Cette édition est riche de six sections à l'image de «Hypermétropie», «En bref», «Afroscope», «Autour de Bouanani : le cinéma marocain d'avant-garde», «Afrodescendances» et «15 ans de FCAT» avec 80 films, dont trente-six premières en Espagne, dix au Maroc et deux premières mondiales. La section parallèle «Afroscope» racontera l'Afrique comme elle va à travers des documentaires : «We Have Never Been Kids» (Egypte) de Mahmood Soliman et «Au delà de l'ombre (Tunisie)» de Nada Mezni Hafaiedh et des fictions «The Wound» (Afrique du Sud) de John Trengove, «Supa Modo» (Kenya) de Likarion Wainaina et «Une saison en France» (Tchad) de Mahamat Saleh Haroun. «Regards d'Espagne» montrera la vision du réalisateur David Reznak sur le Mali dans le documentaire «CC1682» et de David Gutiérrez Camps dans «Sotabosc». De même, le festival rendra un hommage spécial à Nelson Mandela pour le centenaire de sa naissance, à Hugh Masekela, compositeur de la musique du film «Mandela, fils de l'Afrique», père d'une nation, lequel vient de disparaître et à Idrissa Ouedraogo qui a rendu son dernier soupir au mois de février dernier. La section Afrodescendances met en lumière huit films nationaux et internationaux de la diaspora africaine en Europe. La soirée d'ouverture promet de belles émotions avec «I'm Not a Witch» de la réalisatrice zambienne Rungano Nyoni, Bafta du meilleur premier film en 2018, qui sera projeté dans les deux villes et présenté en première au Maroc, jeudi 26 à la Cinémathèque de Tanger. Cette année, quatorze films, sept fictions et sept documentaires produits entre 2017 et 2018 ont été retenus dans la sélection officielle de ce festival baptisé Hypermétropie. La majorité des fictions en compétition viennent du nord de l'Afrique (Tunisie, Algérie, Maroc et Egypte) tandis que l'Afrique subsaharienne est représentée par 5 documentaires. Beaucoup de ces films illustrent la situation politique de divers pays d'Afrique et mettent en scène les mouvements populaires déclenchés dans le sillage du Printemps arabe.
La femme à l'honneur
«Les revendications féministes gagnent de plus en plus de terrain dans l'espace public et cela se reflète bien évidement dans le cinéma d'un continent qui regarde de près les changements sociaux et politiques. En Afrique ainsi que dans le reste du monde, les films commencent à déconstruire la culture patriarcale qui a façonné l'identité féminine depuis des temps immémoriaux». Pour ce faire, quatre cinéastes contemporaines africaines, la plupart réalisatrices d'un premier long-métrage, témoignent de ce virage féministe dans la sélection officielle Hypermétropie : La Zambienne Rungano Nyoni ouvrira le festival avec une histoire tragique imprégnée de réalisme magique sur une fillette de huit ans enfermée dans un camps de sorcières, qui a beaucoup émue le public de Cannes l'année dernière, la Tunisienne Kaouther Ben Hania recrée le calvaire d'une jeune fille victime d'un viol collectif dans «La Belle et la meute», film présenté au Festival de Cannes l'année dernière, la Suédo-burkinabé Theresa Traoré Dahlberg donne la parole à des femmes qui exercent des professions dites masculines dans son documentaire «Ouaga Girls» et la réalisatrice marocaine Narjiss Nejjar cible une partie sensible de l'histoire du Maroc dans «Apatride». Côté musique, la danseuse Yinka Esi Graves, londonienne d'origine ghanéenne résidant à Séville et son groupe flamenco présenteront un spectacle au cœur de Tanger, plus précisément au Musée de la Kasbah «Salle Riad Sultan», dimanche 29 avril à 19h. L'artiste s'est formée durant cinq ans à Madrid avec des maestros de renom comme Merche Esmeralda, Manuel Reyes et Pepa Molina. Elle s'installe finalement à Séville pour développer son art, guidée par Carmen Ledesma et Juana Amaya. Dans «Tableau flamenco», présenté dans le cadre du FCAT, Yinka est accompagné par Vicente Gelo au chant et par Tino Wandersmann à la guitare. D'autre part, l'artiste María Luisa Angulo, fondatrice de Trias Culture, organisation basée à Dakar qui vise à promouvoir l'utilisation des technologies numériques au service de la création artistique en Afrique, a été invitée à Tanger pour la préparation du concours de la deuxième édition d'Africa Artbox, dont le FCAT deviendra l'un des partenaires stratégiques. Angulo aura des rencontres professionnelles au Maroc dans le but d'établir des partenariats avec des institutions et des artistes basés à Tanger, dont l'University of New England - campus Tanger. Cette initiative cherche à se positionner comme une référence en matière de création numérique sur le continent africain.


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