Il est loin, le temps où l'on prenait Ciment de l'Atlas pour une lubie d'un Anas Sefrioui excédé par ses fournisseurs cimentiers. Aujourd'hui, Ciment de l'Atlas a conquis ses galons au niveau national et ses deux usines locales, à Béni Mellal et Ben Ahmed, sont désormais en ordre de marche. Mieux, la firme veut désormais déployer ses ailes sur le continent, à travers Ciment d'Afrique, en construisant pas moins de 5 usines en Afrique de l'Ouest. «Le premier pays dans lequel CIMAF (Ciments d'Afrique) va s'installer est la Côte d'Ivoire, un pays en pleine reconstruction», apprend-on auprès du cimentier. Un partenariat a ainsi été conclu dans ce sens, en septembre 2011, «avec le gouvernement ivoirien, pour la construction d'une cimenterie d'une capacité de production de 500.000 tonnes», ajoute notre source. En outre, quatre autres usines CIMAF verront le jour en Guinée-Conakry, Burkina Faso, Guinée-Bissau et au Cameroun. L'investissement est d'environ 30 millions d'euros pour chaque projet, soit une enveloppe globale de près de 150 millions d'euros. Le financement de cet investissement sera combiné avec 60% du montant apporté en propre et 40% par concours bancaires. CIMAF se fera notamment accompagner par les banques marocaines fortement présentes en Afrique Subsaharienne. C'est le cas d'Attijariwafa bank, de la BMCE à travers Bank Of Africa et du groupe Banque Populaire. Un potentiel important «L'idée principale derrière ces investissements africains est de développer des modèles de partenariat sud-sud qui profiteraient aux différentes parties», explique-t-on du côté de CIMAF dont les ambitions dans la région sont d'autant plus grandes que seule la Côte d'Ivoire compte déjà une cimenterie. Cette dernière est affiliée au cimentier suisse Holcim déjà concurrent de Ciment de l'Atlas au Maroc. Aussi, le potentiel de développement très important dans les pays qui concernent les projets africains de CIMAF, laisse entrevoir de bonnes perspectives pour ses usines. Plus encore, cette première expérience, certes massive, peut n'être qu'un premier pas du cimentier marocain sur le continent, qui en augurera bien d'autres. Le retour d'expérience pourra ainsi servir de base pour lorgner d'autres marchés. CIMAF suivrait ainsi l'exemple d'autres opérateurs marocains ayant affirmé leur hégémonie en Afrique, tels que les banques, Attijariwafa bank et BMCE Bank, qui pourront par ailleurs l'accompagner dans cette épopée. En outre, cela pourrait représenter un bon truchement pour le groupe au niveau de l'immobilier, mais aussi servir de relais africain à d'autres opérateurs marocains notamment ceux des BTP. En tout cas, Il faudra compter 18 mois environ entre la pose de la première pierre de l'usine et la sortie du premier sac de ciment produit.