Le torchon brule entre l'Union européenne et l'Algérie    Le Maroc déroule le tapis rouge à Jacob Zuma suite au rapprochement sur le Sahara    Sáhara: El Polisario y Argelia se consultan tras el apoyo de Zuma a Marruecos    Kénitra. Stellantis double sa capacité de production    Marhaba 2025 : Pic des rentrées des MRE le 14 juillet avec 68.976 passagers, selon Baitas    Paiements électroniques. Une solution mobile pour les commerçants    Minéraux critiques: Benali appelle à l'adoption d'un cadre ESG africain pour assurer la transition énergétique    Réforme des retraites: Le Chef du gouvernement préside une réunion décisive de la Commission nationale    Protectionnisme algérien : Bruxelles saisit l'arbitrage face à une dérive unilatérale    L'Union Africaine salue l'engagement du Maroc pour la gouvernance démocratique    Le ministère français de la Culture salue l'essor culturel du Maroc    Summer Series Au Blast : Un été en live, au cœur de la ville ocre    Marruecos: Ahmed Faras, una leyenda del fútbol del Chabab Mohammedia a la gloria continental    Mercado: Youssef El Khadim se une al Deportivo Alavés    Maroc : Ahmed Faras, une légende du football de Chabab Mohammedia à la gloire continentale    Sahara : Le Polisario et l'Algérie se concertent après le soutien de Zuma au Maroc    Armement : Paris et Rabat créent un comité bilatéral pour stimuler la coopération industrielle    Vers un ministère public citoyen, garant des droits et de la sécurité    Bruxelles engage des pourparlers avec Rabat en vue d'un accord global sur la migration    Démantèlement d'un réseau de drogue lors d'une opération conjointe en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni    Plus de 1,5 million de Marocains de l'étranger ont regagné le pays depuis le lancement de l'opération Marhaba 2025    Real Madrid : l'espoir subsiste pour la signature d'Abdellah Ouazane    CAN féminine: « les joueuses sont motivées pour décrocher le billet des demi-finales » (Jorge Vilda)    Yahya Jabrane marque son retour au Wydad de Casablanca    Fenerbahçe dans l'impasse avec Amrabat : aucun club intéressé et un salaire trop élevé    Bouchouari sur le départ    Brahim Diaz, un avenir compliqué...    Province d'Errachidia : mise en service du réseau d'irrigation associé au barrage Kaddoussa    Mohamed Lahlou : «Il faut instaurer une assurance contre les loyers impayés»    Le Maroc dépasse le million de tonnes de blé russe importé à fin juin    États-Unis : les demandeurs de visas étudiants priés de rendre leurs réseaux sociaux « publics »    Agadir: L'Agence marocaine du sang installe sa représentation régionale    Fès-Meknès: La Société régionale multiservices projette plus de 29 MMDH d'investissement    Le gouvernement marocain adopte un projet de loi instituant une fondation sociale pour les agents de l'administration pénitentiaire    Festival des Plages Maroc Telecom : Une soirée d'ouverture réussie à M'diq sous le signe de la fête et du partage    Temps'Danse fait rayonner le Maroc à la Coupe du monde de danse en Espagne    Rabat réunit Marc Riboud et Bruno Barbey pour une exposition inédite    Meurtre d'Erfoud : le coupable condamné à 30 ans de prison ferme    CPI-Israël : Rejet de la demande d'annulation des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant    Alerte au tsunami après un séisme au large de l'Alaska    LNFA. Barrages : Salé aura son derby la saison prochaine !    Mobilité académique : Les opinions numériques désormais passées au crible par Washington    Températures prévues pour vendredi 18 juillet 2025    2ème édition du Festival national de l'Aïta : El Jadida ouvre le bal sous le thème: Fidélité à la mémoire, ouverture sur l'avenir".    Message de condoléances de S.M. le Roi à la famille de feu Ahmed Faras    Les prévisions du jeudi 17 juillet 2025    Interview avec Faraj Suleiman : « La musique doit laisser une empreinte »    14 juillet à Fès : quand l'histoire et la culture tissent les liens franco-marocains    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Médecin, oui... mais pas du travail !
Publié dans Les ECO le 28 - 02 - 2012

Le métier de médecin en passionne plus d'un. Celui de médecin du travail, par contre, n'attire pas grand monde... du moins au Maroc. Selon les statistiques, on compte un seul médecin du travail pour 10.000 salariés. Au total, parmi 10 millions de salariés, seuls 320.000 sont couverts par la médecine du travail, ce qui fait ressortir un taux national de couverture de 3%. Les raisons ? Elles ont été longuement débattues lors de la conférence organisée la semaine dernière autour de la candidature du Maroc pour abriter le 32e congrès mondial de l'ICOH à Marrakech. Et pourtant, la non-adhésion des entrepreneurs et des professionnels de la santé a un coût social et économique considérable. Un accident du travail coûterait trois fois les frais de sa prévention. Toutes les entreprises industrielles, commerciales et d'artisanat ainsi que toutes les exploitations agricoles et forestières occupant plus de 55 salariés, dans lesquelles sont effectuées des travaux exposant les salariés au risque de maladies professionnelles, telles que définies par la législation relative à la réparation des accidents du travail, sont tenues d'avoir un service médical du travail indépendant. En revanche, celles qui emploient moins de cinquante salariés ont le choix entre un service médical du travail indépendant ou un service médical du travail commun avec d'autres entreprises. Nous nous retrouvons avec 95% du tissu économique marocain, et composé dans sa majorité de PME, non couverts par la médecine du travail, et de ce fait, la législation ne contraint que les grandes entités. Plusieurs explications derrière ce constat. Parmi les plus importantes, selon les experts, figure le statut juridique de la «médecine du travail». Ce statut freinerait donc non seulement les médecins souhaitant pratiquer cette fonction, mais aussi les entreprises désireuses de s'aligner aux normes en la matière. Il est ainsi stipulé qu'un médecin de travail doit exercer exclusivement au sein de son entreprise. Il a donc un statut de salarié, ce qui n'est rend la fonction moins alléchante et les rétributions financières qui en écoulent aussi.
Toute entreprise du secteur privé doit avoir accès à un médecin du travail, soit en créant son propre service de santé, c'est le service autonome, soit en adhérant à une association de santé appelée alors «service interentreprises». Entre les deux seuils, le choix du type de service est libre. Cela dit, des organismes comme l'Association des gestionnaires et des formateurs des ressources humaines (AGEF) travaillent pour la révision des textes, avec une proposition faite à la CGEM intégrant des amendements au Code du travail. Par ailleurs, l'attrait de la fonction en elle-même n'explique pas à elle seule le besoin en médecins du travail. Des institutions dédiées, d'abord, et du capital humain, ensuite, sont primordiaux. On compte au Maroc un seul établissement délivrant le certificat universitaire de santé au travail, en l'occurrence la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. L'objectif de cette formation est de fournir aux médecins les bases théoriques et pratiques pour acquérir les compétences nécessaires à l'exercice de la médecine du travail. Ce programme comprend 12 cours et 2 sessions pratiques, dirigés par le professeur Abdeljalil EL Kholti. Ce dernier, interrogé sur le rôle d'un organisme comme l'INCVT (Institut national de conditions de vie au travail ) dans le développement des métiers de la santé, montre du doigt la capitalisation des données et des informations relatives aux accidents du travail et aux maladies professionnelles afin d'orienter ses efforts préventifs vers des cibles précises. Quant aux autres objectifs escomptés par l'INCVT, il s'agit d'accompagner les entreprises, d'apporter une assistance technique aux pouvoirs publics et aux employés afin de développer les compétences des cadres en SST. Ceci à condition que le budget soit débloqué.
Points de vue
Il n'y a pas réellement de culture de la médecine du travail au Maroc, ce qui explique sa rareté. On compte seulement 1.200 médecins du travail. En ce sens, le comité de l'AGEF tient à souligner l'importance du rôle de ces derniers, notamment par une révision du texte du code du travail, afin que la médecine du travail soit une obligation pour toutes les entreprises du tissu économique. En ce qui concerne la formation, l'AGEF a signé un partenariat avec l'Université internationale de Casablanca pour préparer plusieurs médecins agréés par l'Etat, dans le domaine de la santé et de la médecine du travail, ceci pour l'année à venir, et cela, en dehors des personnes-ressources telles que les infirmiers.
Khalid Jebabdi, Directeur des ressources humaines à Uniforce et membre de l'Association des gestionnaires et formateurs des ressources humaines (AGEF).
Il est clair que les grandes entités qui représentent 5% du tissu économique ont un rôle à jouer quant à la généralisation des mesures de la santé au travail. En ce sens, l'OCP mène une action citoyenne qui oblige ses sous-traitants (des PME en majorité) à respecter les mesures de sécurité et de santé dans l'entreprise, et ceci au niveau du cahier des charges. C'est en imposant ses exigences, que les grandes entités pouront contribuer à inculquer des mesures de sécurité et de santé dans tous les lieux et sur tous les chantiers. Aussi la candidature du Maroc pour l'organisation du 32e congrès de la commission internationale de la santé au travail (CIST) à Marrakech, permettra de réunir divers experts internationaux afin d'entamer des actions de benchmarking, et d'exercer ainsi une force de persuasion sur les professionnels, dans le but de hausser le niveau de santé et de sécurité au Maroc.
Khalil Kinani, Chef du service de la médecine du travail et de la médecine préventive au sein de la DRH de l'OCP.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.