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Midnight Traveler, le chaos d'une famille de migrants
Publié dans Les ECO le 13 - 06 - 2019

La 8e édition du « BrighMed & World Music Festival » de Gibraltar a eu le droit à une levée de rideaux des plus remarquées. Pour inaugurer l'édition dédiée au… chaos, l'événement généreux du Marocain Yan Delgado a présenté le documentaire «Midnight Traveler» du réalisateur Hassan Fazili, menacé de mort par les talibans. Poignant !
Dès les premières images du documentaire, le spectateur est plongé dans le chaos. Il y est question de l'urgence de vivre d'une famille d'Afghans qui a fait l'écart de la créativité. Hassan Fazili et sa femme Fatima Hussain sont deux cinéastes qui veulent créer et s'exprimer. Le chef de famille a réalisé un film qui a dérangé le régime en place; il est aujourd'hui menacé de mort. Seule option pour Fazili: fuir avec sa femme et ses deux petites filles en Europe, où le rêve est toujours possible.
Un incroyable voyage
Un voyage pour pouvoir vivre décemment commence alors pour la famille. Un voyage filmé avec 3 téléphones portables, tantôt vu du père, tantôt vu de l'épouse, tantôt vu des petites filles Narjiss et Zahra. Un point de vue d'une émotion rare. On vit cet exil à travers ses personnages principaux et l'on est plongé dans l'émotion réelle et pure. Documentaire dans le vrai sens du terme, c'est le film de la vie d'exilés qui vont être rejetés par les pays, les peuples. Leur statut les rend infréquentables. Artistes afghans menacés de mort, leur sort ne semble préoccuper personne. Tantôt en voiture, tantôt à l'arrière de camions, tantôt à pied pour traverser des forêts entre l'Iran, la Turquie et la Hongrie, la famille vit un calvaire en pensant à des jours meilleurs. Des moments de bonheur dans le chaos où l'innocence des enfants prend le dessus, où l'on joue, l'on rigole, l'on danse dans des camps de migrants, qui font penser à des camps de concentration. La famille attend un énième verdict pour savoir quelle sera l'issue. Mais l'humain ne se lasse pas du mal. Les habitants des villes, des quartiers par où les Fazili passent s'en prennent à eux. Ils subissent violences verbales et même physiques de l'Autre, qui ne comprend pas. «Vous salissez chez nous, rentrez chez vous!». «Mais rentrer où?», se demande le réalisateur afghan. «Mon pays veut me tuer et tuer ma famille. Je n'ai plus de chez moi». Un triste constat sur un problème d'actualité qui parcourt le monde. Le monde ne sait plus ouvrir les bras à l'être humain.
Esthétique touchante
Dans ce chaos, la traversée incroyable de cette famille à laquelle l'on ne peut que s'attacher, se cache le travail d'un réalisateur d'une incroyable créativité. Tout est plan, tout est matière à filmer. Il voir le beau même quand il n'y en a pas, ou quand il n'y en a plus. Hassan Fizali filme avec son téléphone qui ne le quitte plus. Il filme le nécessaire, l'urgent, le moche quand les situations s'y prêtent. Mais dans les pauses dans le temps, il filme sa femme qui, elle-même, filme le paysage depuis la fenêtre de la voiture avant de reprendre le deuxième plan vu par l'épouse en question, il pose un regard tendre sur ses filles qui jouent derrière une vitre, sa femme qui apprend à faire du vélo parce que la vie continue.
Les moments de vie sont là, partout. «J'ai fait ce documentaire parce que je pensais que ça allait changer quelque chose pour nous, mais je pense que ça n'a fait qu'empirer les choses», confie un Hassan Fazili en pleurs pendant un Skype avec le public dans la salle de projection de Gibraltar. Cela fait plus d'un an que sa famille et lui sont réfugiés en Allemagne, après un an de route. Il ne peut pas se déplacer car ses papiers ne sont pas en règle mais a tenu à faire cette interview filmée pour conter son histoire au monde. «L'Allemagne ne veut pas de nous» ajoute, t-il. Un film d'une intensité rare, qui devrait pouvoir mettre les choses au point et interroger le monde sur la situations critique des migrants. «Nous ne sommes pas ceux qui quittent un pays pour aller dans un autre pays, nous sommes des gens qui n'ont plus de pays et qui recherchent la paix». À méditer…


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